Dheepan

Tigre tamoul, Dheepan fuit le Sri Lanka avec Yalini, une jeune femme inconnue qu’il fait passer pour son épouse, une fillette également inconnue, et des papiers empruntés à une famille décédée. Réfugié en France, il trouve un emploi de gardien d’immeuble dans une banlieue parisienne, où règnent des trafiquants de drogue.

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Très librement inspiré des « Lettres persannes » de Montesquieu, « Dheepan » a remporté la Palme d’or au récent Festival de Cannes. Et c’est justice, tant cette histoire d’un homme et de sa fausse famille qui retrouve, dans son pays d’accueil, la violence qu’il a voulu fuir est passionnante. Filmée au plus près des personnages, avec une maîtrise extraordinaire, cette œuvre s’attache à décrire le parcours d’un homme qui doit se réinventer une vie, sans parvenir à oublier ses vieux démons. Antonythasan Jesuthasan, lui-même ancien enfant soldat tamoul réfugié en France en 1993, crève littéralement l’écran par sa présence et son visage expressif. Quant à la fin, elle est un modèle de suggestion dans la violence.

Si la violence est toujours suggérée, elle imprègne une grande partie du film. Mais ce sont les relations entre les membres de cette fausse famille, qui vont apprendre, petit à petit, à s’apprécier et à s’aimer, qui donnent tout son poids à cette œuvre bouleversante.

Drame français (2014) GA (s) de Jacques Audiard, avec Antonythasan Jesuthasan (Dheepan), Kalieaswari Srinivasan (Yalini), Claudine Vinasithamby (Illayaal), Vincent Rottiers (Brahim), Marc Zinga (Youssouf) (1h50).

Lu sur L’homme nouveau

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