Mardi matin sur BFM TV, Nicolas Doze revient sur le plan européen d’aide aux banques espagnoles : “Le principe est de n’aider que les banques et surtout pas le pays tout entier, c’est-à-dire surtout pas une mise sous tutelle type Grèce ou Portugal car cela aurait sorti l’Espagne du type de financement normal de marché. Et à ce moment-là, cela nous aurait imposé à tous d’assumer seuls la survie de l’Espagne qui est la 4e économie de la zone euro.”
Une situation préoccupante
Pour autant, l’inquiétude reste entière au sujet de l’Espagne. “Tout d’abord parce que le plan (…) est relativement flou : on ne sait pas à quel taux l’argent va être prêté à l’Espagne (le quotidien ABC parle mardi de 3% et d’une somme remboursable en 10 ou 15 ans, sans citer ses sources, ndlr) et on ne sait pas encore à combien va s’élever la facture finale, cela peut aller de 40 à 100 milliards d’euros. Car l’aide aux banques, malheureusement, ne règle rien. La vraie crise de l’Espagne, c’est une crise de l’immobilier” qui “tire le pays dans la récession, avec ses 24% de chômeurs et ses ménages surendettés. Tout le monde se demande en fait s’il ne faudra pas sauver le pays tout entier”. En effet, le taux d’emprunt de l’Espagne, sur 10 ans, a grimpé hier à 6,5% dans la journée. Le matin, il était en dessous de 6%. Car ce plan gonfle aussi l’endettement des pays qui aident les banques espagnols, notamment (…) la France puisqu’on garantit jusqu’à 20 milliards d’euros dans cette affaire. 20 milliards d’euros, ça fait un point de PIB.”
Bientôt l’Europe germano-fédérale ?
“Le rendez-vous de l’Europe, le vrai, bien sûr, c’est dimanche avec le vote grec et puis, hier, Chypre a laissé entendre qu’elle allait à son tour demander l’aide de l’Europe. Et puis partout, partout, partout, l’activité recule, y compris désormais dans les fameux pays émergents”, note Nicolas Doze. La suite ? “La suite, ça va être très très chaud. (…) Ça rappelle furieusement ce qu’on a vécu à l’automne 2008. Alors, tout risque maintenant d’aller assez vite. Il ne reste plus qu’une seule solution qui semble viable, c’est (…) l’Europe fédérale dont on a beaucoup parlé. Mais là, il y a deux inconnues : 1) à combien de pays cette Europe fédérale, cette Europe germano-fédérale est susceptible d’exister et 2) cette nouvelle Europe se fera-t-elle avec ou sans l’accord des peuples ?”
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