Chypre : le blocus monétaire de l’UE, en attendant le blocus économique ?

Cette fois, c’est vraiment la guerre entre l’Union européenne et Chypre. Afin de forcer le Parlement à adopter des mesures spoliant les citoyens rejetées mardi (36 voix “contre” et 19 abstentions !), Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne (BCE), a décidé d’entamer un blocus monétaire. Du coup, les banques de l’île vont devoir rester fermées même si les distributeurs fonctionneront toujours et le peuple se retrouve l’otage de l’Union européenne. Combien de temps la Banque centrale chypriote tiendra-t-elle ? La situation est inédite en UE…

La bourse ou la vie. Les entreprises nationales ne pouvant plus effectuer de virements à l’étranger, elles devraient vite se retrouver dans l’impossibilité de régler leurs factures et le blocus monétaire pourrait rapidement se transformer en blocus économique. À moins que le Gouvernement chypriote présente un plan B réaliste à la BCE ou que la Russie, où Michalis Sarris, le ministre des Finances, était en visite mardi soir, entre en jeu et apporte son aide à l’île (elle lui a bien prêté 2,5 milliards d’euros en 2012)…

Lire aussi :
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> Les déprimantes leçons de Chypre
> Chypre : Hold-up de l’État sur l’argent (placé à la banque) des Chypriotes et des étrangers

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40 Comments

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  • PAD , 20 mars 2013 @ 23 h 42 min

    Nouvelles de France est libéral-conservateur, pourtant le premier nom tue le deuxième et est beaucoup plus entiché par essence avec les valeurs de gauches; à tel point qu’on peut dire “libéral-socialisme”

    Voici un très beau compte rendu du nouveau livre de Jean-Claude Michéa de l’historien Dominique Venner sur son site:

    ” De la Gauche au capitalisme absolue

    Voici un livre très actuel qui mérite le détour. On va vite comprendre pourquoi.

    Jadis, au temps de la Commune de Paris (1871), la gauche n’avait pas encore de nom. Et par surcroit, elle était terriblement divisée. Entre les anciens Communards et ceux qui les avait fait fusiller ou déporter, on se doute que l’entente n’allait pas de soi. Pourtant, les uns et les autres partageaient la même religion du Progrès issue des Lumières. Ils étaient tous des admirateurs de la Révolution française qui avait mis fin à la « féodalité », ce monstre exécré. Ils vouaient une même détestation au parti royaliste et au « parti prêtre » encore puissants. Ils entendaient bâtir un régime républicain, même s’ils divergeaient sur son interprétation. Surtout, ils se séparaient sur la question sociale. En simplifiant les choses à l’extrême, les uns se voulaient « socialistes » (mot inventé par Pierre Leroux en 1834) et les autres étaient libéraux. Ces derniers, bourgeois jacobins et radicaux, fermement attachés au capitalisme naissant et à l’individualisme des droits de l’homme, traitaient les autres de « partageux ».

    Ces deux grandes branches opposées de la gauche française conclurent en 1899, au temps de l’affaire Dreyfus, un pacte de « défense républicaine » devant la crainte (illusoire) d’un coup de force de la « réaction ». Tel fut l’acte de naissance de la gauche française qui n’allait pas cesser par la suite de se diviser et pourtant de se retrouver au nom de la même « défense républicaine » sous les diverses républiques. Le parti communiste, créé en 1920, dans le sillage de la révolution bolchevique de Russie, ajouta sa partition discordante à ce concert. Au-delà de conflits internes souvent féroces, la gauche était cependant unie par le rejet de la droite, incarnation de l’ancien monde déchu mais toujours menaçant, dont le fascisme historique ne fut jamais qu’un avatar aux yeux de ceux qui ne cédèrent pas à son aimantation entre 1925 et 1945 (1).

    Dans son nouvel essai, Jean-Claude Michéa rappelle cette histoire ancienne pour souligner à quel point elle appartient à un passé révolu (2). Cet esprit libre ne masque pas sa nostalgie de la gauche disparue. Grand lecteur de Marx ou Engels, mais aussi d’Orwell, il propose une interprétation convaincante de l’immense révolution interne vécue par la gauche (et par l’ensemble des société « occidentales ») entre la fin des années 1960 et les années 1980. Cette révolution se caractérise par le ralliement universel de la gauche moderne au culte de la croissance, de la compétitivité, de la mondialisation et du libéralisme culturel, dont le mariage « pour tous », la dépénalisation de la cannabis et la « discrimination positive » sont quelques attributs. Ralliement qui s’accompagne de l’abandon de tout projet d’édification d’une société socialiste.

