Histoire des rapports France-Algérie ou l’infamie d’une repentance illégitime (1/3)

Tribune libre de François Préval*

François Hollande l’avait promis dans son programme, il l’a fait, il a condamné solennellement la répression de la manifestation FLN du 17 octobre 1961. Avec moult trémolos et solennités, le chef de l’État fraîchement élu a, avec la bénédiction des grands médias, des élites gauchistes et des associations stipendiées, flétri l’action de la France et rendu hommage à ses ennemis. Encore une fois, nous avons versé dans la repentance la plus honteuse et la plus injustifiée et, encore une fois, tout le monde (ou presque) a accepté que soit salie la France et son histoire. Cet acte de repentance n’a pourtant absolument pas lieu d’être, non seulement parce qu’il repose sur des mensonges avérés (nous y reviendrons plus en détail) mais aussi parce qu’il fait totalement abstraction d’un contexte propre très particulier, celui de la Guerre d’Algérie. Il importe de connaître réellement cette période de notre histoire ainsi que celles qui l’ont précédées, celle des attaques des pirates barbaresques qui écumèrent l’Europe côtière jusqu’au XIXe siècle et bien sûr celle de la période coloniale française de l’Algérie…

I – XVIe-XIXe siècles, les razzias des barbaresques

À partir de 1515, l’Algérie et la Tunisie sont sous domination ottomane. Les Européens y possèdent cependant plusieurs enclaves : les Espagnols ont conquis Melilla en 1497, Mers-el-Kébir en 1505 et Oran en 1509, les Portugais ont fait de même avec Ceuta en 1415, Alcacer-Ceguer en 1458 et Tanger en 1471. Si des Européens se lancent dans l’annexion de villes d’Afrique du Nord, c’est autant pour assurer leur empire commercial naissant que pour prolonger la reconquista qui s’est achevée récemment en 1492 avec la prise de Grenade et pour empêcher les attaques de pirates barbaresques contre leurs flottes. Si ce danger existe dès le Haut Moyen Âge, il va s’amplifier avec la mainmise ottomane sur la région. Ces pirates se spécialisent dans l’attaque et le pillage de navires marchands européens ainsi que dans la capture et la mise en esclavage d’Européens. Leurs repaires principaux sont à Mahdia, Bougie, Tunis et Alger. Leur audace ne connaît pas de limite et ils n’hésitent pas à débarquer sur des côtes européennes, voire à y construire des places fortes. Ce phénomène concerne toute l’Europe occidentale : au XVIIe siècle, période d’apogée des barbaresques, les pays nordiques sont sévèrement touchés, l’Angleterre en 1625, l’Islande en 1627 et l’Irlande en 1631. Mais ce sont surtout les populations de pays limitrophes, Espagnols, Portugais, Italiens et Français qui en souffrent le plus. La défaite ottomane de Lépante face à la Sainte-Ligue et la destruction de la flotte turque, si elle porte un coup à la domination ottomane en Méditerranée, ne met nullement fin à ces pratiques (pas plus qu’à la présence turque en Europe). D’ailleurs, en grande majorité, les autorités politiques des nations européennes s’avèrent longtemps impuissantes à combattre cette menace, aussi bien par pusillanimité et lâcheté que par incapacité matérielle et incompétence. Seuls des ordres religieux (comme les Trinitaires ou l’Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci) viennent en aide aux esclaves européens et les rachètent. Même si les sources varient concernant le chiffre total, on estime à plus d’un million le nombre d’Européens chrétiens qui auraient été ainsi déportés en esclavage entre le début du XVIe et la fin du XVIIIe siècle. Pourtant, des réactions se font jour au XVIIe siècle, des batailles sont livrées aux flottes ottomanes et algéroise comme à Valona en 1638, Cherchell en 1665 ou Bougie en 1671, notamment par des États italiens (Venise et la Toscane), mais aussi par la France et l’Angleterre. Ce ne sera cependant qu’au début du XIXe siècle que débutera une réaction décisive de la part de l’Occident. À ce moment, l’Algérie (en fait la bande côtière entourant Alger) est régie par les Deys depuis 1671, lesquels ont obtenu l’autonomie de la part du sultan depuis 1711. Cela ne change évidemment rien aux rapines des pirates du Maghreb qui continuent de plus belle. Mais cette fois, le rapport de force va basculer en faveur de l’Occident. Celui-ci commence à vivre les effets de la révolution industrielle et de la modernisation qui s’ensuit. Si l’Espagne n’est plus une grande puissance maritime et n’a plus de territoire au Maghreb (perdus au XVIIIe siècle), les États-Unis et la Grande-Bretagne entrent en jeu. Disposant d’une marine de guerre puissante et moderne, décidés à défendre leurs ressortissants et à ne plus payer de tribut, les deux pays vont livrer une guerre féroce aux barbaresques. Les États-Unis ouvrent les hostilités avec la Guerre de Tripoli (ou première guerre barbaresque) en 1801-1805, qui voit la flotte américaine détruire les navires des régences d’Alger, Tunis et tripoli et bombarder la ville de Tripoli. Suite au traité signé en juin 1805, les États-Unis sont libérés de l’obligation de payer un tribut aux États barbaresques. Mais, profitant de la guerre américaine avec la Grande-Bretagne en 1812, ces derniers relancent leurs attaques, ce qui abouti à une deuxième guerre barbaresque qui voit une nouvelle fois la victoire américaine. Des prisonniers européens sont libérés et l’absence de paiement de tributs est confirmée. En 1816, la Grande-Bretagne emboîte le pas à Washington et envoie à son tour une flotte devant Alger pour libérer ses ressortissants prisonniers. Suite au bombardement de la ville, plus de mille esclaves chrétiens et le consul britannique sont libérés. C’est alors le début de la décadence des États barbaresques de Tunis, Alger et tripoli, mais le danger qu’ils constituent existe toujours, les actes de piraterie se poursuivant. Ce sera finalement le Royaume de France qui y mettre afin avec la prise d’Alger en juillet 1830 suite à l’affaire de l’éventail concernant le dey d’Alger et le consul de France en avril 1827 et au bombardement du navire La Provence en août 1829.

