Huit ans après la disparition de Shafilea Ahmed, ses parents sont soupçonnés de l’avoir assassiné. Ils ont été placés en détention provisoire. La jeune femme avait disparu de son domicile en septembre 2003 après s’être plainte que ses parents cherchaient à la marier de force. Elle avait 17 ans, excellait au lycée et rêvait de devenir avocate.
Son corps décomposé avait été découvert en février 2004, caché à proximité de la rivière Kent à Sedgwick, près de Kendal, dans le comté de Cumbria. La jeune femme aurait été étouffée ou étranglée. Soupçonnés de l’avoir enlevé, ses parents (Iftikhar Ahmed, 51 ans, chauffeur de taxi, et sa femme, Farzana, 48 ans) ont été arrêtés et interrogés par la police en décembre 2003. Mais faute de preuves suffisantes, ils ont été libérés en juin 2004. Ils ont de nouveau été arrêtés en septembre 2010 et avaient une fois de plus clamé leur innocence.
Tous deux comparaissaient jeudi devant une cour à Runcorn, elle un châle asiatique traditionnel sur la tête et les larmes aux yeux, lui le visage inexpressif et les mains jointes. De nouveaux éléments auraient été remis à la police par la petite sœur de Shafilea, Alisha, 23 ans. Celle-ci a été arrêtée par les forces de l’ordre pour avoir fomenté une attaque à main armée dans la maison familiale. Ambiance ! Alisha a d’ailleurs reconnu les faits et est en attente d’être jugée. Elle bénéficie aujourd’hui du programme de protection des témoins.
Shafilea Ahmed était allée au Pakistan pour ce qu’elle croyait être un séjour en famille. Là-bas, ses parents avaient tenté de la marier de force. La jeune femme avait alors cherché à mettre fin à ses jours en avalant de l’eau de javel. Elle avait été renvoyée au Royaume-Uni pour les études. Quelques semaines plus tard, un enseignant signalait sa disparition.
Son père a toujours nié avoir tenté de marier de force sa fille. Il a expliqué que Shafilea avait bu de l’eau de Javel accidentellement, lors d’une coupure d’électricité, confondant la solution liquide oxydante avec du jus de fruit… S’il n’a pas déclaré sa disparition, assure-t-il, c’est parce que la police ne l’avait pas pris au sérieux lorsque sa fille avait fugué. En février 2003, Shafilea avait demandé de l’aide à Connexions, un service de conseils s’adressant aux jeunes, expliquant avoir fugué par peur d’être mariée de force par ses parents…
Plusieurs chansons écrites par Shafilea avaient été découvertes après son décès, l’une disant : « Je me sens prise au piège ». Dans une autre, la jeune femme regrettait que ses parents ne pensent “qu’à l’honneur”. “Je voulais juste m’intégrer, mais ma culture est différente”, écrivait-elle…
Les parents de Shafilea ont été placés en détention provisoire.
Source et photos : Daily Mail.