The Economist s’intéresse à la success story des tradis dans l’Église catholique

Eric Martin
14 décembre 2012
Latest Update: 17 octobre 2017 16 h 16 min
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“Pour la hiérarchie de l’Église dans les pays occidentaux, en proie à des scandales et au déclin, la montée d’une avant-garde traditionaliste est troublante. Est-ce simplement une réaction excentrique, ou s’agit-il du signe que l’Église a pris un mauvais virage il y a 50 ans” avec le concile Vatican II, s’interroge The Economist dans un article daté du 15 décembre 2012 dont le titre est “Une avant-garde traditionaliste” et le sous-titre : “C’est tendance d’être traditionaliste au sein de l’Église catholique”.

Le journal britannique de référence rappelle que le nombre hebdomadaire de messes dites dans la forme extraordinaire du rit romain est passé en Angleterre et au Pays de Galles de 26 en 2007 à 157 en 2012. Aux États-Unis, la progression est également très forte : en 2012, 420 messes Saint Pie V étaient célébrées chaque semaine contre 60 en 1991.

“Le traditionalisme est jeune et international”, note The Economist. Bien de leur époque, les tradis “utilisent les blogs, les sites et les réseaux sociaux pour diffuser leur parole et dénoncer publiquement les diocèses [qui refusent d’appliquer le Motu Proprio Summorum Pontificum publié en 2007 qui redéfinit le cadre juridique de la célébration de la messe tridentine]”.

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diego , 15 décembre 2012 @ 16 h 02 min
Je vis en Amérique du Sud où être catholique est considéré comme normal… Voici par exemple le genre de question posé par un magazine de télé à la chanteuse colombienne très connue ici, Fanny Lu: Que vas tu demander à l’enfant Dieu pour Noël? Je lui demande le bonheur, ce qui pour moi est l’essentiel. Récite tu la neuvaine ? Oui, avec les enfants pour leur inculquer la tradition, nous chantons des villancicos ( chants de Noël espagnols)…
Imaginez ça en France…Ruquier posant ce genre de question à une chanteuse… MDR…
Dans tous les immeubles il y a des crèches et les gens récitent les neuvaines.Dans tous les centres commerciaux on passe en boucle des chants de Noël.Noël ici c’est la grande fête de l’année.
Il y a quand même un bémol c’est que sur ce continent s’implantent de plus en plus les sectes américaines comme les “chrétiens” (genre d’évangélistes) , les mormons et autres.
François2 , 15 décembre 2012 @ 17 h 51 min
Qu”est-ce que la Tradition ? C’est garder ce qu’il y a de mieux pour avancer. Et non pas reculer dans des impasses corporelles ou autres comme Mai 68, repère de Vatican II.
Marie Genko , 15 décembre 2012 @ 18 h 30 min
@Denis Merlin,

Cher Monsieur,

Vous oubliez les Orthodoxes, phénix ressucités des cendres du communisme!
Nous sommes chrétiens nous aussi et nos églises se veulent vigoureuses!

Vatican II a permis le dialogue inter religieux et nous devons tous nous féliciter du fait que les chrétiens semblent enfin comprendre la nécessité de reconstruire l’Unité de l’Eglise du Christ.
Athanse , 15 décembre 2012 @ 18 h 41 min
Finalement, le mou et le consensuel dans l’Église ne fait pas que des adeptes d’après les commentaires que je lis. Je dis cela car je suis chrétien réformé et je constate également les méfaits dans mon église de l’œcuménisme. Depuis Vatican II, nous avons aussi changé des mots, nous avons changé la disposition de la chaire, mis un autel. Tout cela dans un but d’uniformisation avec les catholiques. Mais plus grave, et cela ne vient pas de Vatican II, les églises réformées meurent car nous avons laissé pénétrer dans l’Église réformée le libéralisme doctrinal et les influences Kantiennes. Nous avons abandonné la théologie traditionnelle des réformateurs. Quelqu’un dit que le protestantisme est moribond. Vrai et pas vrai. Vrai pour les églises traditionnelles pour les raisons que j’ai dites. Faux pour la branche évangélique. Je ne parle pas des églises charismatiques qui sont plus mystiques qu’autre chose.
Dans les églises issues de la Réforme, les véritables réveils ont toujours été le fruit du retour à l’autorité de la Bible seulement. D’après les commentaires que je lis, le réveil dans le catholicisme sera le fruit d’un retour à la tradition. Le fossé n’est pas prêt de se remplir.
En tout cas, merci aux catholiques qui portent avec courage les valeurs éthiques bibliques. Je suis de tout coeur avec eux.
Denis Merlin , 15 décembre 2012 @ 18 h 53 min
Vous avez raison madame, les orthodoxes ont à nous apprendre à nous catholiques, le respect des fidèles, le respect de leurs libertés, le respect de leurs cultures et de leurs nationalités.

