Polémia vient de faire paraître un article particulièrement pertinent de Nicolas Faure sur la tiers-mondisation de la France. Il est illustré et corroboré par le rapport d’information déposé le 31 mai 2018 par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques de l’Assemblée nationale sur l’évaluation de l’action de l’Etat dans l’exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint Denis.
Ce rapport confirme également l’analyse que nous avions faite dans un article paru sur Polémia en novembre 2017 L’invasion en Île-de-France selon l’INSEE et qui concluait ainsi : « Si la tendance actuelle se poursuit, les conditions de la transformation de notre région d’Ile de France en un bastion de l’invasion migratoire et d’une partition seront réunies. Les taux de natalité des allogènes tels que les articles de Polémia sur la drépanocytose l’ont démontré, ne pourront que renforcer et accélérer cette dépossession des Français et des Européens de leur capitale, Paris, la Ville lumière, la vieille Lutèce. »
De fait, le rapport d’évaluation de l’Assemblée Nationale montre les échecs des politiques prioritaires dans le 93 et la débâcle de l’action des pouvoirs publics. En revanche le responsable est désigné : c’est l’Etat français, l’invasion migratoire étant à peine mentionnée.
La commission en charge du rapport d’évaluation de l’Assemblée nationale (A.N.) a été présidée par Monsieur Cornut-Gentille (LR) et Rodrigue Kokouendo (LREM) natif de Centrafrique. Le groupe de travail était composé de 4 députées LREM dont celle, native du Togo, qui mord les chauffeurs de taxis en cas désaccord de paiement de la course et d’un député communiste.
La commission aux yeux de qui le 93 fait office de véritable laboratoire d’étude a retenu trois domaines d’évaluation : l’éducation, la sécurité et la justice.
Un département riche de potentialités
Si l’on en croit le rapport, le 93 est un territoire comblé de dons.
En forte progression démographique, c’est le 5ème département de France par le nombre de sa population (1,6 millions) qui est particulièrement jeune (43% de moins de 32 ans).
Au plan économique, stimulés par la proximité de la capitale et de Roissy, des transports en commun particulièrement favorables et probablement les facilités d’une main d’œuvre à bon marché, de grands groupes y ont installé leur siège social : SNCF, Veolia, BNP, etc.
Du point de vue de la culture, il n’y a pas que le Stade de France. Le département compte le plus grand nombre d’établissements culturels labellisés par l’État et l’université Paris 8 à Saint-Denis.
La Seine-Saint-Denis est devenue au fil des décennies le territoire par excellence des politiques publiques dites prioritaires. Elle a expérimenté tous les dispositifs instaurés par les gouvernements depuis le début des années 1990. A titre d’exemple, les dépenses de l’Etat, hors rémunération des fonctionnaires, se sont élevées à 5,57 Md€ en 2009 !
Le constat de la commission est cependant celui d’un échec profond et multiforme
– La population de la Seine-Saint-Denis cumule les difficultés économiques, familiales et culturelles.
Le 93 est en effet le seul département qui concentre tous les types de difficultés : sociales (près de trois habitants sur dix sont pauvres), familiales (près de 23 % des enfants vivent dans une famille monoparentale) et culturelles.
– Sa population dispose du plus faible niveau de vie de la France métropolitaine.
– Le département présente le taux de chômage le plus élevé de la région Île-de-France (et le 8e plus élevé de France).
– Les dispositifs d’éducation prioritaire ont des résultats faibles ou limités.
La politique d’éducation prioritaire ne parvient pas à réduire les écarts de réussite entre les établissements qui en bénéficient et les autres avec un risque élevé de décrochage et d’exclusion scolaire par absence d’enseignants devant les élèves.
Toute une population scolaire tend à échapper aux écrans radars de l’éducation nationale : « En particulier certaines écoles coraniques récemment ouvertes veulent assumer, au-delà de l’enseignement religieux, une mission d’instruction, faisant « contrepoint » à celle dispensée par le service public de l’éducation. »
– La Seine–Saint–Denis affiche le taux de criminalité pour 1 000 habitants le plus important de France métropolitaine.
Pour le trafic et la revente sans usage de stupéfiants, la Seine-Saint-Denis a été le 1er département métropolitain en 2018 et la délinquance y est caractérisée par sa violence.
