Le Congrès des députés, la chambre basse du parlement espagnol, a rejeté hier à 183 voix contre 151 et 6 abstentions la proposition socialiste de retrait de l’avant-projet de « Loi de protection de la vie de l’enfant conçu et des droits de la femme enceinte ». Le parti socialiste (PSOE) avait obtenu un vote à bulletin secret, ce qui n’a pas empêché la quasi-totalité des députés du parti populaire (PP), qui détient la majorité absolue, de voter contre le retrait de l’avant-projet de loi de leur gouvernement. Ceci ne signifie pas forcément que tous soutiendront la transformation de cet avant-projet de loi en loi mais simplement qu’ils souhaitent continuer à débattre de l’avant-projet adopté en décembre par le gouvernement de Mariano Rajoy.
Si l’opposition espagnole a qualifié de rétrograde et inutile la réforme du droit sur l’avortement prévue par le PP, la porte-parole du PP au Congrès des députés a rappelé que l’avant-projet de loi est toujours susceptible de débat et donc d’amélioration. Elle a également souligné que les femmes du PP n’étaient pas moins modernes que celles du PSOE qu’elle a accusées d’être adeptes d’un « féminisme rance ».
Un féminisme rance qui prend des formes d’extrême-gauche quand une conseillère municipale du PSOE justifie son opposition à l’avant-projet de loi du PP par le fait que tous ces enfants qui naîtront avec des malformations vont coûter très cher à la sécurité sociale espagnole. En effet, l’avant-projet de loi du PP prévoit d’interdire, outre les avortements sans motivation médicale, les avortements à caractère eugénique, c’est-à-dire en cas de maladies incurables, déficiences ou malformations des enfants conçus lorsque ces anomalies ne sont pas incompatibles avec la vie.
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