La dépression postnatale ne touche pas que les mères : 5% des pères vivraient cette mauvaise passe (contre 10% des mères). La faute, suppose-t-on, aux nuits sans sommeil, à un changement radical dans leur existence (en l’occurrence la naissance d’un enfant), à la prise de conscience de leur responsabilité et au fait qu’ils sont, parfois pendant plusieurs mois, les seuls à subvenir aux besoins de la famille.
Le problème, c’est que cette dépression post-partum masculine a des conséquences sur la relation avec l’enfant. En effet, selon une étude* réalisée par des chercheurs de l’Université d’Oxford sur 38 nouveaux papas depuis moins de trois mois dont la moitié est touchée par ce mal, les pères déprimés sont ceux qui passent le moins de temps avec leur enfant et qui sont le plus centrés sur eux-mêmes. Ils ont aussi tendance à être plus négatifs que les autres. Ce qui expliquerait, selon d’autres études, les problèmes psychologiques et les troubles du comportement plus courants chez les enfants ayant un père qui a fait une dépression post-partum. Car même si on ne sait pas exactement pourquoi, “la dépression post-natale affecte la façon dont les pères interagissent avec leurs enfants”, explique le Dr Paul Ramchandani, du département de psychiatrie de l’Université d’Oxford.
*publiée dans Psychological Medicine.