L’actualité est décidément facétieuse. Alors même que je traitais, il y a quelques jours, du traitement si spécial des armes à feu dans la presse et la politique française, une fusillade canadienne se charge de relancer la polémique. Mais le pompon est atteint lorsqu’on peut, à ces histoires d’armes, ajouter une petite discrimination sexuelle de derrière les fagots.
Pour une fois, l’histoire ne se déroule pas dans notre belle République du Bisounoursland, mais son développement, en Grande-Bretagne, montre à qui en doutait encore que le politiquement correct a réussi à s’infiltrer dans toutes les démocraties sociales occidentales, et, par une action permanente de groupes de pression orientés bisous et égalité à tous les niveaux, à se diffuser dans tous les domaines, depuis la politique et l’économie jusqu’aux jeux olympiques, où la compétition, malgré la nécessité de désigner un gagnant, devra se jouer pianissimo pour ne laisser personne pleurnicher sur le côté.
Les prochains Jeux Olympiques de Londres seront donc, à n’en pas douter, un véritable tsunami de bons sentiments, d’égalitarisme joyeux au milieu de remises de médailles en métaux précieux, réussissant ainsi dans un décor de fête païenne le mariage de la carpe et du lapin en autorisant ainsi chacun à célébrer la victoire des meilleurs tout en prônant l’absolue égalité de tous. Au passage, le tout a de fortes chances de se dérouler sous une pluie battante, alors qu’on pouvait lire, en mars et en avril de cette année, les prévisions quasiment alarmistes des habituels réchauffistes qui prévoyaient un été caniculaire. Du reste, les prévisions effectuées en tenant compte de l’activité solaire par Piers Corbyin (dont j’avais déjà parlé ici), de Weather Action, indiquaient, elles, clairement le contraire.
Et alors que les épreuves s’apprêtent donc à se dérouler en milieu humide, voire avec masque et tuba ce qui donnera à l’ensemble des cérémonies un cachet vraiment original, la cataracte de politiquement correct a déjà commencé puisqu’on apprend que certains athlètes, venus en famille, ne pourront pas bénéficier de chambres communes. Dit comme ça, on ne peut y trouver à redire : après tout, les athlètes seront là pour se concentrer sur leurs performances et la présence de leurs époux ou épouses n’est peut-être pas souhaitable. Et puis normalement, les facilités olympiques sont ouvertes aux athlètes, pas à la smala, zut à la fin. Sauf que dans le cas qui nous occupe, le couple est composé de deux athlètes qui sont tous les deux sélectionnés : Russell et Lauryn Mark font en effet tous les deux partie de l’équipe australienne de tir, mais devront faire chambre à part.
Et c’est là que les choses se corsent : selon Russell, cette interdiction a été décidée par les officiels australiens après que Lauryn est apparue en tenue légère en une du magazine « Zoo ». Comme je sais que mon lectorat masculin veut en savoir plus, je reproduis ici à titre purement informatif la photo qui fut prise pour le magazine en question, cela fait très « chick with gun », c’est juillet, c’est détendu du blog. Et bien que les sommes récoltées pour cette une aient été versées à un hôpital de Melbourne, la une de ce magazine aurait donc effarouché le comité olympique australien au point de vouloir séparer mari et femme. Mais l’angle d’attaque choisi par Russell ne manque alors pas de piquant :
« Le côté stupide de tout ça, que je leur ai mis devant le nez, c’est qu’il y a des tonnes de couples gay dans l’équipe olympique qui partageront la même chambre, donc nous sommes discriminés car nous sommes hétérosexuels. Chaque couple, qu’il soit marié ou dans une relation similaire, devrait voir le Comité olympique australien se démener pour répondre à ses besoins. »
Et là, je dois dire que le pauvre Russell a raison : que voilà une discrimination assez scandaleuse ! La société moderne, baignée de politiquement correcte et d’hypocrisie, se retrouve confrontée à ses propres contradictions qui font passer la sodomie de diptères pour une occupation banale.
D’un côté, on sent bien que les photos en tenue légère ont choqué les officiels olympiques qui ont probablement une vision très conservatrice de leurs activités. De l’autre, ces mêmes officiels devront accepter que les joueuses de beach-volley endossent une ou deux épaisseurs au-dessus de leurs bikinis pour s’adapter aux conditions météorologiques particulières de l’humide Angleterre. D’un côté, ces officiels ne supporteraient pas l’idée que les chambres d’athlètes se transforment en baisodromes homosexuels, mais ne font absolument rien pour l’empêcher. De l’autre, le partage d’une chambre dans le cadre conjugal communément admis semble les défriser. Si l’on ajoute aux incohérences olympiques celles d’une société qui, d’un côté, fait absolument tout pour ringardiser l’institution matrimoniale, et de l’autre, se bat pour en donner l’accès aux couples homosexuels, on comprendra que la Bisounoursie et le Politiquement Incohérent ont de beaux jours devant eux.
Dans tout ce flot d’incohérence et de discrimination sexuelle débridée, on pourra tout de même se rassurer en notant que, contrairement à l’image d’Épinal si populaire dans les médias, le tireur olympique n’a pas décidé de régler le différend avec sa fédération à coup de calibre douze, la bave aux lèvres et les yeux injectés de sang. Manifestement, on peut encore posséder une arme et rester sain d’esprit même lorsque le reste de la société, celle qui brille sous les médias, les paillettes et le strass, continue de trotter toujours plus vite et toujours plus loin sur le sentier de l’absurde.
C’est plutôt rassurant, non ?
> h16 anime le blog hashtable.
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