L’auteur de ce projet meurtrier serait un enseignant-chercheur d’une université de Cracovie. Il aurait été repéré dans le cadre de l’enquête sur les contacts polonais du Norvégien Anders Breyvik qui s’était procuré des matériaux explosifs en Pologne. Il projetait, selon les autorités polonaises, de faire exploser quatre tonnes d’explosifs devant le bâtiment de la Diète, la chambre basse du parlement polonais, pendant un exposé du Premier ministre en présence de tous les députés et du Président de la République. Selon les informations du parquet, le suspect, Brunon K., était mu par une idéologie nationaliste et antisémite mais les autorités n’ont pas donné plus d’informations à ce sujet. Il aurait été repéré grâce à des commentaires qu’il aurait fait sur Internet à propos de son projet.
Si Brunon K. n’était affilié à aucune organisation politique et s’il visait de fait les députés de tous les partis politiques représentés à la Diète, on observe d’importantes différences d’interprétation de la conférence de presse organisée hier par le parquet et les services de renseignement. L’opposition, notamment de droite, soupçonne une manipulation de l’opinion après les affrontements qui ont eu lieu le 11 novembre dernier lors de la « marche de l’indépendance » organisée à Varsovie par les milieux nationalistes et conservateurs, des affrontements après lesquels les accusations de provocations et de violences policières se sont multipliées. La « cellule terroriste » mise en place pour Brunon K. semblait en effet constituée exclusivement d’agents de l’ABW, l’agence de sécurité intérieure (le contre-espionnage polonais, chargé également de la lutte contre la corruption, le terrorisme et le crime organisé) qui aurait organisé une provocation en vue de faire sortir ce terroriste en puissance du placard, et Brunon K. lui-même n’est passible que de 5 années de prison. Ce qui surprend aussi l’opposition, c’est la foule de détails fournis par l’ABW alors que cette agence a généralement l’habitude d’agir dans l’ombre. Difficile dans ces conditions de ne pas faire la comparaison avec l’opacité qui entoure depuis deux ans et demi l’enquête sur la catastrophe aérienne du 10 avril 2010 à Smolensk, une catastrophe qui avait englouti la vie du président polonais de l’époque et de plusieurs députés, généraux et autres personnalités importantes du pays.
Capture d’écran : Informations de 20h sur TV-Trwam le 20/11/2012.
De notre correspondant permanent en Pologne.
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