Dans son dernier roman, Dominion (2012), l’écrivain britannique Christopher John Sansom dépeint Enoch Powell, député conservateur anglais (tendance libérale-identitaire ou paléo-conservatrice) de 1950 à 1987, comme un sympathisant pro-nazi.
Dans cette uchronie, nous nous trouvons en 1952 et l’homme politique et écrivain décédé en 1998 est secrétaire d’État pour l’Inde après que la Grande-Bretagne (dépeinte comme un État fantoche contrôlé par Berlin) a demandé la paix à l’Allemagne, suite à la victoire tactique de l’Axe à Dunkerque en 1940.
Une “distorsion inacceptable”, dénonce, “furieuse”, la veuve d’Enoch Powell, qui juge la fiction “absolument ridicule”. Un choix d’autant plus étonnant que le conservateur était “totalement opposé” à la politique d’apaisement entreprise avec le succès que l’on sait (!) par Neville Chamberlain à l’égard d’Adolf Hitler.
Et « lorsque Enoch s’est rendu en Australie en 1937 pour y enseigner le grec à l’université de Sydney, il a dit à son premier cours que lorsque la Grande-Bretagne entrerait en guerre, il s’en irait tout droit la rejoindre et c’est ce qu’il a fait”, continue-t-elle.
Selon l’historien Andrew Roberts, « Powell était un anti-nazi de la première heure, même lorsque de nombreux autres conservateurs étaient pro-apaisement. Je soupçonne Christopher John Sansom de tenter d’assimiler les vues d’Enoch Powell sur l’immigration au fascisme”, une intention “idiote”. Dimanche, l’écrivain n’était pas joignable.
Enoch Powell était un vrai et brillant conservateur qui inspira Margaret Thatcher. Défenseur de l’économie de marché et membre de la Société du Mont-Pèlerin, on a surtout retenu de lui son célèbre et clairvoyant discours sur l’immigration de 1968, Rivers of blood, qui lui valu d’être exclu du Shadow Cabinet “conservateur” et ostracisé par toute la classe politique malgré un énorme soutien populaire (voir les extraits d’un documentaire hostile : parties 1, 2, 3 et 4) : le multiculturalisme allait devenir la doctrine officielle de tous les gouvernements successifs jusqu’à aujourd’hui.
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