Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une institution telle que le Parlement européen, qui devrait faire preuve d’un minimum de neutralité sur un sujet aussi sensible – ne fait pas dans la demi-mesure lorsqu’il s’agit de manipuler les faits avec une forme de malhonnêteté intellectuelle particulièrement surprenante, pour ne pas dire proprement choquante.
À l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie (le 17 mai), l’institution, sur sa page Facebook, présente un état des lieux dans l’Union européenne, en n’hésitant pas à mettre sur le même plan les “avancées” sociétales en matière de droits des homosexuels en Europe – sans que l’on ne sache très bien où se situe le lien avec l’homophobie – et la liste des pays, extra européens, qui punissent de mort l’homosexualité (tous musulmans au passage). Un tel mélange des faits particulièrement choquant mais dans le dessein est on ne peut plus évident : en faisant le lien entre les pays qui n’autorisent pas le mariage homosexuel avec ceux qui punissent de mort l’homosexualité, on cherche à introduire dans les mentalités l’idée selon laquelle il existerait un continuum idéologique et moral entre deux choses pourtant totalement différentes, auquel seule l’attribution de nouveaux droits, ou plutôt, en réalité, le travestissement de ceux déjà existants, pourrait remédier…
