Oliviero Toscani a jugé vendredi que les Etats-Unis et le Vatican “ont raison” de désapprouver la dernière campagne de l’entreprise Benetton qui montre des chefs d’Etat ainsi que le pape Benoît XVI et le cheikh d’al Azhar, Ahmed el Tayyeb s’embrasser sur la bouche. “Il est normal que les gens se fâchent quand ils se sentent offensés” a expliqué l’ancien photographe à scandales de la griffe italienne. “Il n’y a pas de créativité, de style, de poésie”, a-t-il continué, jugeant “pathétique” cette campagne qui “semble le produit d’une école d’art pour débutants”.
Le blogueur catholique français Edmond Prochain n’est pas le seul à ne pas comprendre la campagne de Benetton : “je n’arrive pas à percevoir le message, ce n’est que de la vulgarité” a en effet expliqué Oliviero Toscani. Promouvoir la paix dans le monde “est une fin juste mais le moyen utilisé est idiot”, a-t-il asséné. “Provoquer n’est pas une chose négative en soi (…) mais il faut voler haut dans ces campagnes publicitaires, là on a volé très bas, jouant avec ‘Photoshop’ ».
Difficultés. Comme Eram il y a quelques semaines, Benetton a feint l’étonnement devant la polémique. L’entreprise a finalement retiré le cliché. Alors que Christine Boutin a appelé au boycott de la marque, que le Vatican prépare une riposte judiciaire musclée, le sénateur Stefano De Lillo (PDL) a suggéré l’organisation d’une action de groupe. “Puisque l’amende prévue par la justice italienne est ridicule pour un groupe industriel comme Benetton (2 000 à 6 000 euros, ndlr), je propose à toute personne de toute religion ou confession se sentant offensées dans leurs sentiments religieux, de participer à un recours collectif contre le groupe”, a-t-il expliqué.
Benetton ne se portent pas bien : ses revenus stagnent, ses profits baissent, ses marges souffrent, indique La Repubblica. A Milan, le cours de l’action de l’entreprise est au plus bas depuis 20 ans.
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