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Dans un entretien-fleuve au quotidien belge Le Soir, le président de la Commission européenne s’est épanché sur son action politique, mais également sur des sujets (beaucoup) plus personnels. Morceaux choisis.
Un enfant rebelle, renvoyé à plusieurs reprises de son internat
Difficile d’imaginer le président de l’austère Commission européenne en turbulent petit écolier… Et pourtant, Jean-Claude Juncker affirme avoir été renvoyé trois fois de l’internat où il étudiait dans son enfance, pour s’être «rebellé» et… avoir refusé d’aller à la messe !
«Je suis assez allergique aux hiérarchies qui pensent qu’elles n’ont plus à se justifier. Et donc je n’ai jamais admis les ordres ou les injonctions», se justifie le haut responsable européen, dans un long entretien accordé au Soir, dimanche 31 juillet.
Un défenseur des «petites gens» qui a en «horreur» les élites
Adulte, Jean-Claude Juncker n’a rien perdu de son penchant frondeur : «j’ai horreur des élites» affirme-t-il sans ambages, tout en reconnaissant que l’aveu peut paraître étrange, dans la bouche d’un homme régulièrement décrit comme l’archétype du technocrate européen.
Les très hautes responsabilités du président de la Commission ne l’empêchent pas de fustiger les «classes dirigeantes» et «ceux qui se prennent pour des élites», dont les décisions, selon lui, feraient aujourd’hui souffrir «les petites gens».
Un carnet pour lister toutes les personnes qui l’ont trahi
Sur un plan plus personnel, Jean-Claude Juncker admet être très rancunier… Au point de noter depuis trente ans, dans un petit livre baptisé «Le Petit Maurice» (une référence à une expression allemande), chaque situation dans laquelle un de ses proches l’a trompé.
«Au sein du parti ou en conseil des ministres au Luxembourg, lorsque quelqu’un me faisait bisquer, quelqu’un lui disait “Attention, Le Petit Maurice t’attend”», s’amuse-t-il à préciser au journal Le Soir, ajoutant que cela avait un effet dissuasif des plus appréciables.
Un goût prononcé pour les embrassades… sauf avec Orban
Rancunier, Jean-Claude Juncker n’en reste pas moins un être humain sensible qui, de ses propres mots, «aime les autres». Le Luxembourgeois apprécie tout particulièrement faire la bise à ses homologues et collègues. «Je n’embrasse pas tout le monde, mais tout de même, des multitudes», assure-t-il, avant de souligner sa sympathie pour la tradition française des embrassades : «Les Français donnent des baisers à tout vent. Avec tous les présidents de la République, Mitterrand, Chirac, même Sarko ou Hollande, on s’embrasse.»
La cordialité du haut responsable européen, toutefois, a des limites : à chaque fois qu’il rencontre le Premier ministre Viktor Orban, Jean-Claude Juncker le gratifie d’un «Dictateur, comment vas-tu ?» – ce à quoi l’intéressé lui rétorque : «Et toi Grand-Duc, ça va ?» (le Luxembourg est un Grand-Duché).
Alcoolique ?
Le journaliste Le Soir, enfin, ne manque pas de mettre sur la table un sujet épineux : l’alcool. En juin 2014, le Daily Telegraph avait titré sur «les inquiétudes quant à la consommation d’alcool de Monsieur Juncker». Le journal britannique rapportait alors qu’il s’agissait de l’un des sujets de conversations des dirigeants européens, inquiets du mode de vie de l’homme qui allait devenir président de la Commission européenne…
Réponse de Jean-Claude Juncker au quotidien belge : non, cette rumeur concernant son alcoolisme est totalement infondée.