Entre le 20 octobre et le 7 novembre 2014 se déroulait la 59e session du Comité de l’ONU chargé de la surveillance de l’application de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW). Les idéologues de l’ONU ont profité de cette session pour exercer, avec la complicité du gouvernement polonais, des pressions intolérables sur la société polonaise et sur l’Église. Si cette convention de l’ONU adoptée en 1979 et entrée en vigueur en 1981 ne mentionne pas l’idéologie du genre et est nettement plus neutre et plus modérée que la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, signée par la France UMP le 11 mai 2011 et ratifié par la France PS le 4 juillet 2014, cela n’empêche pas les membres non élus du comité CEDAW de chercher à imposer une interprétation très poussée et très orientée politiquement de la convention contre la discrimination des femmes.
Ainsi, l’Église polonaise est explicitement critiquée par le comité CEDAW pour son opposition ouverte à l’idéologie du genre. Une idéologie que le gouvernement polonais formé par le parti « libéral » Plateforme civique (PO), qui se faisait autrefois passer pour chrétien-démocrate, et le parti « paysan » (PSL), qui se prétend encore conservateur, s’efforce de diffuser dans la société et dans les écoles en exerçant pour cela un scandaleux chantage aux subventions européennes. Était-ce le prix à payer par l’ancien premier ministre et leader de la PO Donald Tusk pour se faire nommer au poste de « président de l’Europe » et bénéficier ainsi d’une extraordinaire augmentation de salaire ? Toujours est-il que le ministère de l’Éducation polonais s’appuie aujourd’hui sur les recommandations complètement folles du bureau européen de l’OMS pour son programme d’éducation sexuelle à l’école mis en place à l’insu ou même à l’encontre d’une majorité de parents. C’est peut-être d’ailleurs la raison pour laquelle les élites politico-médiatiques européennes ferment les yeux sur les atteintes à la démocratie chez ce « bon élève » de l’UE alors qu’elles ne cessent d’attaquer la Hongrie de Viktor Orbán pour bien moins.
Il est vrai que l’Église polonaise, formée à la défense des libertés sous la dictature communiste de 1945-90, appelle un chat un chat et qu’elle mène un combat déclaré à cette idéologie du genre qualifiée de néo-marxiste puisqu’elle part de la même idée que l’on pourrait, au moyen d’une transformation forcée de la société, créer un homme nouveau affranchi des lois de la nature. Ceci expliquant cela, les attaques portées aujourd’hui contre l’Église par la gauche bien-pensante au pays de Jean-Paul II ressemblent beaucoup aux accusations formulées par les communistes et leurs alliés au siècle dernier (il s’agit dans bien des cas des mêmes personnes ou de leurs enfants). À l’occasion du Dimanche de la Sainte Famille il y a un an, la conférence des évêques de Pologne avait fait lire aux fidèles une lettre pastorale ou elle déclarait que « l’Église a non seulement le droit mais aussi le devoir de rappeler les lois naturelles divines dans la vie sociale. Elle ne peut donc pas se taire face aux tentatives visant à mettre en œuvre une idéologie qui détruit l’anthropologie chrétienne et qui cherche à la remplacer par des utopies profondément destructrices non seulement pour l’individu mais aussi pour la société tout entière, et les chrétiens engagés en politique ne peuvent pas non plus rester inactifs ».
Pour le comité CEDAW, cette attitude de l’Église serait source de violences contre les femmes. Pourtant, la Pologne où 40 % environ de la population se rend tous les dimanches à l’église est aussi un des pays de l’UE où les femmes sont le plus rarement victimes de violences selon une étude de l’Agence des droits fondamentaux de l’UE.
Autre source de discriminations selon le comité CEDAW, la loi polonaise de 1993 qui restreint l’accès à l’avortement. S’appuyant sur des études fallacieuses fournies par des organisations militant pour l’avortement, le comité CEDAW prétend de manière mensongère depuis plusieurs années que l’accès à l’IVG réduirait le taux de mortalité lié à la maternité. Dans ces conditions il est curieux que le ratio de décès maternel observé en Pologne, par rapport au nombre de naissances vivantes, soit un des plus bas d’Europe et du monde alors que ce pays interdit les avortements de confort. Le ratio de décès maternel en Irlande, un autre pays qui limite beaucoup l’accès à l’avortement, est lui aussi inférieur au ratio observé en France où la possibilité de tuer son enfant en phase prénatale est devenu un « droit fondamental ».
Une fois de plus, pour les idéologues de New York comme pour ceux de Washington, Strasbourg et Bruxelles, si la réalité contredit l’idéologie, tant pis pour la réalité !
Et une fois de plus, une organisation internationale donne raison au premier ministre hongrois et ex-dissident Viktor Orbán quand il affirme qu’il y a, entre les communistes bolcheviques de l’ex-Bloc de l’Est et la « génération 68 » qui gouverne aujourd’hui des deux côtés de l’Atlantique une parenté idéologique très forte. Une parenté que remarquent aussi mes amis polonais prêtres ou anciens membres de Solidarnosc.
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