Décidément, le Delanopolis est de moins en moins seul. Il a fallu attendre plus de dix ans mais les études, articles et livres critiques sur le fonctionnement aberrant et clientéliste de la mairie de Paris se multiplient depuis quelque temps.
“Notre-Drame de Paris”, le livre d’Airy Routier et Nadia Le Brun, qui nous ont d’ailleurs aimablement et longuement interviewé il y a quelques mois, vient apporter une nouvelle pierre à l’édifice de résistance à la politique d’Hidalgo.
On regrettera simplement que cette bonne description des méfaits du successeur de Delanoë ne montre pas comment tout a commencé dès 2001.
Quoi qu’il en soit, beaucoup des sujets lancés par Delanopolis, notamment la manipulation des chiffres sur la circulation, la pollution, les migrants ou le logement social, y sont repris par les auteurs.
En échange de bons procédés, nous en restituerons, après le Fig Mag, un résumé pour nos lecteurs.
“En guerre ouverte contre les voitures, la maire de Paris décide brutalement, en septembre 2016, de fermer la voie sur berge rive droite à la circulation automobile. Conséquence immédiate: des kilomètres de bouchons apparaissent chaque jour dans les quartiers limitrophes, ce dont elle n’a que faire.
D’un coup, Paris s’est trouvé bloqué. Les 45.000 voitures et camionnettes qui transitent chaque jour par cette artère essentielle ont dû se reporter sur d’autres itinéraires, en particulier le boulevard Saint-Germain, jusque-là fluide, aussitôt saturé. Des rues adjacentes sont devenues impraticables. Les temps de trajet se sont allongés, dans Paris intra-muros, de dix, quinze ou vingt minutes. Déjà encombré, le boulevard périphérique s’est retrouvé saturé plusieurs heures par jour.
Pris dans la souricière, pour tenter d’en sortir, les Franciliens se sont précipités sur leurs systèmes d’aide à la navigation, comme Waze, Google Maps, TomTom et autres. D’où des files de voitures empruntant les mêmes petites rues improbables, à Paris et en banlieue, pour arriver à destination, après des détours considérables. Avec ce que cela implique de consommation de carburant, d’énervement et, pour les riverains, de bruit et de pollution supplémentaires. Fureur générale, y compris celle des conducteurs de bus de la RATP, eux aussi englués dans le trafic, dans l’incapacité de respecter leurs horaires et souvent obligés de débarquer, à leur demande, leurs passagers pressés de finir à pied…
La rage des automobilistes franciliens va être décuplée quand ils vont découvrir qu’à l’initiative de la maire, les services de voirie ont, délibérément, créé d’autres servitudes: des bouchons artificiels! Pour masquer autant que possible l’impact de la fermeture de la voie Georges-Pompidou, la circulation a été réduite à une seule voie sur les quais, en amont, avant les carrefours du pont de l’Alma ou dans le souterrain de la place de la Concorde. Ce qui crée une situation ubuesque: on ronge son frein à l’arrêt ou à la queue leu leu, à côté d’une voie vide, neutralisée dans le seul but de ne pas concentrer les embouteillages sur les quais hauts de la Seine, ce qui signerait le crime.
Mise en scène, la communication est plus que jamais une priorité à la Mairie de Paris. Face à la bronca, curieusement traitée du bout des lèvres par certains médias complaisants à son égard, comme Le Monde, L’Obs ou Mediapart, «Cruella» n’aura de cesse de minimiser les conséquences de sa décision, au cours des semaines suivantes. Sans donner de chiffres, elle affirme que le report de circulation des berges de la Seine vers d’autres voies est moins important que prévu. «Il y a déjà eu, en trois semaines […], une adaptation des automobilistes, déclare la maire sur RTL: nous le mesurons mois par mois. Il y a déjà ce qu’on appelle une évaporation de la circulation, de l’ordre de 10 %.» En réalité, la mairie de Paris n’a rien mesuré du tout. Les capteurs pour évaluer les variations de trafic et de pollution n’ont même pas été installés!