    Comment expliquer un tel renversement en si peu de temps ? Dans un précédent ouvrage, Le Complexe d’Orphée (3), Michéa avait déjà offert la clef philosophique de ce ralliement. Aveuglé que l’on est par les apparences et les péripéties historiques, on ne s’est pas souvenu que les différentes gauches avaient les mêmes ancrages philosophiques que le capitalisme le plus sauvage. Tous communiaient dans la religion du Progrès issue des Lumières. Tous croyaient religieusement que le passé est détestable et que le lendemain sera toujours mieux qu’hier. Cette « représentation » imprimée dans l’inconscient de gauche signifie que la modernité incarnée par le capitalisme triomphant accomplit aujourd’hui le devenir historique. Impossible donc de refuser cette évidence au risque de paraître coupable d’un sinistre penchant « réactionnaire » au « repli sur soi », à la « peur de l’autre » ou à ces idées « nauséabondes » qui pourraient un jour nous ramener aux « heures les plus sombres de notre histoire ». J’emprunte ce vocabulaire ironique à Michéa lui-même. Mais, comme il le souligne, parlant du capitalisme, « jamais, dans l’histoire de l’humanité, un système social et politique n’avait – en un temps aussi court – changé à ce point la face entière du monde ». Rien n’est plus vrai. En France, depuis les années Mitterrand, l’ancienne gauche a bradé ses rêves socialistes pour épouser l’individualisme fondamental des Lumières qui est celui du libéralisme : les droits de l’homme et la société (y compris la famille) conçue comme un froid contrat révocable entre intérêts privés. Et ce qui est vrai pour la gauche vaut également pour la droite. Il y a longtemps que le clivage gauche-droite ne fait donc plus illusion qu’auprès d’électeurs bernés. Au terme de son essai, Michéa laisse entendre que l’on pourrait entrer dans une nouvelle époque marquée par des révoltes « populistes » échappant à ce clivage désuet.

    Dominique Venner”

  • Frédérique , 21 mars 2013 @ 0 h 01 min

    @PAD
    Politique sociétale conservatrice, on pourrait même dire réactionnaire avant de devenir conservatrice, tellement il y aurait de ménage à faire dans la société actuelle. Economie libérale pour la désengorger de l’emprise de l état tentaculaire, le tout dans un pays souverain, seul garant d une politique en faveur de ses citoyens, ben moi, je ne vois pas où est le conflit dans libéral-conservateur.

  • Charly , 21 mars 2013 @ 8 h 26 min

    Chevènement aussi avait été visionnaire. Écoutez :

    http://www.youtube.com/watch?v=JwN_tz4xBMg

  • Charly , 21 mars 2013 @ 8 h 31 min

    Mais l’Europe, dès sa conception, était une construction qui devait servir les intérêts américains.
    Les partisans européens l’ont présenté comme un projet humaniste et d’union entre les peuples, pensé par des Européens pour des Européens.
    Il fut, en réalité, piloté par les États-Unis, les libérateurs de l’Europe occidentale, en 1945, et par le Royaume-Uni, pour endiguer le communisme, notamment en France et en Italie, où les partis disposaient de solides bases électorales et syndicales.
    Un “Committee on United Europe” (A.C.U.E.) / Comité américain pour l’Europe unie (A.C.U.E.) fut créé le 5 janvier 1949 au siège de la Fondation Woodrow Wilson à New-York. Le conseil d’administration comprenait d’anciennes figures du renseignement américain. Il était présidé par William Donovan (1883-1959), ancien patron de l’Office of Strategic Services (O.S.S., précurseur de la C.I.A.) durant la Seconde Guerre mondiale. Allen Dulles (1893-1969), autre ancien de l’O.S.S. et président du C.F.R., en était vice-président

  • Charly , 21 mars 2013 @ 8 h 41 min

    Mario Draghi, le Président de la Banque centrale européenne, a été vice-président pour l’Europe de Goldman Sachs de 2002 à 2005.
    Comme par hasard, le grand patron de lGoldman Sachs soutient le mariage des homosexuel.

    http://www.jeuxvideo.com/forums/1-69-3428400-1-0-1-0-goldman-sachs-soutient-le-mariage-homo.htm

    Tout est lié. Pour se débarrasser dE projets comme la loi Taubira, ce n’est pas la marche du 24 qui servira à grand chose. Il faut d’abord que les peuples se libèrent de l’Union Européenne en votant pour des partis qui remettent encore cette U.E.

  • Charly , 21 mars 2013 @ 8 h 44 min

    Lire : remettent en cause cette U.E.

  • FIFRE Jean-Jacques , 21 mars 2013 @ 9 h 46 min

    Il est une chose que d’être souverainiste à tout crin, il est autre chose que d’être lucide dans l’appréhension que l’on a de la construction Européenne.
    Je conçois que l’on revendique son identité, les valeurs qui s’y attachent et la prééminence du facteur national dans les orientations que les nécessités de l’époque et du contexte mondial imposent aux choix qui nous sont proposés (imposés !). Je suis pour ce qui me concerne très lié, pour de multiples raisons objectives ou affectives à l’histoire de mon pays la France.
    Toutefois, il n’est pas totalement illégitime ni absurde de considérer que les défis qui s’offrent à nous, suggèrent que notre nation ancre son devenir dans une union, sans contre sens ni renoncements, dans une communauté avec certains pays voisins dont nous sommes, si non les frères directs du moins les très proches cousins. Cela me parait être de bon sens le seul moyen de compter encore, demain, dans le concert mondial face à des géants dont ne devrons attendre aucune faveur ni indulgence d’aucune sorte.
    Cela étant, et c’est ce que je voulais laisser entendre dans mon premier écrit, c’est que l’Europe qui nous est proposée depuis Maastricht ne correspond en rien à l’attente légitime d’efficacité, ni à la préservation des identités qui sont les nôtres. Cette Europe, dirigées par une commission illégitime, car sans lien direct (celui su suffrage universel) avec la voix des peuples Européens, ne fait montre d’aucune harmonie tant sur le plan social que sur le plan fiscal que sur celui du droit pénal et de bien d’autres domaines.
    Le résultat en est affligeant car l’Europe, hier centre du monde et de toute vraie décision politique, est aujourd’hui d’une insigne faiblesse, ouverte de surcroit à un vent de libéralisme qu’elle initie et dont elle subit les effets pervers en retour sans aucune parade volontariste crédible.

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