« Mon père était un communiste de l’époque, il écoutait Radio Moscou ! C’est aussi cela, ma culture »
Au départ, les commentaires en Pologne étaient plutôt favorables au célèbre acteur français après sa fuite devant des impôts excessifs aggravés par un gouvernement et un président « qui n’aiment pas les riches » et la restitution de son passeport français avec la campagne de dénigrement orchestrée à son encontre par le gouvernement socialiste et les médias publics français très orientés à gauche. En vantant les mérites de la démocratie russe et en évoquant son enfance bercée par l’idéologie communiste, Gérard Depardieu a cependant franchi un pas inacceptable pour des peuples à qui le socialisme à la mode soviétique a été imposé par la force après la victoire des Alliés contre le national-socialisme allemand. En effet, dans sa récente lettre ouverte aux Russes, Depardieu déclare : « Mon père était un communiste de l’époque, il écoutait Radio Moscou ! C’est aussi cela ma culture ».
Les médias polonais de tous bords, à l’exemple du quotidien de gauche Gazeta Wyborcza, rappellent les excès récents de notre Obélix national, des excès qui pouvaient être tolérés tant qu’ils restaient dans le domaine du fait divers mais qui ne peuvent plus l’être quand l’acteur soutient des dictateurs sanglants (le président tchétchène) ou des dirigeants autoritaires comme Poutine (qui est aussi le patron du président tchétchène).
Comble de l’ironie, fait remarquer le journal conservateur Gazeta Polska, la nouvelle adresse officielle de Depardieu en Russie est située dans la ville de Saransk qui a abrité à partir de 1931 un des premiers camps de travail du Goulag, ce système de camps de concentration mis en place par l’URSS et dont s’est ensuite inspiré le régime nazi. Le site d’information de droite wPolityce.pl en profite pour rappeler à ses nombreux lecteurs (plus de huit cent mille visiteurs uniques par mois) la russophilie occidentale et tout particulièrement française qui s’est transformée en soutien au régime criminel de l’Union soviétique au XXe siècle par des intellectuels de premier plan comme Jean-Paul Sartre, pour n’en citer qu’un. Des « idiots utiles » pour les dirigeants soviétiques de l’époque, tout comme Depardieu serait aujourd’hui l’idiot utile de Vladimir Poutine.
De notre correspondant permanent en Pologne.
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