Quant au mot d’évaporation, il est lourd de sens puisqu’il signifie que, rompant avec des siècles pendant lesquels la notion de progrès et de liberté a toujours été associée avec celle de mobilité, l’élue se félicite d’avoir obligé certains habitants de la région parisienne à limiter leurs déplacements. Vouloir traverser Paris en voiture, dans un tunnel conçu à cet effet, serait-il devenu un délit? La modernité serait-elle de rester chacun chez soi? C’est un retournement majeur, dont il faut prendre la mesure. Il y a dans ce mot et la façon dont elle le prononce, de sa voix sucrée, une manière de désinvolture et de mépris qui va choquer beaucoup de Parisiens.
Bientôt, un premier rapport sur les effets de la fermeture de la voie Georges-Pompidou donnera corps au sentiment général des automobilistes d’avoir été cyniquement piégés. Un comité d’experts indépendant est en effet chargé par Valérie Pécresse, présidente de la Région Ile-de-France, de suivre l’évolution du trafic depuis septembre 2016 et d’en publier chaque mois les résultats. Cet observatoire est présidé par Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris, de grande réputation, avec de nombreux organismes dont l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France. Il va mesurer l’évolution du trafic mais aussi les conséquences de la fermeture de la voie sur berge, en termes de pollution de l’air et de bruit.
En comparant les mois de septembre 2016 et 2015, les experts ont déjà constaté que le soir, aux heures de pointe, les temps de parcours ont augmenté de 16 % du côté de Vélizy (Yvelines) sur la rocade de l’A86 et de 22 % sur le même axe, entre Thiais et Créteil (Val-de-Marne). Dans ce secteur, la situation est d’ailleurs plus critique le matin, avec une aggravation de 28 %. Déjà saturé aux heures de pointe, le périphérique accuse des embouteillages plus lourds, surtout à l’ouest de Paris. Sur certains tronçons, le temps de parcours augmente, le matin, de 25 %!»
Pour justifier les restrictions drastiques de circulation et les innombrables bouchons qui en découlent, la maire de Paris met en avant l’argument de la pollution, sans craindre de dramatiser artificiellement la situation avec des chiffres que contestent les experts. Mais, on le sait, Anne Hidalgo fait dire ce qu’elle veut aux chiffres…
«Paris est une ville trop polluée, une ville dans laquelle il y a des morts liées à la pollution”, déclare, toujours nuancée, Anne Hidalgo, le 5 mai 2015. Sur la métropole du Grand Paris, ce sont environ 6500 décès par an supplémentaires.
“Donc il faut agir maintenant.» Jamais la Reine Verte n’aurait pu faire une telle violence aux automobilistes d’Ile-de-France, si elle ne s’appuyait sur le courant politiquement très porteur de la lutte contre la pollution. […]
Pour compléter le tableau est tombé comme un couperet, de la bouche de Sa Majesté, un chiffre terrible: la pollution atmosphérique provoque au moins 48.000 morts par an en France! Autant que l’alcool, moins que le tabac mais quinze fois plus que les accidents de la route.
D’où sort ce chiffre, répété partout, pendant toute la semaine? D’une étude publiée par la toute nouvelle agence Santé publique France, créée en 2016 et qui, dès sa première année d’existence, a reçu un prix de… communication. Pour Marisol Touraine, alors ministre de la Santé, qui a porté cette agence sur les fonts baptismaux, «la pollution est à l’origine de 9 % de la mortalité nationale». François Bourdillon, son directeur général, en rajoute: «Cela correspond à une réduction de l’espérance de vie de deux ans chez les personnes âgées de trente ans.» Ces estimations alarmantes sont supérieures – c’est l’inflation! – aux précédentes, de 42.000 morts par an, celles de l’étude européenne CAFE (Clean Air for Europe) qui date de 2005. Mais le carnage est tel qu’on n’en est plus à 6000 morts près.
