Éric Zemmour : « Chapeau bas, Perfide Albion ! »

Le Zemmour du vendredi. “They are going to leave ! Ils vont partir ! Dans quelques semaines, dans quelques mois, quelques années… Peu importe le moment, c’est la direction qui compte. Les eurosceptiques ont gagné la bataille de l’opinion anglaise. Majoritaires chez les conservateurs depuis belle lurette, ils ont ébranlé les travaillistes. On attend le référendum final. La question n’est plus de savoir si les Anglais quitteront l’Union européenne, mais quand. Il y a des chiffres qui ne mentent pas. C’est en 1970, à la veille de son entrée dans le marché commun, que le commerce anglais avec l’Europe est devenu plus important que celui avec le reste du monde. C’est en 2010 que le rapport s’est inversé. Tous les partisans de l’Europe se réjouissent sans le dire : sans le boulet anglais, pensent-ils, leur chère construction européenne pourra repartir de l’avant. Les mêmes ou leurs aînés, il y a plus de quarante ans, suppliaient pour que l’Angleterre entre dans le marché commun. Ils insultaient le Général de Gaulle parce qu’il leur fermait la porte au nez. Les centristes en avaient fait en condition sine qua non pour rallier son successeur. Georges Pompidou avait cédé. Les mêmes visionnaires d’aujourd’hui croient que les Anglais abandonnent la partie parce qu’ils ne supportent pas les nouvelles contraintes budgétaires et bancaires. Ils oublient seulement que les Anglais ont toujours su échapper à tous les pièges du fédéralisme, évitant Schengen, qui a transformé nos frontières en passoires, et gardant leur livre sterling qu’ils peuvent dévaluer à leur guise, ce qui leur permet de ne pas baisser les salaires pour se donner un peu d’air dans la compétition mondiale comme sont contraints de le faire Grecs, Espagnols ou Italiens.

“Il y a des chiffres qui ne mentent pas. C’est en 1970, à la veille de son entrée dans le marché commun, que le commerce anglais avec l’Europe est devenu plus important que celui avec le reste du monde. C’est en 2010 que le rapport s’est inversé.”

Les Anglais partent car ils ont fini leur travail de destruction. Quand ils étaient dehors, ils détestaient l’Europe des six. Ce bloc continental avait une cohérence historique, géographique, économique. C’était l’Europe carolingienne. Le marché commun était protégé par un tarif extérieur commun. Cette préférence communautaire rappelait aux Anglais le blocus continental de Napoléon. La politique agricole commune obligeait les autres pays à se nourrir de produits de l’agriculture française. Les Anglais avaient l’habitude de s’approvisionner dans leurs anciennes colonies. À Bruxelles, la Commission européenne parlait français. L’Europe était pour le Général de Gaulle le levier d’Archimède de la puissance française. Les Anglais ne pouvaient pas le tolérer. Quarante ans plus tard, l’ancien jardin à la française est un champ de ruines. L’Europe à 27 pays n’a plus aucune cohérence économique et sociale. Elle est devenue un grand marché ouvert à tous les vents. Le libéralisme financier anglo-saxon a détruit le modèle industriel continental. Les rabais obtenus par Margaret Thatcher ont été réclamés par d’autres. Les pays se livrent une concurrence fiscale sauvage. La PAC est ratiboisée. À Bruxelles, on parle anglais. Les sujets de Sa Majesté ont de nouveau gagné. Diviser pour régner est une devise qui leur a toujours bien réussi. Leur seul soucis est que l’Europe est passée de la domination française à la tutelle allemande. Il faut dire que c’est une habitude historique : après avoir eu la peau de Napoléon, ils avaient vu monter en puissance l’Allemagne de Bismarck puis de Guillaume II et enfin d’Hitler. Allez, chapeau bas, Perfide Albion.”

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10 Comments

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  • tintin , 24 novembre 2012 @ 18 h 57 min

    @Valérien :

    Le livre que j’ai cité démontre avec chiffres à l’appui, comme tous les livres de cet auteur, que l’augmentation des divorces est directement due à l’assistanat.

    Dans les livres de cet auteur, Charles Murray, vous verrez les chiffres d’une expérience menée pendant presque 30 ans aux USA sur 16 000 personnes.

    On a pris 16 000 personnes, divisées en deux groupes de 8 000 personnes chacun.

    Dans chaque groupe on a pris une proportion identique d’individus selon la race, le rang social, l’éducation, la structure familiale etc.

    Au premier groupe on a versé aucune assistance sociale, rien, ni chômage, ni assurance maladie, ni chèques repas, rien.

    Au second groupe on a versé une protection sociale complète, en cas de besoin uniquement.

    Résultat, après 10 ans, le taux de divorce, le taux de crime, le taux de suicide, le taux de drogue, le taux d’alcoolisme, le taux de familles monoparentales, le taux de chômage, le taux de familles homosexuelles, le taux de prostitution, le taux de crimes pédophiles, le taux d’analphabétisme etc. LA TOTALITE de ces courbes étaient 6 à 30 fois supérieures dans le groupe qui a reçu les aides en comparaison du groupe qui n’a pas reçu les aides.

