Vidéos / Les Mayas au musée du quai Branly

Les Mayas sont toujours vivants: leurs langues existent encore au Mexique et leur civilisation, sans cesse mieux connue, révèle sa richesse et sa complexité dans une exposition au Musée du Quai Branly.

Cosmogonie, pouvoir, religion: “Les Mayas, révélation d’un temps sans fin”, qui se tiendra jusqu’au 8 février 2015, réunit près de 400 pièces, dont une cinquantaine de chefs d’oeuvre.

Bas-reliefs, masques de jade, calendriers de pierre, sculptures témoignent des avancées de cette culture implantée sur un territoire correspondant à une partie du Mexique, au Belize, au Guatemala, au Honduras et au Salvador et qui connut son apogée entre 250 et 900 de notre ère.

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– Mystère des glyphes –

Longtemps considérée comme indéchiffrable, l’écriture maya a commencé à révéler ses secrets à la fin des années 70. Aujourd’hui, 80% des glyphes sont déchiffrés.

“Notre vision des Mayas a complètement changé, souligne José Enrique Ortiz Lanz, de l’Institut national mexicain d’Anthropologie et d’Histoire (INAH), producteur de l’exposition. “Nous savons qu’ils ont contruit leur propre mémoire et leur passé”.

On peut désormais reconstituer la généalogie de certaines cités ou identifier les personnages sur les bas-reliefs, comme celui, d’une grande finesse, ouvrant l’exposition et figurant un souverain, K’inich Janahb Pakal, ses deux petits-fils et deux êtres fantastiques.

Si on sait déchiffrer les textes, encore faut-il savoir les interpréter, les scribes mayas utilisant volontiers la métaphore. Ainsi le terme mourir n’existe pas, les textes parlent d'”emprunter le chemin”, rappelle M. Ortiz Lanz.

– Temps elliptique –

Les Mayas avaient l’obsession du temps qu’ils voyaient comme “flexible et interprétable”. S’inspirant des inventions des Olmèques, ils ont développé des systèmes calendaires évoluant en parallèle. Un calendrier sacré sur 260 jours se doublait d’un calendrier solaire sur 365 jours. Un “compte long” faisait le lien entre eux. L’exposition présente ainsi plusieurs roues calendaires en pierre.

“Leur conception du temps était elliptique plus que cyclique, explique M. Ortiz Lanz. Ils établissaient des coïncidences entre des événements dans des temps qui se superposent”. En plus du calendrier lunaire, les Mayas créèrent d’autres cycles: Vénus, Mars, Mercure et celui des Eclipses où ils sont parvenus à une étonnante précision: 14 mn de différence seulement avec les calculs actuels.

– Chamans –

Les chamans sont fréquemment représentés dans l’art maya à l’instar du rôle majeur qu’ils jouaient dans la société. Ils sont le lien entre les hommes et les dieux, ils ont accès à l’inframonde où disparaît chaque soir le soleil.

Les dirigeants eux-mêmes sont des chamans et participent à des rites initiatiques. Baptisée par erreur “La Reine d’Uxmal”, une exceptionnelle sculpture provenant du site de la pyramide du Devin, dans le Yucatan, montre un seigneur sortant de la gueule d’un serpent stylisé après avoir subi un rite d’initiation chamanique. Une autre statue représente un être avec un cordon ombilical autour du cou, signe qui désignait l’enfant comme un futur chaman.

– Masques et statues –

L’art maya est d’abord un art de bas-reliefs et seules quelques cités ont produit des statues, généralement de rois ou de seigneurs. Certaines statues couchées ont influencé des artistes comme le sculpteur britannique Henry Moore.

En revanche les masques ou les visages sont fréquents. L’exposition met ainsi en regard deux têtes, l’une hiératique, très classique, d’une grande élégance, et l’autre beaucoup plus réaliste, d’une grande modernité. “C’est la manifestation d’une société complexe avec des artistes qui ont leur style propre”, souligne M. Ortiz Lanz. “D’ailleurs certaines pièces sont signées par leurs auteurs”.

Sont également présentés une série impressionante de masques funéraires en mosaïque de jade, pierre symbole de régénération. Ils sont censés préserver l’image des dirigeants après leur mort.

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