Tribune libre
Si l’idée de l’article n’est pas récente, l’actualité rend plus impératif d’éclairer la France sur un élément inhérent à sa destinée. Vous me demanderez certainement de préciser la nature de cet “élément”, et je n’y manquerai point. Il suffit de regarder vers l’extérieur pour s’apercevoir que sur l’étendue de pays que nous offre notre vieux continent, il en est un dont la ressemblance avec le nôtre ne peut qu’apparaître comme frappante, et dont le sort ne doit point nous laisser insensible. La Belgique, édifice douteux, est entrain de s’écrouler sur lui-même, sur le peuple dont il semblait le ciment unificateur. Mon objectif, serait évidemment, de faire comprendre cette déliquescence, de faire réagir le peuple français, et de le pousser sur les chemins tracés de la réunification.
France et Belgique : un passé commun
Depuis des siècles la France et la Belgique se suivent, se rencontrent, au sein d’une Histoire qui a creusé dans le passé un véritable destin commun. L’antiquité peut amplement nous éclairer, et nous concerter dans cette analyse. Notre espace, autrefois appelé Gaule, composé de peuples hétéroclites, en majorité de celtes et d’autres tribus germaniques, se prolonge dans la Gaule Belgique en 60 avant J.-C.. Vient alors l’entreprise impériale romaine, qui va plonger nos peuples “barbares” sous domination latine, faisant de nos territoires des provinces impériales dessinées selon la vision d’Auguste.
Vers 284, l’empereur Dioclétien changera quelque peu l’organisation de l’empire, en instaurant des préfectures, où une majeure partie de la France d’aujourd’hui et du territoire belge sera unifiée dans un même ensemble. Mais les deux nations entreront véritablement dans un avenir commun après la Révolution de 1789. Nous savons qu’alors des coalitions se forment pour lutter contre la France et ses idées nouvelles, notre pays devra alors entamer une série de guerres, et annexera la Belgique en 1795.
Les aléas de l’Histoire devront nous l’enlever vingt ans plus tard, alors que près de Waterloo, sur une « morne plaine », Napoléon mènera sa dernière bataille. 1815, nous avons perdu, chute d’un empire, déclin d’un monde, et admonestation de la part de la Perfide Albion. Comment punir la France ? La création d’un “État tampon” permettait de mettre fin au Blocus continental, et de nous enlever la maîtrise de la rive gauche du Rhin. Voilà le commencement d’une chimère, la Belgique.
La Belgique, un État mort-né
J’irais plus loin que Claude Demelenne quand il affirme que la Belgique est un État mal né. Non, nous pouvons bel et bien dire qu’elle présente une tare, un chromosome déficient : toute tentative de vie était impossible. Bien qu’ayant autrefois une unité autour de la langue française, notamment par la bourgeoisie qui préférait le français “langue de la raison”, le bon peuple n’en était pas un mais deux, l’un situé au sud pratiquait le dialecte d’oïl, l’autre au nord usait de divers dialectes germaniques dits “thiois”. C’est alors la partie wallonne qui domine la Belgique, ses dialectes résistent, car la population est nombreuse, ce qui n’est pas le cas des Flamands qui arrivent petit à petit à une langue proche du néerlandais laissant tomber leurs divers langages.
Nous distinguons ainsi une partie romane et une partie néerlandophone, un territoire francophone et un territoire flamand. Pour unir la Belgique, on choisit un roi, Guillaume d’Orange. Guillaume entreprend une politique de néerlandisation du territoire, ce qui a sitôt fait de mécontenter les Belges. 25 août 1830, des révoltes ouvrières conduisent à une véritable révolution, la France a donné l’exemple avec sa Révolution de Juillet, les peuples de Belgique demandent une nouvelle constitution et de nouvelles lois. Le 7 février 1831 la monarchie constitutionnelle est proclamée ; Léopold, duc de Saxe, est placé sur le trône en tant que roi des Belges. Le roi n’arrivera cependant pas à unifier la Belgique, les revendications linguistiques débutent et ne s’arrêteront pas.
Les Flamands : émergence d’une identité
Le clergé jusque-là voulait à tout prix enrayer la progression du néerlandais, qui selon lui constituait le cheval de Troie du protestantisme. La tendance va très vite s’inverser. Les francophones exerçaient une tyrannie de langue, les flamands vont se lever et revendiquer leur identité et leurs droits. « Le premier instrument du génie d’un peuple, c’est sa langue. » Hendrik Conscience suivra à la lettre la célèbre phrase de Stendhal, il utilisera la langue pour affirmer l’identité flamande à travers son roman Le Lion des Flandres paru en 1838, magnifiant la victoire flamande lors de la bataille des Éperons d’or, le 11 juillet 1302, contre les Français.
Les années qui suivent verront l’émergence de mouvements flamands, que l’on appelle « flamingants ». Sous une allure victimaire, ils entament un enchaînement de conquêtes qui aboutiront en 1873 à la permission d’être jugé – dans leur espace – en flamand, ce qui n’était pas le cas auparavant (!). Il faudra néanmoins attendre l’année 1893 pour que la constitution soit traduite en flamand. L’entreprise de flamandisation est largement entamée, elle ne s’arrête pas là, les flamands veulent imposer leur supériorité dans l’espace belge, en ne cessant de s’attaquer à leurs compatriotes francophones, forgeant ainsi une véritable propagande anti-wallons.
