Perdu depuis trente-cinq ans dans les vergers alsaciens, à Kirrwiller (Bas-Rhin), une petite bourgade de 500 habitants, ce cabaret aurait pu rester anonyme. Et pourtant…
Au Royal Palace, le patron, Pierre Meyer, un ancien restaurateur, n’a qu’un objectif : accueillir les cars de retraités et les plus jeunes qui n’ont pas les moyens d’aller à Paris. Pour « démocratiser le genre », il a passé des accords avec des tour-opérateurs et profite d’un bel espace avec un amphithéâtre de 1000 places, une scène de 20 m de haut, deux restaurants. Ici, pas de file d’attente dans le froid comme au Moulin Rouge et au Lido. La décoration, elle, rappelle un casino de Las Vegas
C’est le point fort du Royal Palace, loin devant les concurrents parisiens. Les cuisines sont d’ailleurs tenues par un ancien élève de Paul Bocuse, Bruno Schlewitz. Au menu : fois gras maison ou bœuf fondant, et des prix deux à quatre fois moins élevés que dans la capitale, entre 26 € et 52 € pour la formule la plus aboutie. Le secret ? Un logiciel informatique qui calcule au gramme près, en fonction des réservations, les ingrédients nécessaires, pour éviter le moindre gâchis, et une organisation minutieuse des assiettes qui permet au cabaret d’économiser sur le nombre de salariés. Résultat, 150 employés, contre 350 au Moulin-Rouge. L’établissement se limite à un spectacle le midi et/ou le soir cinq jours sur sept. Ajoutez à cela des taxes et des loyers bien différents de la capitale, et les marges restent viables pour l’entreprise.
Le Royal Palace n’aurait jamais pu faire parler de lui sans un spectacle digne de ce nom. Pour autant, il n’a pas les moyens de recruter autant de danseuses qu’au Lido. L’alsacien a compensé ses faiblesses en proposant davantage de spectacles de magie et d’acrobaties. Au lieu de trois numéros à Paris, le Royal Palace en propose six avec des artistes internationaux.