En réalité, rien ne permet d’affirmer que la pollution atmosphérique est, en France comme à Paris, à ce point mortifère. D’abord, dès qu’on gratte un peu, on apprend qu’il ne s’agit pas de 48.000 morts, mais de «48.000 morts prématurées». Ce qui change tout et… ne veut plus rien dire. Car quel est le rapport entre un «mort prématuré» de dix ans et un autre de trois jours, dont la fin a été à peine écourtée? Par ailleurs, nul ne sait par quelle méthode scientifique l’agence Santé publique France fait la corrélation entre le taux de pollution de tel ou tel élément et le nombre de décès «prématurés». Comment extrapole-t-elle? De ces soi-disant études, on ne connaît que les conclusions orientées. Conclusions qui vont d’ailleurs à l’inverse du sens commun, puisque l’espérance de vie ne cesse de croître, en particulier dans les grands centres urbains, ceux-là mêmes qui sont montrés du doigt.»
Et les migrants?
Toujours «généreuse», la maire de Paris leur ouvre les bras en grand. Mais c’est l’Etat qui paie – donc tous les contribuables. Une générosité à moindre coût pour les Parisiens, mais pas sans conséquences sur les arrondissements où se concentrent les nouveaux venus.
«Alors que la France avait eu toutes les peines du monde à résorber les bidonvilles qui fleurissaient dans les années cinquante, voilà qu’ils reviennent, dans les quartiers nord de Paris, sous le boulevard périphérique, dans tous les recoins de la ville. On en voit dans le XVIIIe, le long de la voie ferrée désaffectée de la petite ceinture. Certains quartiers de la capitale sont ainsi ramenés au niveau des favelas brésiliennes.
Cette politique généreuse d’accueil des migrants sied parfaitement à la femme de gauche, ouverte et bienveillante, qui a fait de Paris une sorte d’agence de communication tout entière dévouée à sa propre promotion, avec l’élection présidentielle de 2022 en point de mire. C’est ainsi qu’elle a fait voter par le Conseil une subvention de 200.000 euros pour promouvoir le C40, la réunion des grandes villes soucieuses d’écologie qu’elle préside. «Il aurait été plus clair qu’elle se fasse verser directement cette subvention pour elle», s’amuse NKM.
Mais la générosité affichée va vite trouver ses limites. Situés au nord et à l’est de Paris, c’est-à-dire au cœur de son électorat socialo-écolo-mélenchoniste, les campements illégaux ont fini par pourrir la vie quotidienne des habitants. En particulier les femmes, harcelées voire exclues de certains quartiers du nord de Paris. Ces excès ont entraîné un ras-le-bol, comme ça avait été le cas avec les centaines de tentes installées le long du canal Saint-Martin, haut lieu branché, avec le soutien des militants de Droit au logement. Comment, politiquement, concilier l’image d’une maire ouverte et accueillante et celle d’une élue soucieuse du confort et de la tranquillité de ses concitoyens?
Une solution improvisée a été trouvée: persister dans les nobles discours, tout en faisant porter la responsabilité et le coût des migrants à l’Etat! Voilà bien un exercice de duplicité où excelle notre héroïne. Heureusement que Ian Brossat, en charge des migrants, tombe naïvement le masque: «Il est vrai que c’est l’Etat qui paye, mais nous, nous assumons de porter haut et fort notre généreuse politique d’accueil, contre vents et marées», nous confie-t-il avec un cynisme débonnaire. Le 31 mai 2016, Anne Hidalgo organise ainsi, au débotté, une conférence de presse pour annoncer, avec solennité, la création d’un centre humanitaire à Paris pour accueillir des réfugiés. «C’est un acte de résistance, elle enclenche la bataille culturelle», commente Pierre Henry, directeur de France terre d’asile. […]
Pendant quelques mois, tout va fonctionner cahin-caha, comme prévu. Anne Hidalgo accueille les nouveaux arrivants dans son camp humanitaire, à charge pour l’Etat de les transférer à grands frais dans les centres d’accueil prévus sur tout le territoire national. Mais, comme il était prévisible, le système va vite s’engorger et le quartier de la Porte de la Chapelle a plongé dans le Chaos. Notre-Dame des migrants revient à la charge dans une lettre adressée au préfet de police et au préfet d’Ile-de-France, le 13 avril 2017: «Je demande à l’Etat d’assumer ses responsabilités en accroissant très vite les orientations vers des dispositifs d’aval adaptés», exige-t-elle d’un ton catégorique, une semaine après des incendies qui ont détruit le camp humanitaire de Grande-Synthe, près de Dunkerque.
