Cahuzac… Cahuzac… Où est le problème ? À gauche

Tribune libre de Pierre-François Ghisoni*

Jérôme Cahuzac est passé aux aveux. La belle affaire !

Reprenons-la sans émotivité et avec un peu de logique, en l’état actuel de ce qui est connu :

D’abord 600 000 euros. Épouvantable ? Non, simplement l’équivalent d’un appartement de 60 m², chic sans excès à Paris.

Et quels métiers faisait Jérôme Cahuzac avant ses fonctions de ministre ? Il naviguait dans les courants fortunés et « fortunants » de la médecine à fric. Ce n’est ni le premier, ni le dernier, ni le seul. C’est dommage, bien, mal, méprisable, normal, tout ce que l’on veut, mais c’est ainsi. Alors, faut-il vraiment s’étonner ? Aucun médecin honnête (la majorité) ayant ouvert les yeux ne sera surpris. Seuls les hommes politiques qui sont censés mener le pays « tombent de l’armoire ». Laquelle ? L’armoire forte ? Celle aux petits papiers gênants peut-être ?

Enfin 600 000 euros, c’est du niveau du crédit d’impôts de Chaban, de la plaquette de diamants de Giscard, et de combien d’autres valises discrètement « oubliées » dans certains bureaux. Mais l’amusant dans ces affaires, est que les meilleurs amis sont parfois les meilleurs délateurs. Et comme on disait dans les cours d’école : « C’est celui qui dit qui y est. » Et Jérôme Cahuzac commençait à ennuyer (euphémisme) ses petits copains ministériels.

Peut-être n’avait-il pas assez de papiers cachés à utiliser pour se défendre « entre amis » ? Peut-être était-il naïf, finalement ? L’histoire dira.

Alors, en toute objectivité, la gravité est ailleurs.

“Être de gauche, socialiste ou autre, n’est pas, n’a jamais été, ne sera jamais un brevet de moralité.”

Elle est dans le mensonge, « les yeux dans les yeux » et autres tours de com’ qui pourrissent les relations humaines à tout niveau, faisant passer l’émotivité avant la logique, le faux pour le vrai, le mensonge pour le juste. La communication par l’émotion dirigée n’est que de la désinformation. Il y en a assez ! C’est ainsi qu’un discours d’opposition raisonnée est traité de « facho ». Et cela, c’est la gauche qui l’a lancé, qui l’utilise chaque jour, qui le soutient de haut en bas de l’appareil politique, en adaptant juste quelques expressions : « les heures les plus sombres… la bête… péril brun… etc. »

La gravité est que Jérôme Cahuzac, au lieu de s’enferrer dans l’insoutenable, n’avait qu’une porte de sortie : déclarer son compte à l’étranger, payer ses amendes (on lui aurait trouvé des arrangements pour bonne conduite, comme au plus minable des  malfrats) et expliquer ses raisons : « Il y a en France une fiscalité confiscatoire qui explique les départs de biens, de personnes, de cerveaux, d’énergie. J’y ai cédé, comme beaucoup. »

C’est cela qui aurait eu « de la gueule ». C’est cela qui lui aurait valu l’estime des Français.

Mais ses remords fabriqués par le même spécialiste en com’ que DSK… poubelle ! Quelle qu’en soit la suite. Car on commence même à nous faire le coup du risque de suicide. Ils n’ont aucune honte, aucune morale. Ah ! Qu’ils seraient contents, soulagés, d’une belle sortie comme ça. Personnellement je les considérerais comme des criminels.

Mais plus grave encore : les larmes de Gérard Filoche du PS. Tellement émouvantes… toujours l’émotion… qu’il faut revenir sur ses paroles : « On avait un ministre du budget qui devait chasser la fraude fiscale et qui ne le faisait pas […] Je suis socialiste, mais je ne peux pas tolérer ça ! ».

Il oublie simplement que Jérôme Cahuzac devait obliger les différents ministères à des économies. Ce sont les autres qui sont coupables.. pas nous !

Il oublie fondamentalement qu’être de gauche, socialiste ou autre, n’est pas, n’a jamais été, ne sera jamais un brevet de moralité.

La gravité est aussi dans le délire de gauche : pensée irréaliste ne prenant pas en compte la réalité humaine, se payant de mots, accaparant les valeurs unanimement reconnues pour façonner un homme nouveau à sa convenance robotisée. La liberté est ailleurs, pas à gauche. Cela mérite explication. Nous y reviendrons.

*Pierre-François Ghisoni (blog) est écrivain et éditeur.

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50 Comments

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  • 0 / 10
  • TDK1 , 3 avril 2013 @ 19 h 36 min

    Votre question est frappée au coin du bon sens. Si Cahuzac a joué le rôle qu’on lui prête actuellement de petit commissionnaire des labos auprès des instances de la santé, il a touché beaucoup plus que 600 000 pour arroser qui de droit et en particulier les partis politiques (ou un parti politique) et ces 600 000 sont certainement ce qu’il s”est octroyé au passage.

    Soit il a gardé cette somme en la cachant à ses amis (ce qui pourrait expliquer le mensonge élyséen avec Hollande qui écrit il y a quelques jours que Cahuzac a démissionné et qui dit aujourd’hui qu’il l’a viré) et ceux ci la découvrent actuellement, soit tout le monde était au courant et voyant que le pot aux roses est sur le point d’exploser, “on” a décidé de faire sauter le fusible. Devenant instantanément extrêmement coopératif avec la justice, Cahuzac et ses amis espèrent que l’enquête s’arrêtera aux 600 000 et qu’on ira pas plus loin….

    Suite du feuilleton dans quelques semaines, lorsque la vase sera retombée…

  • Paul-Emic , 3 avril 2013 @ 19 h 42 min

    j’aurais tendance à croire que votre seconde hypothèse est la bonne.

  • Gisèle , 3 avril 2013 @ 20 h 08 min

    Et en gagnant autant il n’a même pas pu s offrir de nouvelles dents blanches sur pivot ?

  • Gisèle , 3 avril 2013 @ 20 h 11 min

    OUI OUI !!!!!!!!!!!!!!! J’y avais pensé aussi !!!!

  • Gisèle , 3 avril 2013 @ 20 h 14 min

    Ah si le bois de Boulogne pouvait parler !
    Et ils pointaient le doigt sur DSK ……..

  • Gisèle , 3 avril 2013 @ 20 h 16 min

    Et que dire de Biogaran ????? et des autres labocollabos ?

  • Bourbonnaise , 3 avril 2013 @ 20 h 48 min

    600 000 €, estimés par la préfecture de police de Paris ?
    On sait comment ils comptent…

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