“Homme de génie” selon Henry James, “prophète de l’impérialisme” selon George Orwell, Rudyard Kipling incarne l’influence de l’Inde sur la littérature britannique. Né à Bombay le 30 décembre 1865, Rudyard étudie en Angleterre et retourne en Inde à l’âge de 17 ans pour se lancer dans une carrière de journaliste à Lahore et Allahabad. Sept ans plus tard, il quitte sa terre natale, bien que son attachement pour elle reste une source d’inspiration pour son oeuvre, qui comprend entre autres Le Livre de la jungle (1895) et Kim (1901), et les poèmes Mandalay (1890), Gunga Din (1890), et Si (1910).
Sous la plume de Rudyard Kipling, l’Inde est décrite “du dedans et du dehors” comme l’explique Florence Noiville en 2007 dans le Monde des Livres. Une dualité originale qui pourrait être à l’origine de la controverse sur les préjugés et le militarisme présents dans l’oeuvre de Kipling, qui n’a cessé d’agiter les cercles littéraires au XXe siècle. Mais ses écrits sur l’Inde ne sont pas les seuls à causer le trouble. Rudyard Kipling a également composé vers 1912 le poème Ulster dans lequel il prend parti pour les unionistes nord-irlandais.
Kipling est consacré par le prix Nobel de littérature en 1907, et son talent narratif fait date dans l’histoire des lettres anglaises. A travers ses récits, il a transmis à l’imaginaire collectif une vision magique et mystérieuse de l’Inde, que l’on retrouve chez nombre de ses contemporains dont E.M. Forster dans Route des Indes.
Atteint d’un grave ulcère, il meurt le 18 janvier 1936. Pour l’anecdote, sa mort avait été annoncée de façon prématurée dans un magazine à qui il répondra, comme le rappelle Laura Ward dans son ouvrage Famous last words: the ultimate collection of finales and farewells: “Je viens de lire que j’étais mort. N’oubliez pas de m’effacer de la liste des abonnés”.