Le droit de connaître ses parents biologiques serait, pour le Comité des droits de l’enfant onusien, plus important que le droit à la vie.
Ces « boîtes à bébé », ou « fenêtres de vie », fonctionnent dans plusieurs pays européens, comme l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Pologne, la Tchéquie, la Hongrie ou la Lituanie. D’après le journal The Guardian qui a le premier parlé, en juin dernier, des pressions de l’ONU sur le Parlement européen, plus de 400 enfants auraient été abandonnés de manière totalement anonyme dans ces boîtes à bébé depuis 2000. En Pologne, leur ouverture par des ordres de religieuses catholiques avait fait suite à plusieurs cas de nouveau-nés abandonnés dans des poubelles juste après leur naissance. Dans ce pays où l’avortement sans raison médicale est interdit, il est possible d’abandonner son enfant au service de maternité de l’hôpital dès après l’accouchement, sans avoir à expliquer ses motifs et en bénéficiant d’un délai de rétraction. Ceci n’éliminait toutefois pas totalement ces rares cas d’abandon de bébés morts ou vifs dans des bacs à ordure ou autres endroits morbides.
Un père salésien que j’ai interrogé dans un quartier populaire de Varsovie fait remarquer que si la « fenêtre de vie » ouverte il y a quelques années par des bonnes sœurs dans le quartier n’a encore jamais recueilli de nouveau-né, il n’y a plus eu aucun cas de nourrisson abandonné dans la rue depuis que cette « boîte à bébé » existe alors qu’il y avait eu quelques cas auparavant.
Plus que quelques semaines avant de naître : pour le Comité onusien, il aurait mieux valu tuer cet enfant que de l’abandonner de manière anonyme juste après sa naissance. Pourtant, un tel enfant a la garantie d’être confié à une famille adoptive qui l’aimera puisqu’il y a plus de couples mariés souhaitant adopter un enfant que d’enfants adoptables.Ces boîtes à bébé sont présentes dans toutes les grandes villes du pays et ont déjà permis de sauver plusieurs dizaines de vies humaines et ont aussi évité à des mères ou des parents dans des situations désespérées de commettre un crime. Mais pour le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, elles constituent une violation de la Convention relative aux Droits de l’Enfant. Ce même Comité ne trouve rien à redire en ce qui concerne les pratiques d’avortement sans motif médical en vigueur dans la plupart des pays européens, parfois même jusqu’à un stade très avancé de la grossesse (Grande-Bretagne), et il ne s’oppose pas non plus à l’insémination artificielle ou à la fécondation in vitro pour les couples de lesbiennes, des pratiques autorisées dans certains pays européens comme la Belgique ou l’Espagne, alors qu’un enfant conçu dans ces conditions ne connaîtra jamais son père biologique et n’aura pas la possibilité réservée à l’article 9 de cette même convention « d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents ». Des pratiques qui pourraient bien être officialisées en France avec la nouvelle loi sur le « mariage » et l’adoption pour les couples de personnes du même sexe puisque le président français a annoncé qu’il laisserait au Parlement la décision d’introduire ou non dans la loi sur le « mariage pour tous » la procréation médicalement assistée pour les couples d’homosexuels.
De notre correspondant permanent en Pologne.
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