William Cash, dit « Bill » Cash est considéré comme « le plus eurosceptique des membres du Parlement britannique », qui n’est déjà pas spécialement réputé pour être europhile. C’est lui qui avait mené, en 1992, la fronde des députés britanniques contre John Major a propos du traité de Maastricht. Alors que la crise de l’euro alarme les instances européennes, Bill Cash, président de la commission de contrôle des affaires européennes à la Chambre des communes, sait faire entendre sa voix. Il a reçu les Nouvelles de France à Westminster.
On dit que vous êtes « le plus eurosceptique des membres du Parlement britannique », pourquoi ?
Parce que je crois que l’Union européenne est un mauvais projet. J’ai mené la rébellion contre John Major en 1992. Je disais à l’époque qu’à la première crise économique, l’Union européenne s’effondrerait et c’est ce qui arrive aujourd’hui. Beaucoup de personnes en France étaient de mon avis, je pense à Philippe Seguin ou encore à Philippe de Villiers. Toutefois lors les référendums français, hollandais et irlandais sur le traité de Lisbonne, les peuples ont voté non et aucun gouvernement n’en a tenu compte.
Que préconisez-vous ?
Je pense qu’il faut renégocier les traités, notamment en ce qui concerne notre vie de tous les jours. Je l’ai dit au Premier ministre le 19 juillet dernier. La grave erreur a été, on le voit, d’accepter le Traité de Lisbonne.
L’Union européenne ne trouve-t-elle pas quelques grâces à vos yeux ?
Mon père est mort en France en 1944 lors du débarquement en Normandie, je crois à la paix en Europe mais la crise qui arrive aujourd’hui est trop déstabilisante et créée du chômage.
Quelle est votre opinion sur la crise actuelle ?
En partie à cause des règles de l’Union européennes, un grand nombre des jeunes grecs ou des jeunes espagnols se retrouvent au chômage. Il n’y a que l’Allemagne qui profite de l’euro.
Par ailleurs, je pense que le premier droit des gens est de se gouverner eux-mêmes, de faire les engagements que les candidats ont pris devant eux et qu’une fois élus, ils ne peuvent plus respecter à cause des normes européennes, alors je suis sceptique.
Que pensez-vous de José-Manuel Barroso et de la Commission européenne ?
Pas grand-chose, il s’agit de personnes qui n’ont même pas été élues. Vous savez, je suis président de la commission de contrôle des affaires européennes à la Chambre des communes et bien de tous les présidents de ce type de commissions qui existent dans 27 pays, je crois que je suis le seul à ne pas avoir nommé à la tête de cette commission mais élu.
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