“Comme d’habitude”, “le G20 fut vain” commente mercredi Nicolas Doze sur BFM TV, notamment au regard des “trois axes d’attaque de François Hollande ».
Par exemple, la taxe sur les transaction financière “n’est pas dans le communiqué final”. “Pourtant, François Hollande nous a dit la nuit dernière : ‘elle existera en 2013’. La réalité, c’est que la France a déjà une taxe sur les transactions financières depuis (…) 2002. Nicolas Sarkozy l’a ressuscitée, François Hollande va aller un peu plus loin sans doute, en l’alourdissant un peu. Elle existera aussi en Allemagne puisque le SPD (…) a fait un deal avec Angela Merkel en acceptant de voter la règle d’or, le pacte budgétaire mais en échange d’une taxe sur les transactions financières (…). Il n’y aura pas cette taxe ni aux États-Unis ni en Grande-Bretagne ni au Japon.”
La France interdite de keynésianisme par l’Allemagne
Si François Hollande est en apparence soutenu par le G20 sur sa volonté de croissance (qui, à part quelques écologistes radicaux, pourrait y être opposé ?), “la croissance que le reste du monde, hors zone euro, voudrait voir s’installer, ça serait une véritable relance de la demande, relance de la consommation”, note Nicolas Doze. “En fait, le G20 nous demande de bien vouloir faire une magistrale politique de relance à coups de centaines de milliards pour doper la consommation intérieure dans nos pays. En face, François Hollande a un plan de 120 milliards d’euros, la Banque européenne d’investissements, les fonds structurels, les project bonds mais ce n’est pas du tout un plan de relance de la demande. Pour ça, il faudrait des eurobonds mais là, Angela Merkel [y] est formellement opposée. Donc le reste du monde nous demande de faire une croissance par la demande à crédit, ce n’est tout simplement plus finançable dans l’état actuel des choses et ce n’est olus tolérable pour l’Allemagne.”
L’avenir de l’euro en question
Et Nicolas Doze de noter “l’absence très marquante du couple franco-allemand” durant le G20 : “à tous les carrefours, on était censé les retrouver” mais “ils n’étaient pas là”. “Ils ne sont jamais arrivés ensemble, ils n’ont pas tenu de conférence de presse commune, il n’y a pas eu d’échange bilatéral François Hollande-Angela Merkel. Et pourtant, l’Europe a bien été au centre du jeu pour ses problèmes d’instabilité, justement. (…) On va sans doute renégocier la fameuse austérité en Grèce, qui, soi-disant, n’était pas renégociable. On a encore perdu un mois. (…) Maintenant, les choses sont claires sur l’Espagne : soit la BCE intervient soit d’ici quelques semaines ou même quelques jours, ce pays devrait être mis sous tutelle de l’ensemble de l’Europe comme la Grèce, le Portugal et l’Irlande. Et enfin, les 28 et 29 juin, on aura le fameux conseil européen. Peut-être que l’on va commencer à réfléchir et à se poser la véritable question, la seule qui vaille : Est-ce que l’on veut garder l’euro comme devise ou est-ce que chacun des membres de la zone euro veut revenir à son ancienne monnaie ?”