Tribune libre d’Alexis Aguettant*
Le 3 octobre, la Cour européenne des Droits de l’homme va entendre une affaire mettant en cause l’impossibilité pour une femme d’adopter le fils de sa compagne en raison du refus du père de l’enfant (affaire X et autres c. Autriche). Ce refus faisant obstacle à l’adoption par la compagne de la mère, les deux femmes ont demandé à la justice de déchoir le père de ses droits parentaux et d’autoriser l’adoption de telle sorte que la femme adoptante se substitue au père de l’enfant. Il faut savoir que si l’enfant devait être adopté, le père perdrait tout contact avec son fils, il n’aurait plus le droit de le voir.
Cette affaire est portée par le lobby international LGBT. L’avocat des requérants est le directeur européen de l’International Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender & Intersex Law Association (ILGLaw) et conseiller juridique d’ILGA-Europe. Il est également membre d’ECSOL, un réseau européen de juristes militants LGBT dont fait partie la bien-connue Me Caroline Mécary. Ces organisations interviennent en outre dans la procédure.
“En demandant à la justice d’évincer le père pour prendre sa place, vous rendez-vous seulement compte de l’absurdité de votre demande dans l’affaire que vous avez eu l’audace (l’inconscience ?) de présenter devant la Cour européenne des Droits de l’homme après avoir été déboutées par la justice de votre pays ?
Allons droit au but : mesdames, que pensez-vous qu’un père fasse dans la vie d’un enfant ? Est-il à ce point relatif à vos yeux pour justifier vos actions militantes ? Les pères séparés qui se battent, à juste titre, et avec bravoure, et courage, tout du moins pour ceux qui ne se sont pas suicidés à ce jour (et il y en trop), pour que le lien entre leurs enfants et leurs deux parents soient réellement respectés par le parent obtenant la garde de l’enfant, s’offusquent (et le mot est faible) que vous fassiez aujourd’hui un procès absurde dont l’objectif final n’est autre que couper le lien entre un enfant et son père.
Mesdames, vous êtes les aiguillons d’une vision politique que les pères séparés ne partagent pas, car eux savent très bien le prix de la paternité, car ils se battent, répétons-le, depuis tant d’années pour être avec leurs enfants le plus naturellement du monde. Aussi découvrir aujourd’hui que vous tentez d’évincer juridiquement un père qui voit et s’occupe de son enfant, cela est inqualifiable : vous avez dépassé, avec les nombreux réseaux qui vous soutiennent, la ligne rouge. Vous prétendez être discriminées (ah le grand mot dont vous espérez peut-être qu’il vous fera gagner la combat de l’opinion encore une fois) parce que la justice de votre pays, l’Autriche, vous a simplement rappelé qu’il n’existe pas de droit à l’adoption d’un enfant qui a déjà père et mère.
Mesdames, vous faudra-t-il vous renvoyer faire un petit cours d’éducation sexuelle ? Rappelez-vous, c’était en biologie. D’accord, cela ne volait pas haut, mais au moins cela avait le mérite de nous rappeler (de nous apprendre pour certains) que les enfants ne naissent pas dans les choux, et que non, ce ne sont pas les cigognes qui délivrent par voie d’air les bébés. Allons Mesdames, un peu de bon sens et cessez votre militantisme de combat qui fait rire les pères séparés en colère dont je suis. Et de quel bois donc se chauffe un père en colère ? Je souris face à vos abus tellement vous avez dépassé la ligne de la décence.
Est-il nécessaire de vous rappeler l’article 9 de la Convention relative aux droits de l’enfant qui stipule dans son alinéa 3 que « les États parties respectent le droit de l’enfant séparé de ses deux parents ou de l’un d’eux d’entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents », reconnaissant de ce fait que l’intérêt premier de l’enfant est de garder des liens avec son père et sa mère ?
Vous voulez nous laisser penser que votre cause est inéluctable, parce que votre lobby des lesbiennes a su se bâtir une aura dans les milieux médiatiques, qui vous donnent, jusqu’à ce jour, et jusqu’à nouvel ordre, un porte-voix propice à diffuser, et distribuer, le qualificatif d’homophobe à toutes les personnes peu réceptives à votre verbiage militant. Mais nous savons, nous qui sommes des pères séparés, que pour nos enfants, nous ne laisserons pas s’enraciner vos projets farfelus et pour tout dire subversifs au regard des enjeux du genre. Pour éclairer les débats passionnants qui s’annoncent, citons l’un de vos alter-ego qui, dans un colloque à vocation juridique, en France, un certain 24 juin 2010, présente les choses on ne peut plus clairement : « Nous espérons que l’analyse en terme de genre jouera une fonction subversive… ». Combien vaut de personnes un père en colère bien informé à votre avis ? Une question que je laisse à votre vive sagacité, subversive, il va de soit.
Mesdames, vous n’avez pas eu le courage de dévoiler votre nom dans cette affaire, vous avez préféré demander l’anonymat. Vous y avez droit ; mais avez-vous informé le père de votre démarche auprès de la Cour de Strasbourg ? J’en doute. Et l’enfant, est-il d’accord ? La procédure à Strasbourg ne prévoit pas de recueillir sa volonté : étant mineur, sa mère agit en son nom et il n’a pas d’avocat personnel.
Face à votre anonymat, vous comprendrez donc que cette lettre soit « ouverte » afin que, peut-être, par les voies médiatiques qui vous sont tant familières, à vous et à votre lobby des tendres et si désirantes lesbiennes, vous aurez quelques échos de la présente lettre pour qu’un beau et grand débat se fasse sur l’enfant et ses intérêts les plus essentiels, mais aussi sur le genre, ce concept si subversif et si tendance parmi vous.
*Alexis Aguettant anime un blog consacré à l’idéologie du gender.
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