Les socialistes sont-ils devenus germanophobes ? C’est ce que peuvent laisser penser les propos tenus mercredi par Arnaud Montebourg dans l’émission « Questions d’info ». Le député de Saône-et-Loire a fustigé « l’égoïsme allemand » et le « nationalisme allemand qui est en train de ressurgir à travers la politique à la Bismarck de Madame Merkel ». Ruée dans les brancards à droite où la déclaration ne passe pas. Jean Leonetti, ministre des Affaires européennes, a dénoncé jeudi sur France Inter « la germanophobie hystérique de la part des responsables socialistes ». Vendredi, c’est Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, qui renchérit en accusant, dans un communiqué, « les socialistes » qui « prennent les risques de ressusciter en France les vieux démons de la germanophobie (…) par pure tactique politicienne, avec pour seul objectif l’affaiblissement du président français ».
C’était en 1933 que les socialistes auraient dû prendre souci de l’Allemagne ; en 2011, c’est un peu tard. Si Arnaud Montebourg s’est défendu en affirmant : « ce n’est pas l’Allemagne que j’accuse, c’est l’annexion par la droite prussienne de la droite française que je condamne », cela n’efface en rien la défiance obsessionnelle, quasi pathologique, de la gauche française vis-à-vis de l’Allemagne.