annonce l’AFP :
En Éthiopie, il n’y a désormais plus qu’une Église orthodoxe. Les deux branches rivales de l’Église orthodoxe éthiopienne, l’une des plus anciennes Églises chrétiennes, ont signé un accord qui entérine leur réconciliation. La cérémonie de réunification a eu lieu en présence du premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, jeudi 26 juillet. Celui-ci est le principal instigateur de cette réconciliation dont les prémices ont été lancées il y a plusieurs années.
La scission de l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo date de 1991, après la nomination d’un nouveau patriarche, à la suite de l’arrivée au pouvoir du Front démocratique révolutionnaire, des peuples éthiopiens (EPRDF) et à la fin du brutal régime militaro-marxiste du Derg.
Une Église dissidente avait alors été fondée aux États-Unis autour du patriarche, l’abuna (père) Merkorios, nommé du temps du Derg et dont certains membres de l’Église considéraient que la coutume voulait qu’il occupât ce rôle à vie.
« Après d’importants efforts de médiation, le premier ministre Abiy a été témoin à Washington de la réunification des deux synodes de l’Église orthodoxe éthiopienne. Les deux synodes sont réunis en un Saint Synode après 27 ans », a indiqué sur Twitter son chef de cabinet Fitsum Arega.
Selon les termes de l’accord conclu entre les deux parties, l’abuna Merkorios rentrera en Éthiopie et reprendra ses fonctions de patriarche. L’abuna Mathias, qui était jusque-là le seul patriarche reconnu par le pouvoir éthiopien, conservera également ce rôle et sera chargé de « mener l’Église en effectuant les tâches administratives ».
En outre, aussi longtemps que les deux patriarches seront vivants, ils seront considérés sur un pied d’égalité.
Installée depuis le IVe siècle, l’Église orthodoxe est la première d’Éthiopie (40 % de la population), qui compte aussi de larges minorités musulmanes (35 %) et protestante (20 %). Abiy est lui-même de confession protestante.