    TOUTES LES PREUVES SONT DANS CES LIVRES.

    Les USA n’ont jamais été libéral, depuis les années 60 ils sont socialiste et dans les années 30 ils furent même tentés par le national-socialisme, puis les défilés de nazis par dizaines de milliers sur central park avant le 2ème guerre mondiale (il s’en fallut de peu pour que les USA ne s’allient pas avec Hitler)…

    Aux USA l’assistanat est massif, partout, car c’est un régime fédéral, le fédéral pratique de l’assistanat limité, ce qui fait dire aux républicaines français et européens que les USA sont un pays libéral, mais lorsqu’on ajoute l’assistanat pratiqué par tous les états, on constate que les USA sont le plus grand pays socialiste AU MONDE.

    Et même dans les états conservateurs ont pratique l’assistanat, pour éviter la guerre civile et acheter les populations des ghettos, à cause de la balkanisation des territoires…

    Ce que nous vivons en France n’est que l’expérience de ce que les USA expérimentent depuis les années 60.

    Mai 68 n’est pas l’origine du mouvement, l’origine du mouvement c’est les années 60 à 70 aux USA.

    Enfin, la structure familiale n’est pas le produit de la moralité, mais la moralité est le fruit de la structure familiale vécue.

    Voilà pourquoi mai68 à la conséquence de l’assistanat des années 60 aux USA et non l’inverse.

    A cause de l’assistanat, nous avons subit un complet renversement des valeurs.

    L’idéal de réussite est désormais incarné par le réalisateur millionnaire de films porno, car l’assistanat a mis dans le coeur des gens la paresse, l’oisiveté, la dépendance, l’humiliation, comme valeur ultime.

    Dans la hiérarchie de l’assistanat, le réalisateur de films porno est au sommet, car il incarne les valeurs engendrées par l’assistanat.

    Alors maintenant on parle de races, d’immigration, d’islam etc. mais tout cela n’est qu’attisé par l’assistanat.

  • brennou , 26 novembre 2012 @ 17 h 40 min

    En économie, il n’y a guère de droits inaliénables à par quelques rares fondamentaux. La Magna Carta a surtout libéré le commerce de droits d’octroi abusifs et obsolètes depuis que la paix romaine puis chrétienne s’était étendue à une part importante de l’Europe. Le commerçant était libre de vendre où bon lui semblait, au moins dans sa province alors que le producteur ne pouvait vendre qu’à poste fixe, chez lui ou plus généralement sur les marchés organisés afin de réguler la concurrence (sans la faire disparaître). Lorsque cette barrière sauta, avec Turgot, des conséquences dramatiques s’ensuivirent dans certaines provinces à cause de l’évasion soudaine des productions locales vers des marchés plus prometteurs. Il était judicieux à long terme de libérer le marché mais des paysans d’Auvergne moururent de faim. La Révolution n’en demandait pas tant pour prospérer et le centre de la France resta le parent pauvre du pays. Une certaine redistribution, l'”assistanat Zemmourien”, apparut vite indispensable, conforme du reste aux exigences de la Charité chrétienne, d’autant que les auvergnats n’étaient pas gens à périr sans bruit.
    Le libéralisme, indispensable, a ses excès : demandez au Bengladesh ce qu’il en pense. L’assistanat, lui aussi indispensable, atteint vite ses limites sous les effets d’une paresse intellectuelle de l’autorité qui ne voit plus sa justification dans l’établissement et le maintien du bien commun, mais dans l’achat de connivences !

  • tintin , 28 novembre 2012 @ 19 h 44 min

    La magna carta fut ratifiée au moyen-age, il n’y a donc pas de lien avec le coup d’état parisien (révolution française), à presque 1 000 ans d’écart…

    La Magna Carta est très difficile à étudier, car elle est rédigée dans un ancien latin, que même les latinistes ne comprennent plus vraiment, mais nous retenons que la Magna Carta est autant la reconnaissance du libéralisme comme liberté individuelle inviolable, que les prémices des Droits de l’Homme…

    Les 10 commandements + Magna Carta = Déclaration des Droits de l’Homme.

    Le christianisme + le libéralisme, soit un duo à succès depuis le Moyen-age…

    Le Bengladesh est un état communiste et islamo-fasciste, comme la presque totalité des états indiens du Gange (Calcutta etc.).

    Les états plus libéraux et moins musulmans, tels que ceux de l’Ouest de l’Inde ou même l’Indonésie, on un niveau de vie 6 fois supérieur… et des libertés individuelles mieux protégées.

    Je peux vous donner le sentiment d’être en désaccord avec votre commentaire, mais en fait j’adhère à la dualité que vous évoquez, car cette dualité est celle du couple entre christianisme et libéralisme, les deux maillons d’une chaine indissociable.

    Le libéralisme produit, le christianisme corrige par la société civile ses excès.

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