Le procès aura lieu seulement en mars prochain, avec un médecin et deux infirmières inculpés d’homicide involontaire, mais la mort de l’étudiante africaine résidant en Irlande est survenue en janvier 2012. L’année 2012, c’est l’année où l’on a tant parlé de la mort de l’Indienne Savita Halappanavar dans un hôpital irlandais. Une mort que les médias avaient mis sur le compte d’un refus d’avortement pour illustrer combien la loi irlandaise interdisant les avortements était une loi barbare. En réalité, dans le cas de Savita Halappanavar, il s’agissait clairement d’une erreur médicale, la septicémie dont souffrait la patiente ayant été reconnue trop tardivement par les médecins de l’hôpital universitaire de Galway (voir ici les explications détaillées de Jeanne Smits et ici les aveux de la journaliste dont le premier article avait alimenté la propagande pro-avortement des médias internationaux).
Aucun média international n’a par contre parlé de la mort d’Aisha Chitchira, une femme de 32 ans née au Malawi et résidant à Dublin, en Irlande, avec son mari sur la base d’un visa étudiant. Enceinte de 22 semaines, Aisha Chitchira s’est rendue à Londres pour se faire avorter dans une clinique Marie Stopes (Marie Stopes International est une organisation qui commet des avortements dans le monde entier en bénéficiant de financement européens, comme l’a révélé l’initiative Un de Nous – voir ici). Avortée le 21 janvier 2012, elle s’est sentie mal mais a été malgré tout priée de quitter la clinique. Après avoir pris un taxi pour se rendre chez une amie, elle a souffert d’une hémorragie interne suivie d’un arrêt cardiaque. Une ambulance a été appelée mais Aisha Chitchira n’a pas pu être ranimée.
Le lien entre l’avortement et la mort de la patiente ne fait ici aucun doute, tandis que dans le cas de Savita Halappanavar, et contrairement à ce qu’ont prétendu les médias, il n’y avait pas de lien établi entre un refus d’avortement et la mort de la patiente. La comparaison du traitement médiatique de ces deux cas survenus la même année et concernant à chaque fois une femme étrangère résidant en Irlande, pays où l’avortement est interdit sauf dans les cas où la grossesse met la vie de la femme enceinte en danger, est révélateur de la propagande pro-avortement qui sévit depuis plusieurs décennies.
Notons d’ailleurs que le taux de mortalité maternelle est d’environ 6 décès de femmes enceintes pour 100 000 naissances vivantes en Irlande contre le double au Royaume-Uni, pays où les IVG sont possibles jusqu’à la 24e semaine de grossesse. En Pologne, autre pays européen où l’accès à l’avortement est restreint à certaines situations spécifiques (grossesse issue d’un viol ou d’une inceste, malformation ou maladie grave et incurable du fœtus ou danger pour la santé ou la vie de la femme enceinte), ce taux de mortalité est de seulement 5 pour 100 000. En France, où les infanticides « de confort » sont autorisés jusqu’à la 12e semaine de grossesse, il est d’environ 8 pour 100 000. Si les statistiques démontrent quelque chose, c’est donc bien que la libéralisation de l’avortement augmente le nombre de décès maternels !
Photo : capture d’écran du site de la radio publique irlandaise RTE News
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