Le 11 novembre 2012, le Parti Libertarien fera officiellement son apparition en Belgique. Nouvelles de France s’est entretenu avec son fondateur, Patrick Smets, par ailleurs docteur en sociologie. Après la partie 1, voici la partie 2 de l’interview :
Donc vous ne préconisez pas des salles de shoot payées par les contribuables ?
Surtout pas ! Mais je signale qu’actuellement, le contribuable ne paye pas tant pour les cures des drogués que pour la répression contre la rencontre de l’offre et de la demande en matière de drogues, avec les conséquences bien connues en matière de criminalité.
Que répondez-vous à ceux qui assimilent le libertarianisme au laxisme ?
Je ne vous cache pas que je n’ai jamais entendu cette objection ! Nous sommes laxistes par rapport à des politiques répressives illégitimes. Si le laxisme, c’est le retrait de l’État, alors nous sommes des fainéants, des grévistes, même ! Aujourd’hui, la Belgique et la France meurent de trop de lois, de trop de fonctionnaires, de trop d’État. C’est le contraire du laxisme !
Je pensais, par exemple, à un certain laxisme migratoire dont se plaignent de plus en plus de Français…
En tant que libertariens, nous sommes favorables à l’ouverture des frontières pour toute personne qui a un travail et un logement, les deux conditions à une vie honnête. Ne trouvez-vous pas que quitter son pays pour aller travailler dans un autre pays, c’est un acte d’entrepreneur, avec, à la clef, de la création de richesses ?
Par contre, les choses doivent être claires dès le début : il n’y aura pas de sécurité sociale pour les immigrés, il n’y aura pas de sécurité sociale tout court…
Si vous arriviez au pouvoir, quelles seraient vos premières mesures ?
Un parti politique n’arrive pas au pouvoir si une grande partie de la population n’a pas les mêmes idées et n’est donc pas prête à assumer les conséquences de ses choix. Il est évident que si j’appliquais aujourd’hui le programme libertarien, nous aurions une véritable guerre civile entre le Gouvernement et les syndicats. J’ajouterais qu’il est clair qu’aujourd’hui, des structures et groupes d’intérêts institutionnalisés ne veulent pas que cela change. Maintenant, pour répondre à votre question, notre première action serait l’annulation de la dette publique…
En effet, nous autres libertariens considérons ne pas être tenus par cette dette qui est la conséquence de la politique désastreuse des socialistes de tous bords. Nous n’allons quand même pas demander aux contribuables de payer des décisions stupides ! Est-ce que vous vous rendez-compte que rembourser cette dette, cela signifie de l’austérité – 30 milliards par an, 10% de notre PIB – pendant… 20 ans ? C’est impossible et cela interdit toute réforme fiscale. Si nous ne payons pas, nos créanciers confisqueront les actifs de la Belgique. Voilà une excellente politique de privatisations car le circuit économique privé est plus efficace que celui que gère l’État. On assistera aussi à un transfert de richesses au sein du peuple belge. Les conséquences seront inattendues et, à vrai dire, impossibles à prévoir. Cela risque d’être très difficile les 6 ou 18 premiers mois, puis, nous redémarrerons sur de nouvelles bases et nous gagnerons en efficience. Évidemment, il faut pour cela que soit mises en oeuvre des mesures libertariennes de relance. Si, par contre, l’État maintient les taux de prélèvements confiscatoires actuels, tout le monde en ressortira appauvrit.
Une autre décision symbolique importante serait la restauration de la neutralité belge traditionnelle, donc le départ de l’OTAN, afin de garantir le maintien des libertés civiles. Comme vous savez, un libertarien est avant tout un pacifiste. Les libertariens américains nous rappellent sans cesse combien la guerre à l’extérieur a des conséquences, également à l’intérieur du pays. La politique impérialiste du Gouvernement de Washington se paye cher, tant en vies humaines dans les pays attaqués qu’en perte de libertés civiles aux États-Unis. Les tentatives de création d’une Europe de la défense nous inquiètent au plus haut point et nous ne voudrions pas être embarqués dans une dynamique similaire. C’est pour symboliser notre attachement au pacifisme que nous avons choisi de tenir notre congrès de fondation le 11 novembre.
Patrick Smets (PLib) : « Nous sommes pour le droit de chacun d’expérimenter ce qu’il veut dans sa propre vie, d’être catholique traditionaliste ou drogué alternatif » (Partie 1 de l’entretien)
> le site du Parti Libertarien en Belgique
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