Un quinquennat à 500 milliards d’Emmanuel Levy et Mélanie Delattre

L’homme qui a coûté 500 milliards à la France…

Cinq cent milliards d’euros, c’est la facture du bilan Sarkozy. Emmanuel Lévy et Mélanie Delattre, respectivement journalistes à Marianne et au Point, ont évalué dans leur livre « Un quinquennat à 500 milliards » le vrai coût du quinquennat sarkozyste. En distinguant ce qui relève de la crise économique des tribulations du président. 
Pour mesurer quelle est la responsabilité de Nicolas Sarkozy dans la dégradation de la situation financière de la France, il faut regarder d’un peu plus près les composantes du déficit. Il est en effet nécessaire, comme pour le bon et le mauvais cholestérol, de distinguer le déficit conjoncturel, passager, du déficit structurel, difficile à éradiquer.En période de crise, les entreprises, comme les ménages, voient leurs rentrées d’argent baisser, ce qui a pour conséquence de réduire le montant de leurs revenus et donc de priver l’État d’une partie des recettes attendues. Le déficit plonge, mais ce n’est que transitoire.À l’inverse, le déficit structurel est, lui, récurrent. Indépendamment de la situation économique, les dépenses sont supérieures aux recettes, mécanique infernale creusant chaque année un peu plus le trou à combler dans les comptes du pays.
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Unknown-5LA CRISE N’A COÛTÉ QUE 109 MILLIARDS

Qu’en est-il pour la France ? Fin 2006, le déficit structurel était estimé par la Cour des comptes à 3,2 % (1). Depuis, il n’a cessé de s’accroître pour culminer à 5,8 % en 2009. La couche de mauvaise graisse accumulée au fil des décennies passées, loin de s’être affinée sous le quinquennat Sarkozy, s’est au contraire considérablement épaissie…« Pour réduire le déficit structurel, il faut soit réduire les dépenses, comme le prône en général la droite, soit augmenter les impôts, comme tend à le faire la gauche. Le problème, c’est que Sarkozy n’a fait ni l’un ni l’autre jusqu’en 2010, aggravant le problème. Car l’impact de ce mauvais déficit sur la dette est immédiat : le budget dont a hérité Nicolas Sarkozy, à l’instar d’une voiture mal réglée qui consommerait 3,2 litres de trop aux100 kilomètres, grille 3,2 points de PIB (3) par an, qui s’ajoutent à la dette existante. Or, comme l’a montré François Écalle, le chef de l’État n’a pas soulevé le capot pour régler la machine : au bout de cinq ans, ce sont donc 370 milliards de dettes nouvelles qui se sont accumulées. Et en plus de n’avoir pas réglé le carburateur, le nouveau président a appuyé sur le champignon. Des choix politiques qui ont creusé le trou laissé par ses prédécesseurs de 153 milliards d’euros. Avec la crise de 2008, l’automobile, déjà fortement lestée, a dû affronter une terrible montée, elle aussi gourmande en carburant : encore 109 milliards de dette supplémentaire, à mettre cette fois sur le compte de la conjoncture. On le voit, sur les 632 milliards d’accroissement total de la dette – passée en cinq ans de 1 150 milliards d’euros à 1 780 –, la crise n’a compté que pour 109 milliards. Le reste est le fruit d’une mauvaise gestion du passé qui n’a pas été corrigée (370 milliards d’euros) et de décisions prises pendant le quinquennat qui ont considérablement puisé dans les ressources de l’État (153 milliards d’euros), soit au total un peu plus de 520 milliards d’euros. Le prix du mandat Sarkozy. »(1) 3,2 % pour la Cour des comptes et la Commission européenne.
(2) Rapport de la Cour des comptes, « Situation et perspectives des finances publiques », juin 2011.
(3) Chiffre : Commission européenne et Cour des comptes, quand Bercy retient seulement 2,4 %.

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