ERDF, le gestionnaire du réseau français de distribution d’électricité, a finalement confirmé lundi son nouveau nom, Enedis, qu’il ne comptait dévoiler initialement que mardi, avant que la CGT ne s’en mêle et lance une polémique sur le coût de l’opération. “Enedis” s’inscrira en lettres bleues sur fond blanc, ou en blanc sur le bleu des véhicules et des uniformes de ses équipes. Avec une exception pour le second “e” de Enedis, de couleur verte, censée incarner “le progrès, la transition énergétique et le monde numérique”, selon un communiqué du groupe. La signature du groupe depuis l’an dernier, “L’électricité en réseau”, a été conservée en dessous du nouveau nom. Choisi parmi une centaine de propositions, ce nom avait été déposé dès 2008 par ERDF à l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi), selon un porte-parole du groupe interrogé par l’AFP.
Le mystère du nouveau nom devait être initialement gardé jusqu’à mardi, où il devait être dévoilé par le président du directoire du groupe, Philippe Monloubou, au salon des maires et des collectivités locales à Paris. Mais la fédération CGT-Mines-Energie lui a grillé la politesse lundi en révélant le nouveau nom du groupe, qui coûterait selon le syndicat “300 millions d’euros aux usagers”. Un chiffre “erroné et totalement fantaisiste”, et qui “n’a rien à voir” avec le changement de nom, mais avec la “valeur financière théorique” de la marque ERDF, a réagi le groupe. Le changement de nom et de logo coûtera au total “entre 20 et 25 millions d’euros”, bien loin d’autres sociétés qui consacrent “près de 100 millions d’euros pour le changement de leur marque”, a ajouté ERDF. Pour respecter son budget, le groupe prévoit de déployer progressivement sa nouvelle identité visuelle, sur 18 à 24 mois, ce qui permettra d’en lisser le coût. Ainsi de nombreux supports, comme des véhicules ou des vêtements, “ne seront modifiés qu’au moment de leur renouvellement naturel”, ajoute le groupe, comptant par ailleurs recourir à ses partenariats existants, comme le Tour de France cycliste.
Ce partenariat va être renforcé, Enedis devenant “partenaire officiel” de l’édition 2016, pour mieux promouvoir sa nouvelle identité de marque. ERDF était né en 2008 en tant que filiale à 100 % d’EDF, après l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence. L’entreprise avait déjà modifié son logo en juin 2015, pour répondre à une exigence de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), qui estimait qu’avec un sigle et une prononciation trop proches, ERDF et EDF entretenaient une confusion dans l’esprit des consommateurs. Mais le régulateur avait estimé que les évolutions présentées alors par ERDF étaient insuffisantes pour écarter tout risque de confusion. Le groupe avait finalement annoncé mi-janvier qu’il allait changer de nom, pour traduire “l’engagement fort de l’entreprise dans la transition énergétique au lendemain de la COP21”, la conférence climatique mondiale qui s’est tenue en décembre à Paris.