La Wallonie : de la domination à la soumission
La partie wallonne domina très longtemps l’espace belge, sûrement par la contribution française. Comme le rappelle Éric Zemmour dans son essai Mélancolie Française, en 1810 l’Empereur apporte une forte contribution à la Wallonie, il favorise l’émergence d’une région massivement minière. Cet essor donne une supériorité certaine au territoire francophone, qui s’accompagne d’ailleurs d’une domination démographique. Cette situation de prospérité wallonne durera plus d’un siècle et demi, mais c’était sans compter le renversement brusque des choses, qui frappe les civilisations alors qu’elles s’élancent vers le cours des entreprises durables. 10 mai 1940, la guerre est aux portes de la Belgique. Léopold III mène une bataille acharnée sur les deux fronts, il finit toutefois par capituler contre l’avis de ses ministres (Léopold III, le Pétain belge ?).
Selon Demelenne et Javeau, la partie flamande fut davantage collaborationniste que la partie wallonne. Nous n’examinerons point ce détail, dont seul un bien-pensant pourrait trouver là source d’arguments. 24 ans se déroulent avant l’inversion, une lutte acharnée des Flamands pour la reconnaissance leur donnera satisfaction en 1964, ils prennent enfin la coupe de la prééminence, ils sont les plus prospères, et deviennent supérieurs démographiquement. L’ère flamande est arrivée, l’ère d’un peuple, d’une nation même, qui ne veut laisser aucune miette aux Wallons.
Vers l’émiettement politique par l’hypocrisie
S’il n’y a jamais eu de nation belge, il y a toujours eu des hommes pour maintenir une illusion belge. Mais que reste-t-il d’une politique unitaire, sinon une simple collaboration des régions ? Sévit-il des fragments de 1831 en 1970 ? De l’union à la désunion, toute une histoire intervient, nous avons souligné le phénomène et tracé une ligne pour éclairer cet amoncellement d’incohérences. Voyons où la rupture intervient, même si la seule date de 1970 est déjà une clé. 1970, l’État Belge devient État fédéral, chaque région et chaque communauté possèdent leur parlement. S’esquisse ainsi un système politique à l’allemande, plus soucieux des particularités régionales, mais qui conduit finalement à accroître la dislocation du pays. La Flandre se dresse inévitablement en souveraine, et si les Flamands au gouvernement semblent attachés à la Belgique, ils ne cessent de grappiller les ressources de l’État pour favoriser la partie flamande.
Un jeu pervers qui mêle dans la partie diverses tendances prétendument opposées, mais qui se rejoignent lors des votes importants. Ainsi le Parti social-chrétien (plus important parti flamand de Belgique) règne en maître, il se maintint de 1958 à 1999, et revint plus récemment au pouvoir avec Yves Leterme en 2007. D’où vient une telle longévité ? Sans doute de l’aide de groupuscules ouvertement indépendantistes, dont l’un le NVA (Nieuwe Vlaams Alliantie), une sorte de ventouse que l’on pourrait comparer à la droite populaire de l’UMP en France, et le Vlaams Belang considéré comme le plus puissant parti d’extrême-droite en Europe. Le Parti social-chrétien trouve alors un compromis pour satisfaire les revendications flamandes et son attachement à la Belgique, la confédération. La confédération, nouvel objectif du parti social-chrétien, vise à anéantir toute forme de pouvoir central, et donner ainsi une autonomie totale aux régions. Les politiques wallons, eux, ne cessent de maintenir la Belgique, et se plient à toutes les exigences flamandes au nom de la préservation de la Belgique.
Agir, et vite !
La Flandre court à son indépendance, mais où va la Wallonie ? Le RWF (rattachement Wallonie-France) propose l’annexion de la Wallonie et de Bruxelles par la France. Les deux territoires s’intégreraient dans l’espace français, et deviendraient régions françaises. Chose tout à fait possible à condition d’agir rapidement. En effet, les Flamands veulent Bruxelles comme capitale de la Flandre, car elle constitue un atout économique majeur. Mais cette réclamation flamande est nourrie par peu de légitimité, seulement 10% des Bruxellois usent de la langue néerlandaise. Il appartient à la France de prendre les choses en mains.
En récupérant la Wallonie et Bruxelles, la puissance démographique de la France s’accroîtrait considérablement, et la Wallonie par une entreprise d’industrialisation pourrait constituer un centre d’activités bénéfique pour la France. Le rattachement nous munirait également de systèmes de communication et de réseaux de transports performants. Ces considérations matérielles que nous ne sous estimons point, nous semblent secondaires, quand il s’agit avant tout de réunir des lignes trop longtemps séparées, quand il s’agit de redonner les bienfaits de la nation aux patriotes qui en ont trop longtemps été dépourvus.
Accueillons de nouveau la Wallonie dans la patrie, la France effacera ainsi cette amputation des bras qui nous ouvraient la rive gauche du Rhin. Pour la France, retrouver la puissance nous permettrait de détruire le joug de l’Union européenne, et briser les chaînes des peuples. La France recouvrerait sa vocation universelle.
Cette tribune est publiée en partenariat avec Le Bréviaire des patriotes.
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