Bonne prémonition: quelques heures plus tard, une violente bataille a éclaté entre migrants afghans et soudanais autour du centre de préaccueil de la Porte de la Chapelle, en marge d’une distribution alimentaire. Chacun se bat pour évincer les autres communautés. Beaucoup sont armés de bâtons et de barres de fer. Une centaine de migrants ont profité de la confusion pour s’introduire dans la salle d’hébergement de 400 places, occupées en permanence. Bilan: une vingtaine de blessés. «C’est la conséquence de l’exaspération de personnes qui attendent des jours durant d’avoir des places», affirme Bruno Morel, directeur général d’Emmaüs Solidarité qui gère le centre de la Chapelle. Il est prévu pour accueillir les arrivants une dizaine de jours au maximum avant de rejoindre les centres d’accueil et d’orientation en province. Mais, problème: ils ne partent plus, il y a 140 départs par semaine au lieu de 250.
Au nom de la «mixité sociale», la mairie de Paris utilise ses prérogatives en matière de logement pour modifier en profondeur la sociologie parisienne autant que la nature de certains quartiers. Contraintes de quitter la capitale, les classes populaires, mais aussi les classes moyennes, en sont les premières victimes.
«L’affichage est résolument de gauche: Anne Hidalgo veut 30 % de logements sociaux dans Paris à l’horizon 2030, au nom de cette belle idée qu’est la mixité sociale. Problème: vue par cette idéologue, la mixité n’a plus rien à voir avec celle des immeubles haussmanniens où les commerces occupaient jadis le rez-de-chaussée, les commerçants l’entresol, les bourgeois les premier et deuxième étages, les employés les troisième et quatrième, les ouvriers et les domestiques habitant les combles, avant que l’installation des ascenseurs ne vienne bousculer cette hiérarchie. La politique voulue par la maire de Paris, qui dénature l’essence même de la capitale en faisant entrer la banlieue intra-muros, poursuit un double objectif: il faut montrer à une France décrite comme raciste et conservatrice que sa capitale est ouverte à la diversité sociale et ethnique, tout en modifiant la sociologie de la capitale pour qu’au cours des futures élections la gauche devienne indéboulonnable. […]
La mairie assure ainsi dépenser 180 millions d’euros par an pour exercer son droit de préemption, racheter des appartements et des immeubles, y compris dans les beaux quartiers, pour les transformer à grands frais en HLM. Comme ces 113 logements sociaux dans la très bourgeoise rue Saint-Didier (XVIe arrondissement), dont Ian Brossat a posé, en mai 2016, la première pierre. Pour «corriger l’héritage historique», la mairie veut produire 5 000 logements HLM (+ 17%) d’ici à 2020 «dans les arrondissements les moins pourvus». Ian Brossat précise: «A cette échéance, le nombre de logements sociaux dans les quartiers les plus huppés aura été doublé par rapport à 2014, de 400 à 800 dans le VIIe et de 3000 à 6000 dans le XVIe.»
La Ville multiplie les acquisitions foncières sans se soucier du prix à payer pour le contribuable parisien. Elle a ainsi déboursé 4,24 millions d’euros pour acheter un immeuble de six logements dans le XVIe arrondissement, soit 12.000 euros le mètre carré! Et a préempté un immeuble à Montmartre, évalué à 13.406 euros le mètre carré. «C’est scandaleux, s’emporte Jean-Louis Dumont, le président – socialiste! – de l’USH, l’Union sociale pour l’habitat qui fédère les offices HLM de France. On pourrait faire quatre ou cinq fois plus d’appartements si on investissait avec mesure. Mais la seule chose qui importe à Anne Hidalgo, c’est de faire de la com!» […]
Anne Hidalgo a aussi poursuivi un tour de passe-passe initié par Bertrand Delanoë en «reconventionnant» les logements, mot barbare pour que personne ne comprenne, qui désigne une réalité simple: d’un trait de plume, on transforme des logements dits intermédiaires en logement sociaux, ce qui fait fuir en banlieue les classes moyennes, trop riches pour avoir accès aux HLM, trop pauvres pour accéder au marché libre. Ainsi change progressivement le peuplement des arrondissements parisiens. Par pur cynisme électoral.
