Des «forêts urbaines» en plein coeur de Paris?
Après l’annonce de la transformation du Trocadéro en un immense espace vert, voici la dernière annonce spectaculaire faite dans la presse par Anne Hidalgo. À neuf mois des élections municipales, la maire de Paris a bel et bien endossé son costume de candidate et enchaîne les annonces programmatiques aux frais du contribuable. Il faut dire que la percée de la liste écologiste à Paris aux élections européennes pousse la maire à la surenchère écologique. Elle n’a d’ailleurs jamais caché son objectif de faire de Paris un modèle de ville «verte» et multiplie les dispositifs: végétalisation de l’espace public, des rues, des murs, des façades, des toitures et des pieds d’arbres, aménagement de vergers urbains et de jardins partagés, expérimentation de l’agriculture urbaine sur les toits de Paris… «Je veux que la nature retrouve ses droits à Paris» affirme-t-elle au Parisien.
En engageant plusieurs millions d’euros dans des projets de végétalisation, Anne Hidalgo espère faire oublier la politique de bétonnage qu’elle mène à Paris depuis 2014.
Rien de plus normal, surtout quand on sait que Paris est une ville dramatiquement carencée en espaces verts: on n’y compte que 5,8 m² d’espace vert par habitant (hors bois de Boulogne et bois de Vincennes), ce qui est bien inférieur aux 10 m² minimum définis par l’OMS pour préserver la santé des habitants – contre 321 m² à Rome ou encore 45 m² à Londres. Pire, selon l’étude Treepedia réalisée par une équipe de chercheurs du MIT aux États-Unis, Paris serait même la ville la moins verte du monde! Il est donc urgent d’offrir aux Parisiens de nouveaux espaces de respiration et de sanctuariser ceux qui existent déjà.
Par Pierre Liscia, élu (non-inscrit) du XVIIIe arrondissement de Paris, ancien chroniqueur dans l’émission «Terriens du dimanche».