C’est ce qu’affirme Paweł Kukiz, le rocker qui avait créé la surprise aux élections présidentielles de mai en obtenant 20 % de voix au premier tour, et dont le parti à obtenu 8 % aux élections législatives d’octobre. Un parti d’opposition au gouvernement de Beata Szydło, mais qui le soutient dans le conflit autour de la Cour constitutionnelle polonaise (l’explication de ce conflit ici). Samedi, plusieurs dizaines de milliers de manifestants protestaient dans 19 villes de Pologne contre le PiS sous prétexte de défendre la démocratie et la Cour constitutionnelle. Des manifestations qui, par la concentration de journalistes, de politiques, d’acteurs et autres personnages connus pour leur soutien au gouvernement PO-PSL précédent et, d’une manière générale, au “Système” issu des négociations ayant conduit à la chute du communisme il y a 25 ans, faisaient penser que les élites étaient descendues dans la rue pour protester contre le peuple au pouvoir. Une situation que confirment la plupart des sondages qui montrent une progression du PiS depuis les élections et une baisse des partis les plus engagés dans ce mouvement de protestation.
A ce propos, il était intéressant de voir le président Duda dire, à l’occasion de l’anniversaire des répressions contre les manifestations ouvrières à Gdańsk en décembre 1970, sa honte pour cette IIIe république polonaise qui n’a jamais jugé tous ces anciens dirigeants communistes et qui au contraire les enterrait jusqu’ici avec les honneurs. Et Lech Walesa (en fait Lech Wałęsa) de répondre dans les médias qu’il a honte pour ce président. Et Kukiz de répliquer qu’il a honte de lui-même, honte d’avoir cru “Bolek” il y a 25 ans. “Bolek”, c’est le nom de code qu’aurait eu Walesa au début des années 70, une époque où on l’accuse d’avoir été un informateur du régime communiste. Beaucoup en Pologne pensent que lorsque Walesa était le premier président élu de la Pologne démocratique, les agents de l’ancien régime le faisaient chanter en menaçant de dévoiler des documents compromettants pour lui (voir ici l’article : Lech Walesa, héros ou traître).
Toujours est-il que certains leaders de l’opposition à la tête des manifestations de samedi promettent au PiS un “Maïdan” en Pologne, et que ces manifestations, d’après Paweł Kukiz, seraient financées par la Fondation Batorego qui aurait reçu des fonds de la fondation de George Soros. Des fonds versés au “Comité de défense de la démocratie” (KOD) créé pour coordonner les protestations de rue contre la nouvelle majorité issue des urnes. Des organisations juives ont qualifié d’antisémites les propos de Kukiz qui a, dans une interview, parlé d’un banquier juif qui financerait le mouvement cherchant à renverser le gouvernement polonais. Kukiz proteste, assurant qu’il est absurde de l’accuser d’antisémitisme et que ce n’est pas de sa faute si George Soros est un banquier d’origine juive.
Les accusations de financement du KOD par George Soros ne sont pas absurdes vu sa propension à financer toutes sortes de projets gauchistes, anti-nationaux et pro-immigration, et vu sa volonté affichée de renverser le gouvernement de Viktor Orbán dans son pays d’origine, la Hongrie.
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Photo en Une : Wikimedia Commons
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