Nous avons terriblement souffert et nous souffrons encore du fanatisme du clergé catholique, nous méprisant, nous haïssant piétinant nos traditions et la mémoire de nos ancêtres sous prétexte de lutte contre le “pharisaïsme” (comme si Notre-Seigneur avait condamné les pharisiens, ils ne lisent même pas l’évangile !). Cela a conduit à des prêtres comme l’abbé Meslier, dont un de vos coreligionnaires Igor Chafarevitch a étudié les œuvres dans son ouvrage “Le phénomène socialiste”, à prêcher l’athéisme et le communisme (au début du XVIIIe siècle !).

Paul VI nous ignorait et multipliait les discours subtilement agressifs (y a-t-il pire agression que de gouverner comme si vous n’existiez pas ?)

C’est pourquoi j’aime bien vos cérémonies si respectueuses de la tradition au regard de nos cérémonies de mauvais goût (sauf la liturgie traditionnelle dite de saint Pie V). Je n’en reste pas moins catholique ! Mais je pense que les orthodoxes ont des choses à nous apprendre. Cependant je dois dire que j’ai beaucoup souffert dans les années 60 et 70.

Espérons que le mouvement œcuménique aboutisse à la réunification des deux religions !
Denis Merlin , 15 décembre 2012 @ 19 h 10 min
@ Athanse,

C’est moi qui ai dit un peu imprudemment dit que le protestantisme institutionnel déclinait c’était sans compte avec les “évangéliques” et les charismatiques d’une part et d’autre part que cela résultait d’une lecture non vérifiée (alors que je n’en avais aucune expérience).

J’ai un peu connu le protestantisme dans mon adolescence. J’ai un peu connu aussi des pasteurs. Ils sont touchants de bonne volonté. Eux ils ont certainement à nous apprendre à devenir libres. Le culte exagéré du clergé dans le peuple catholique a permis de nombreuses dérives dont celle dont se plaignent aujourd’hui les Irlandais qui faisaient une confiance aveugle en leur clergé : “il ne faut pas critiquer monsieur l’abbé.” Certes, c’est en un sens vrai, mais si c’est exagéré… cela conduit à des catastrophes. J’espère aussi une réunification avec les protestants. Je ne suis pas les discussions, n’étant pas théologien, mais juriste retraité.
brennou , 15 décembre 2012 @ 21 h 07 min
Vive la liberté du culte de Dieu, vive les droits de Dieu dans l’Église et dans le monde universel. Ce sont eux qui fondent les civilisations. L’occidentale et la française en particulier en sont la preuve par leur éclat et leur fécondité.
Et n’oublions pas que ce sont les écrivains du Concile V II qui en furent les premiers applicateurs.Les mémoires d’un Congar sont particulièrement éclairants, qui parlait avec gourmandise “d’un 1789 dans l’Église” ! Il savait bien, lui, sur quelle phrase apparemment anodine s’appuyer pour torpiller la doctrine toujours mieux énoncée par l’Église au cours de deux millénaires d’expériences, d’efforts, d’inspiration et de fidélité. Et ses idées ne lui sont pas venues à l’occasion du concile, mais elles couraient la ville depuis le XIX° siècle, enseignées sous le manteau, s’il le fallait.
Inutile donc de compter sur Vatican II pour sauver la civilisation française, Vatican I y suffisait amplement. Fallait-il encore s’y tenir et en faire vivre sa pensée et ses actes.