Par Isabel Orpy
Parce que je ne suis pas forcément d’humeur festive ce jour là!
Parce que je n’ai pas envie de ridiculiser ma table avec des strass et des falbalas et d’y inviter dix personnes pour célébrer un pape romain du IVème siècle, dont le prénom signifie habitant de la forêt, lequel aurait dompté un dragon et ressuscité un taureau. (Je sais qu’il a fait d’autres choses mais ce type me rend de mauvaise foi, moins que son homologue actuel qui m’excède carrément… Heureusement, la saint François n’engendre pas (encore) festivités similaires).
Parce que c’est toujours très suspect de ne pas avoir envie de bringuer à date fixe et que chaque automne, il me faut ruser pour refuser les invitations par un: “Oh! Je suis désolée. Si j’avais su mais j’accepté l’invitation des Dupont…”;
Parce que ce réveillon va encore rendre tristes ceux qui sont seuls!
Parce que je veux bouffer des huitres, des Saint-Jacques, du foie gras, des chocolats, etc. quand ça me plait (grâce à mon copain Grocongélo, je le fais même au 15 août!).
Parce que même si réveillon signifie petit réveil ou petit éveil. le 31 décembre, j’ai parfois sommeil avant minuit et si j’ai le malheur d’aller me coucher avant le décompte de ces secondes “magiques”, je vais subir un gros éveil en sursaut grâce à des hordes de crétins heureux qui klaxonnent et hurlent… même sous l’Etat d’urgence ( à la gloire de Cazeneuve?)!
Parce que c’est ainsi que je me suis mise à détester les Néo-Zélandais et les Australiens qui démarrent leur brouhaha bien avant nous et que, sauf à casser télés et radios, les médias ne parlent plus que d’eux, alors qu’il y a des tas de faits d’hiver réjouissants!
Parce que la nuit de la saint Sylvestre est devenu un concours de voitures cramées!
Parce que cette année, le 31 tombant en plein week-end, selon les assureurs, le nombre de morts et de blessés va doubler sur les routes.
Parce que demain, il va me falloir souhaiter une bonne année à des tas de gens dont je n’ai rien à faire et pire encore, à d’autres que je sais fort mal en point ou très malheureux pour plus d’une année… et que, sauf incident diplomatique, c’est incontournable.
Parce que dans une semaine, il va falloir que je démonte crèche et sapin, alors que j’ai usé six heures de mon temps précieux à tout préparer.
Parce que célébrer la fin d’une année, c’est aussi fêter l’avènement d’une autre qui sera peut-être pire.
Belle fin d’année quand même!