– L’image de la justice est elle aussi fortement atteinte, en particulier du fait des délais de justice civile comme pénale, trop longs.
Une fois de plus, l’évaluation des politiques prioritaires c’est-à-dire des politiques de la ville, peut se résumer ainsi : échec total voire désastre financier, social, éducatif et sécuritaire.
Selon le rapport, l’origine des blocages se trouve chez la puissance publique
Avec la composition du groupe qui a travaillé sur cette évaluation, le responsable est vite trouvé : l’Etat français, c’est-à-dire la France. Il est vrai que les faits cités par la commission apparaissent accablants.
1/ L’Etat méconnaît le territoire du 93 et ses habitants
L’Etat ignore le nombre d’habitants vivant dans le département.
L’Education nationale ne connait pas le niveau réel des élèves du 93. Cette administration ne dispose pas des outils statistiques permettant de mesurer les acquis, les compétences et les niveaux des élèves.
La réalité de la délinquance est mal appréhendée. Les statistiques officielles sur la délinquance n’enregistrent qu’une partie des actes commis.
Étroitement liée aux faits de délinquance, l’économie souterraine demeure une grande inconnue pour le ministère de l’intérieur et celui de l’économie et des finances.
Drogues, contrefaçons, trafics humains sont massivement présents dans l’économie réelle du département.
Le phénomène des marchands de sommeil et du logement indigne échappe à la statistique publique. Les incendies mortels comme celui, récent, d’Aubervilliers en sont l’illustration.
2/ La gestion des ressources humaines des pouvoirs publics apparaît gravement lacunaire
Sous-effectifs à mission égale du fait de la désaffection à l’égard services cruciaux en Seine-Saint-Denis, comme la police judiciaire, la sécurité publique, la médecine scolaire et l’assistance éducative.
Des débutants pour affronter un territoire difficile et des effectifs instables.
Les recrutements de policiers comme ceux de la justice se font aux « sorties d’école ». Ceux-ci n’ont qu’une hâte : changer de département.
Souffrance au travail des personnels de l’Etat, policiers et enseignants.
3/ Les deux « petites séparations »
Si Hervé Juvin a développé le thème de la « grande séparation », la Seine Saint Denis connait, pour sa part, deux petites séparations.
La première est celle qui existe entre les services déconcentrés de l’Etat et leur administration centrale qui nourrissent un dialogue difficile. L’indispensable remontée d’informations de bas en haut reste le plus souvent « enkystée au rez-de-chaussée ».
L’autre séparation est constituée, malgré un réseau dense de transports en commun, par une frontière administrative que l’on peut confondre avec le boulevard périphérique et qui, en réalité, n’est pas que de papier. Elle est une réalité psychologique qui représente pour les habitants un isolement et un mur d’ignorance selon la commission et à coup sûr d’hostilité.
La vraie cause : l’invasion migratoire, n’est pratiquement pas mentionnée dans le rapport
Il est stupéfiant de constater que le rapport ne mentionne presque pas le mot immigration dans son analyse de l’action de l’Etat dans le 93, à part le fait que 44 % des enfants de 0 à 17 ans ont des parents immigrés. La composition ethnique et politique de la commission y serait-elle pour quelque chose ?
Il est vrai que, de l’aveu de la commission, « l’objectif de ce rapport n’est pas de dépeindre une énième caricature des zones sombres du département, mais bien d’en montrer tous les paradoxes et l’incapacité de l’État à y adapter suffisamment et suffisamment vite ses politiques publiques ». D’emblée on sait qui il faut déclarer coupable.
L’inconnue statistique du nombre d’habitants du 93
Dès les premières auditions, les rapporteurs ont perçu l’incapacité des administrations à s’entendre sur un chiffre central de l’action publique : le nombre d’habitants résidant en Seine-Saint-Denis.
Selon les estimations publiées par l’INSEE, la Seine-Saint-Denis compte 1,6 millions d’habitants au 1er janvier 2018. Parmi ces derniers, on dénombre plusieurs centaines de milliers de personnes de nationalité étrangère en situation régulière (en 2014, 420 000).
