En 1892, la Revue encyclopédique attire l’attention de ses lecteurs sur les travaux du docteur Baraduc, qui vient d’adresser à l’Académie des sciences une communication au sujet d’un appareil à même de mesurer l’ « énergie vitale » constituant « un réel procédé de biométrie »
Il est assez difficile de définir l’énergie vitale qui, pour le Hippolyte Baraduc, est « la résultante des forces organiques, nerveuses et morales ». Il faut avouer que la définition n’est guère plus claire et plus précise que le mot lui-même, ajoute la Revue encyclopédique. Le Dr Baraduc prétend soumettre cette chose indéfinissable à des « mensurations » et vous dire si vous êtes en tension ou en hypotension vitale, si vous avez un excès ou une insuffisance d’énergie vitale, lisons-nous ensuite.
Dispositif de mesure de l’énergie vitale
L’appareil faisant l’objet de sa communication à l’Académie des sciences a pour organe essentiel une aiguille aimantée (Baraduc la définira plus tard comme non aimantée) qui subit des déviations quand on présente à l’un de ses pôles, pendant un temps suffisamment long, l’extrémité des doigts. En moyenne, chez les individus sains la main droite attire le pôle sud et la main gauche le repousse. Voici d’ailleurs les chiffres donnés par Baraduc d’après les cent premières observations faites à l’aide de ses appareils. Formule de santé (tension normale) : Main droite attraction 5° ; Main gauche répulsion 5°. Neurasthénie (hypotension) : Main droite attraction 30° ; Main gauche attraction 20°. Névrose (déséquilibre) : Main droite attraction 30° ; Main gauche attraction 0°.
En 1904, Hippolyte Bararuc consigne les conclusions de ses travaux dans un ouvrage intitulé Les Vibrations de la vitalité humaine, méthode biométrique appliquée aux sensitifs et aux névrosés et au sein duquel il définit la biométrie comme une méthode de « mensuration » de nos vibrations, basée sur le déplacement que le mouvement même de nos vibrations imprime à une aiguille non magnétique, mais isothermique placée au-dessus d’un cadran de 360 degrés dans l’appareil du biomètre.
On voit ainsi que telle de nos vibrations fait décrire à l’aiguille un nombre de degrés : 20 par exemple, en tant de minutes, que ce déplacement dure tant de minutes, et que le retour au point initial a lieu en tant de minutes. Cette vibration possède donc une allure bien spéciale qui caractérise la nature de notre tempérament. Chaque vibration s’exprime par la production d’un arc, de cercle particulier, se chiffrant par un nombre de degrés, orienté vers un des 8 points cardinaux. Si ce nombre de degrés est multiple pair de 5°, la vibration sera normale juste ; s’il est multiple impair de 5°, la vibration sera anormale fausse : l’éther est bon dans le premier cas, convient à l’organisme, il est mauvais et ne convient pas dans le second.
L’ensemble des vibrations droite et gauche s’exprime par une formule biométrique, qui est l’expression mathématique et chiffrée des vibrations droite antérieure inférieure, et gauche supérieure et postérieure du corps fluidique humain, dont les fluides intérieurs se meuvent dans un sens de polarisation, et possèdent une giration extérieure rattachable elle-même aux quatre phases solaires : de droite à gauche, au printemps avec le soleil ascendant et la sève qui monte ; de gauche à droite à l’automne avec le soleil descendant, et la sève qui descend ; tandis qu’il se dilate et devient expansif en été, se resserre et devient attractif en hiver !
Pour le Dr Baraduc, la vitalité humaine se trouve ramenée à une notion géométrique, un double arc de cercle orienté, et synthétisée en un nombre suivant l’expression de Pythagore. Ces arcs de cercle périphérique délimitent les côtés d’une figure géométrique intérieure octo ou sexagonale suivant les arcs de cercle de 45 et 60°, figure dont les différents segments angulaires et orientés par rapport au cœur faisant centre, donnent les valeurs respectives en surface des huit potentialités ou facultés de ce que l’on a appelé l’Ame humaine, ou tempérament individuel. Il fournit ainsi des tables complètes liant les mesures effectuées avec le caractère, l’état d’esprit et les capacités cognitives du patient.
(D’après « Revue encyclopédique » paru en 1892,et « Les Vibrations de la vitalité humaine, méthode biométrique appliquée aux sensitifs et aux névrosés » paru en 1904)