Ukraine. Oksana Makar, 18 ans, a été violée, étranglée puis jetée dans le fossé d’un chantier de construction par trois hommes qui ont ensuite tenté de la brûler vive. Cela s’est passé le 9 mars dernier. La jeune femme a été retrouvée le lendemain, grâce à ses gémissements. Brûlée à 55%, Oksana a finalement survécu mais elle a dû être amputée d’un bras et de ses pieds. À Gazeta.ua, la jeune femme explique par téléphone : “Je pensais que je ne survivrais pas. Je ne sentais plus mon corps. Dans un premier temps, je criais au secours. Mais il n’y avait personne”. Sa mère lui tient le combiné car elle n’a plus la force pour le faire. Oksana continue : “j’ai commencé à prier. J’ai cru que j’étais morte”. Et promet : “je survivrai. J’essaierai. De toutes mes forces” car “si Dieu ne m’a pas laissé mourir, il y a forcément une raison”. À sa mère, qui a tourné une vidéo (poignante) d’elle dans son lit d’hôpital, Oksana explique comment elle souhaite que les autorités sanctionnent ses agresseurs : “leurs testicules doivent être coupés et nourrir les chiens” :
Un procédé qui choque alors que certains soupçonnent la mère de la jeune femme d’utiliser pour elle l’argent reçu par la famille de tout le pays, mais aussi de Russie et de Pologne, et de monnayer les entretiens accordés aux médias.
Les féministes de Femen ont manifesté, comme à leur habitude les seins nus, devant le bureau du procureur à Kiev pour dénoncer une enquête bâclée. “Mort aux sadiques !”, ont-elles scandé :
En effet, deux des suspects sont Maxim Prisyjnikov, 23 ans, fils d’un administrateur régional, et Artyon Pogosyan, 21 ans, fils du procureur régional… Ils auraient violé Oksana Makar dans l’appartement d’un troisième larron : Yevgeniy Krasnoshek. Ils ont été rapidement libérés, en raison d’une insuffisance de preuves. Mais suite à la manifestation de Femen, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a ordonné au procureur général de superviser l’affaire et, le 13 mars, les deux jeunes ont été de nouveau arrêtés et les trois suspects inculpés pour tentative d’assassinat. Au Parlement, des élus ont réclamé la peine de mort pour les coupables tandis que l’un préconisait même la castration.