Derrière tout ça, il y a encore un énorme mensonge: quand on «reconventionne» un logement intermédiaire en logement social, on ne crée pas un seul logement! Lorsqu’on achète un immeuble occupé, on ne crée pas un logement non plus. Le solde, en création, n’a donc rien à voir avec les chiffres ronflants affichés par Anne Hidalgo et Ian Brossat. «Il y a eu moins de 2000 logements véritablement créés», se risque Jean-François Legaret.
Ces implantations de logements sociaux dans les hauts lieux de la bourgeoisie parisienne, mais aussi dans des quartiers tranquilles où logent des cadres moyens, des retraités et des classes moins favorisées, suscitent des réactions outrées, souvent violentes, parfois excessives, qui abondent sur les sites internet. C’est notamment le cas des logements construits à Balard, sur le site des anciennes usines Citroën du quai de Javel, en bord de Seine, dans le XVe arrondissement, lieu de résidence et fief politique d’Anne Hidalgo. «Balard est devenu un point de ralliement des délinquants ordinaires, avec des bandes de “jeunes» squattant les halls de HLM ou leurs garages souterrains, peut-on lire sur le site Atlantico, le 3 mars 2016. Les parties communes étaient régulièrement vandalisées. Odeurs d’urine. En dépit de l’accumulation des plaintes et des mains courantes, la police est aux abonnés absents.» De fait, le Jardin blanc du parc André-Citroën, qui s’étend de Balard jusqu’à la Seine, est devenu malfamé. Un lieu de trafic de drogue où des petits délinquants abîment les équipements sportifs, recyclés en salle d’attente pour transaction.
Même évolution de l’autre côté de la Seine, dans le XVIe arrondissement, où des immeubles sont préemptés et transformés en logements sociaux. Des quartiers comme ceux de la Porte d’Auteuil ou de la rue de Boulainvilliers voient ainsi surgir des bandes de jeunes, parfois agressifs. En février 2016, sur fond de trafic de stupéfiants, une bande du XVIe est même venue se battre avec ses rivales de Balard, dans le Jardin blanc qui prend des airs de dalle d’Argenteuil – celle que Nicolas Sarkozy voulait «nettoyer au Kärcher». […]
Indubitablement, la violence, la criminalité, la racaille attitude s’infiltrent intra-muros, et pas seulement dans les arrondissements du nord-est de Paris. Prudence: on avance sur un terrain miné. L’implantation de logements sociaux dans certains quartiers de Paris suscite chez de nombreux habitants une hostilité assumée vis-à-vis des «populations originaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, qui sont en passe de devenir majoritaires dans les HLM», tandis que «des familles polygames avec dix enfants se retrouvent même parfois entassées dans des quatre-cinq pièces inadaptés», peut-on lire sur les sites internet. Anne Hidalgo et les bien-pensants qui l’entourent adorent ces clichés à connotation raciste car ils leur permettent de disqualifier les opposants à leur politique de mixité sociale imposée: pas question pour les habitants des immeubles préemptés ou des quartiers en pleine transformation de se rebeller, car la moindre critique est aussitôt instrumentalisée.
S’insurge-t-on de l’arrivée dans sa cage d’escalier de dealers d’origine immigrée, on est aussitôt catalogué! Pourtant, il est indéniable que des quartiers encore tranquilles il y a une décennie se sont transformés en zones à problèmes. Et le processus ne peut que s’accélérer puisque, faute de pouvoir exprimer leurs angoisses, les habitants ainsi bousculés déménagent, quand ils le peuvent. C’est ainsi que se créent et s’élargissent les ghettos.»
Féministe revendiquée, mais attachée à la «diversité», Anne Hidalgo a mis en place des «marches exploratoires» pour lutter contre la violence ou les intimidations dont sont victimes les femmes dans certains quartiers populaires, comme le tristement célèbre La Chapelle-Pajol.