D’un autre côté – et le 93 est un sas d’entrée de la France par l’aéroport de Roissy -, « la seule certitude est l’incertitude dans laquelle l’État est plongé concernant le chiffre d’étrangers en situation irrégulière en Seine-Saint-Denis ». Selon les estimations des interlocuteurs rencontrés par les rapporteurs, ces clandestins seraient entre 150 000, 250 000, voire 400 000 personnes.
C’est à un point tel que la commission soulève la question de l’établissement de statistiques ethniques (!) et se plaint de la réticence de l’INSEE à prendre le problème des insuffisances de l’outil statistique à bras le corps.
Or, la connaissance du nombre d’habitants qui y vivent et des déversements humains de l’invasion actuelle est étroitement liée à la capacité de la puissance publique à agir. Pour ce qui concerne le 93, ce préalable n’est manifestement plus rempli.
L’inadéquation des besoins et des moyens
Les interlocuteurs des rapporteurs ont souligné le « caractère explosif » du sujet, autant par ce que recouvre cette réalité sociale que par les coûts importants que supposerait la prise en charge de cette population en termes de besoins d’emploi, d’aide sociale, si elle venait à être considérée de manière officielle par les autorités du fait de régularisations sans frein.
De toute façon, une fois que cette population occupe notre sol et est indélogeable du fait de la complicité et de la lâcheté des politiques, on est bien contraint de faire face d’une manière ou d’une autre.
Le rapport de l’A.N. démontre, et c’est en cela qu’il est important, que la France n’a plus les moyens financiers, humains et administratifs d’une gestion raisonnable des populations allogènes, de ce volume en déversement continu dans le 93… mais aussi en PACA, dans les autre départements d’Île-de-France, en région lyonnaise, etc. Et si cela se faisait, ce serait au détriment des services rendus à la population légitime de notre pays, de son niveau et de sa qualité de vie, comme c’est largement le cas aujourd’hui.
Maurice Allais avait raison
Maurice Allais, notre grand prix Nobel d’économie, a établi qu’une personne nouvelle ou un immigrant récent coûte en infrastructures (logements, routes, hôpitaux, écoles, lieux de travail, etc.) quatre fois son revenu annuel. Il est aisé de faire le calcul : sur la base du SMIC brut à 1 445 €, c’est un coût chargé d’environ 2 000 € sur 12 mois et sur 4 ans soit 100 000 €. Pour 200 000 entrées annuelles cela représenterait un coût de 20 milliards d’euros.
Jean-Yves Le Gallou a repris, dans le cadre d’un colloque de l’IGP, le raisonnement de Maurice Allais et a estimé à 18 Md€ le coût d’une immigration annuelle supplémentaire de 200 000 individus. Or, aujourd’hui, celle-ci tourne en net autour de 300 000 intrus.
En réalité, la plus grosse partie de ces dépenses et de ces investissements n’est pas engagée par des pouvoirs publics asphyxiés financièrement. Or, si des investissements indispensables ne sont pas réalisés, il en résulte inéluctablement une dégradation des équipements et du service public : écoles, routes, transports en commun, habitat social en fait ethnique, etc…
C’est ce qui se passe dans le 93 et ailleurs et débouche sur la tiers-mondisation ou l’africanisation de la France et, dans le droit fil, l’ensauvagement et la guérilla.
Epilogue
L’avenir, pas très gai, peut être envisagé ainsi.
– Mesures énergiques inenvisageables de la part de gouvernements issus du parti des envahisseurs et de la collaboration.
– Séparation de fait et autonomisation tranquille et calme de pans entiers du 93 échappant à l’autorité française et de plus en plus soumise à la charia et à des autorités allogènes financées par des sources extérieures palliant nos déficits. C’est ce qui se passe partout en France. C’est achevé à Trappes.
La France court le risque que ce processus puisse déboucher à terme sur une partition déclarée avec la possibilité d’actions violentes :
Soit la prise en mains officielle du pouvoir dans tout ou partie du 93 et des exigences de financement avec une pression plus ou moins agressive intra-muros à Paris ;
Soit le déferlement de masses plus ou moins armées venant du 93 et des autres départements d’Île-de-France avec au bout la conquête et l’occupation de Paris au nom du légitime partage des richesses.
André Posokhow – Polémia