Un sondage publié le 4 octobre dernier par le quotidien espagnol El País ne donne plus que 15,9 % des intentions de vote au Partido Popular du premier ministre Mariano Rajoy, soit deux fois moins que son résultat aux élections parlementaires de 2011 (31,6 %) et 10 % de moins qu’aux élections européennes de mai (26,1 %).
Ce sondage confirme donc les enquêtes publiées en 2013 et à nouveau en septembre dernier qui montraient que près de la moitié des électeurs du PP ne revoteraient pas pour ce parti si celui-ci renonçait à restreindre l’accès à l’avortement.
Pour le moment la démobilisation de l’électorat de droite bénéficie à la gauche et surtout au parti Podemos (14,3 %, contre 8 % aux élections européennes de mai) apparu récemment sur l’aile gauche du parti socialiste PSOE qui est, lui, crédité de 20,7 % des intentions de vote (23 % aux européennes). El País, un journal positionné clairement à gauche, ne donne pas les intentions de vote pour le parti Vox surgi à la droite du PP et qui n’avait obtenu que 1,6 % des voix aux élections européennes (avec seulement 44 % de votants) mais qui pourrait logiquement bénéficier de la chute libre du PP. Alors que le journal précise que 72 % des électeurs expriment leur intention de voter, il ne donne les intentions que de 61 % environ.
Ainsi, le Parti populaire est parvenu en cédant à toutes les révolutions sociétales socialistes (« mariage gay », avortement…) à descendre presque aussi bas que le PS français alors qu’il fait nettement mieux sur le terrain économique : réduction des déficits publics, légère baisse du chômage (qui reste malgré tout très élevé), retour à une croissance modérée après plusieurs années de récession… Tout ceci après avoir hérité d’une situation catastrophique causée par plusieurs années de gestion socialiste calamiteuse (immigration de masse, bulle immobilière gigantesque…).
La rhétorique mise en œuvre par le gouvernement de Mariano Rajoy qui affirme vouloir une réforme consensuelle de l’avortement plutôt qu’une loi qui sera changée par la prochaine majorité (les socialistes n’avaient pas ces scrupules, eux) et qui parle uniquement désormais de supprimer dans la loi actuelle la possibilité pour les mineures de se faire avorter sans le consentement de leurs parents, n’aura donc pas réussi à convaincre les électeurs espagnols attachés à la protection de la vie humaine ni même une partie des membres du PP qui préfèrent aujourd’hui quitter ce parti que plus grand chose ne distingue du PSOE. L’abandon du projet de loi sur l’avortement avait suspendu l’examen de la constitutionnalité de la loi espagnole de 2010 autorisant les avortements sur simple demande jusqu’à la 14e semaine. Le Tribunal constitutionnel va donc à nouveau se saisir de la plainte déposée par les députés du PP de la législature précédente.
De leur côté, les associations pro-vie appellent les Espagnols à ne plus voter pour le PP et à venir manifester massivement contre l’avortement le 22 novembre prochain. Cet appel a été lancé par une quarantaine d’associations qui représentent plus de 4 millions de familles espagnoles. La bataille contre la barbarie abortive n’est donc pas terminée de l’autre côté des Pyrénées.
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