«Lorsqu’ils viennent dans la capitale, les Britanniques, les Hollandais, les Scandinaves et une grande partie des Allemands débarquent gare du Nord. Or la plus grande gare d’Europe est hostile, dangereuse et sale – les clochards, les voyous et les dealers y font la loi. Les rats prolifèrent. Arrivée directe dans le tiers-monde. Le quartier de la gare du Nord, c’est un peu Bombay, mais le Bombay d’il y a vingt ans! Un quartier sale où, par surcroît, les femmes sont régulièrement agressées. Remarques déplacées, injures, provocations: «Autour des gares de l’Est et du Nord, le harcèlement de rue, parfois très agressif, à l’égard des femmes est devenu au fil des années un problème de plus en plus préoccupant», constate Le Parisien.
En mai 2017, une pétition a été lancée: «Les femmes, une espèce en voie de disparition au cœur de Paris.» Elle a été signée en quelques heures par 4000 femmes! «J’ai souhaité que le harcèlement des femmes, dans ces quartiers fréquentés où la population masculine est très représentée, fasse l’objet d’une action particulière», avait affirmé quelques mois auparavant Rémi Féraud, le maire (PS) du Xe arrondissement, adepte, comme Anne Hidalgo, de la novlangue et de l’inaction.
Les solutions? On tombe de sa chaise: pour faire reculer le harcèlement sexiste, la mairie préconise, selon Le Parisien, «une plus grande recherche de la mixité dans l’ensemble des activités éducatives, en partenariat avec les associations, mais également la SNCF et la RATP». Est-ce tout? Non: «Enfin, la mairie du Xe compte multiplier les réunions de travail sur ce thème mais également organiser des marches exploratoires dans les quartiers les plus concernés, en compagnie de femmes, pour sensibiliser les auteurs de harcèlement.»
La maire de Paris a réagi, elle aussi, à la pétition des habitantes de la place de la Chapelle. Comment? En promettant que la situation allait s’améliorer! Les précisions, ce sera pour plus tard. A-t-elle oublié le temps où, jeune fille, elle fréquentait la Librairie des femmes, place des Célestins à Lyon? Quand délit il y a, n’envisage-t-elle pas tout simplement d’arrêter et de sanctionner les délinquants? De se décider à créer une police municipale à Paris comme ailleurs?»
C’est un nouveau fléau qui frappe depuis quelque temps les quartiers nord de Paris, et plus particulièrement les squares et jardins publics: le retour des rats à la surface. Une invasion du plus mauvais effet avant la tenue des prochains Jeux olympiques dans la capitale en 2024.
Partout, la grogne monte. Les Parisiens ne comprennent pas pourquoi leur Ville Lumière est désormais envahie par les rats. Sainte Anne ne peut plus fuir la réalité. Alors, que fait-elle? Elle publie des communiqués de victoire. Un jour elle se félicite de la dératisation du square de la tour Saint-Jacques, un autre jour, de celle du square Carpeaux, dans le XVIIIe arrondissement, particulièrement touché, comme tout le nord de Paris. Car les squares, les jardins municipaux envahis, doivent être fermés les uns après les autres pour être dératisés, avec des produits chimiques agressifs et polluants, à côté desquels le dioxyde d’azote et les particules fines ont la dangerosité de l’eau de Cologne.
Et voilà que reviennent les punaises! Elles «envahissent Paris, les appartements, les lits, les sommiers, les meubles et… piquent les jambes, les mains des Parisiens», telle Rose, locataire dans une HLM du XVIIIe arrondissement de la RIVP (Régie immobilière de la Ville de Paris) qui «dort depuis deux ans avec des gants et des chaussettes (4)». La RIVP a lancé une campagne de communication et d’affichage en direction des gardiens d’immeubles et des locataires: «Eradiquer les punaises, c’est urgent!» Le Parisien révèle que, voyant ce nouveau marché, certaines sociétés de désinfection, «plus habituées aux problématiques souris, rats et cafards, s’équipent, se forment et se sont même lancées dans l’élevage de chiens renifleurs de punaises».
Hé, bé ! Et encore, on ne vous parle pas de la fiscalité échevelée, de la dette explosée, des opérations d’urbanisme ratées, de la com’ prout-prout en guise de politique culturelle, des magouilles avec Unibail, etc. etc.