*François Préval est docteur en Histoire.

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51 Comments

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  • Frédérique , 25 octobre 2012 @ 17 h 04 min

    Hitler n’a pas colonisé la France, il a occupé un pays vaincu à la guerre pour s’approprier ses richesses et sa main d’oeuvre afin d’alimenter son armée et continuer la guerre. Hitler s’est contenté de piller la France sans rien lui apporter en contre-partie, vu que l’Allemagne et la France bénéficiaient du même degré de civilisation , comment pouvez vous aussi bêtement comparer l’occupation allemande dont le but était de dépouiller un pays et les colonisations qui certes profitaient des richesses des pays colonisés, mais en contre-partie leur faisaient bénificier des progrés qu’ils connaissaient. Maintenant si vous trouvez que l’Algérie libérée se porte bien mieux que du temps des colonies, expliquez nous pourquoi, tous les ans des centaines de milliers d’Algériens sont candidats pour venir vivre chez leurs anciens bourreaux?

  • tahar , 25 octobre 2012 @ 19 h 23 min

    citez moi un pays colonisé par la france, à sortie la tête

    de l’eau.

  • brennou , 26 octobre 2012 @ 0 h 12 min

    Une question simple : qui a construit la maison que vous habitez, que ce soit en France ou en Algérie, sur quel modèle ? et inventé et mis au point le confort qui s’y trouve ? Ne me répondez pas : “les musulmans” car tous les cimetières de France et d’Algérie vont se trémousser quand leurs habitants, ceux du moins que vous y avez laissés, vont se retourner !

  • jejomau , 26 octobre 2012 @ 11 h 24 min

    A propos… Combien de centaines de milliers d’algériens leur bon président FLN a-t-il fait massacré dans son propre pays depuis la décolonisation.. .?

    Et moi qui voit Hollande mettre au pinacle ces salauds de terroristes du FLN….

  • BUREAU , 26 octobre 2012 @ 16 h 45 min

    Bonjour, oui Delaye, vous avez raison et je suis très en colère contre ces traitres du gouvernement qui n’en finissent pas de nous salir, de nous rabaisser.
    Marre des protestations de ces arabes, de leurs manifestations, marre de les voir lever (…) dans la rue. Ils peuvent prier chez eux comme les chrétiens le font lorsqu’il n’y a pas d’église dans le pays qu’ils visitent.
    Mais puisque les colonisateurs sont si vils, qu’ils aillent dans leur beau pays qui est l’Algérie a qui nous avons apporté beaucoup trop….
    Cordialement

  • LOUVIN , 27 octobre 2012 @ 10 h 55 min

    Quoi de plus triste et de plus injuste pour un peuple que de se voir trahi et sali par ceux qu’il a élus, trompé par des médias et sondeurs dont l’idéologie tient lieu d’éthique, et qui se révèlent ses pires ennemis sur tous les plans: moral, culturel, social, économique, identitaire, historique avec cette sornette de la repentance qui n’est qu’indignité… et lâcheté.
    Ces dirigeants sont affairés à marquer au fer rouge de l’infamie le peuple français et ses enfants aux yeux du monde dans un délire quasi-pathologique !
    Assez, assez, assez, les vrais français qui portent les valeurs de la république, travaillent et paient beaucoup d’impôts (et entretiennent à grands frais ces élus, gouvernants avec leurs satellites parasites et médias qui vivent surtout de subventions…), ces français en ont marre, sont à bous et il vaudrait mieux éviter la colère immense des humbles, silencieux, aliénés de leur propre et vrai pays.
    Les fils de riches cooptés, cohorte imbécile d’élites auto-proclamés, incapable de ressentir la tristesse et la colère du peuple jouent avec le feu !
    Et puis, Monsieur Hollande et ses sbires savent bien que ce sont des socialistes qui ont déclenché la “guerre” d’Algérie, hypocrisie volontaire.
    Non la France et les français ne sont pas racistes, et aujourd’hui si on veut parler de colonisation et de destruction culturelle comme le fait un commentateur ci-dessus, alors ce sont ces pauvres français qui les subissent, avec l’aide de leurs “élus”, quoi de plus tragi-comique.
    Triste et en colère.

  • tahar , 27 octobre 2012 @ 11 h 16 min

    GERARD , je vous remercie de tout ce que vous avait dit ,mais il faut bien souligné, ce que la

    FRANCE a construit en ALGERIE, c’est pour les français d’algérie , la FRANCE n’imaginé pas

    malheureusement de tel évenement aller arrivé. les algériens étaient exclus de tout

    politiquement,économiquement,socialement bref.

    Si, que les vrais français sonts restaient en algérie, la guerre n’aurait jamais eu lieu.

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