Le vice-premier ministre turc ne veut plus entendre les femmes rire en public!

A une dizaine de jours de l’élection présidentielle en Turquie, le pouvoir en place aurait pu se passer d’une telle polémique. Mardi, le vice-Premier ministre turc, Bulent Arinç, a tenu des propos réactionnaires sur la condition des femmes dans son pays.

Bulent Arinç, qui avait déjà pris position en faveur d’une vie prude telle qu’édictée dans le Coran, a estimé qu’une « femme doit conserver une droiture morale, elle ne doit pas rire  en public », rapporte la presse locale. « L’homme doit être moral, la femme aussi, elle doit savoir ce qui est décent et ce qui ne l’est pas», a ajouté le porte-parole du gouvernement, lors d’un déplacement dans sa circonscription de Bursa.

La sortie a déclenché une vague de réactions sur Twitter. Certains y voient la nouvelle preuve d’une dérive autoritaire et islamiste du régime de Erdogan, qui est au pouvoir depuis 2002. De nombreux Twittos ont ainsi dénoncé l’immersion « de plus en plus flagrante » du gouvernement islamo-conservateur dans la sphère privée. Pays musulman, la Turquie est aussi un Etat laïc depuis 1924.

Campagne de protestation sur Twitter

“Nous sommes dirigés par une bande de misogynes de l’âge des cavernes”, commente Capulcu Tonella sur Twitter. “Le droit de rire est universel”, ajoute une autre citoyenne turque.

 Une campagne de protestation s’est organisée sur Twitter répondant aux hashtags #direnkahkaha et #direnkadin. Des centaines de femmes turques ont ainsi publié mercredi sur le réseau social des photos d’elles en train de sourire.

L’affaire a pris une tournure politique, le principal opposant d’Erdogan, Ekmeleddin Ihsanoglu, s’empressant de réagir sur Twitter  :  « «Nous avons vraiment besoin d’entendre le rire gai des femmes». Melda Onur, du parti d’opposition CHP, a également déclaré sur Twitter que les commentaires du vice-premier ministre dépeignaient le rire comme un acte de déshonneur et pouvaient exposer les femmes à des réactions violentes.

 

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