“Il ne peut pas y avoir de place pour une remise en cause du siège de Strasbourg. Nous nous réservons toutes les possibilités prévues par les traités, y compris un recours auprès de la Cour de justice de l’Union européenne”, a affirmé hier Laurent Wauquiez.
Si le ministre s’indigne du non respect des traités, c’est que ceux-ci prévoient la réunion de 12 sessions plénières par an au siège du Parlement européen à Strasbourg. Or, le matin même, 58% des eurodéputés ont voté en faveur d’un amendement supprimant deux aller-retours à Strasbourg pour les deux ans qui viennent.
Une étude commandée par le secrétaire général du Parlement Julian Priestley, en 2002, indiquait déjà que le coût annuel de la dispersion de l’institution revenait à 16% du budget parlementaire, soit entre 200 millions et 250 millions d’euros.
Bien décidé à défendre le siège du Parlement européen à Strasbourg, Laurent Wauquiez a rappelé que le choix de cette ville montre que l’Europe n’est pas seulement une construction administrative, bureaucratique et refermée sur elle-même. “Les institutions européennes sont partout. Il y en a en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg (…) Cela correspond a une vision de l’Europe plurielle”.
Le ministre défend également la capitale alsacienne pour les symboles qu’elle évoque : “Strasbourg est une ville meurtrie, mais aussi un symbole de la réconciliation (…) C’est aussi la ville des citoyens et de la démocratie”.
Ce sont bien sûr les contribuables européens qui payent pour satisfaire aux équilibres artificieux entre les pays et les institutions. De telles querelles démontrent, s’il en était besoin, que l’Union européenne est loin d’être la démocratie exemplaire qu’elle prétend être…