Pas à pas le portrait de Néandertal se précise et s’humanise. Des découvertes récentes témoignent d’une culture qui ne se réduit pas au seul comportement de subsistance.
Des découvertes récentes témoignent d’une culture qui ne se réduit pas au seul comportement de subsistance. En dépit de leur rareté, ces traces de comportements symboliques, reflet d’une pensée complexe qui ne serait pas le propre de l’Homme moderne, ont contribué à changer l’image de Néandertal. Néandertal collectait des objets de curiosité, fossiles et beaux minéraux, mais à quelle fin ? Néandertal se paraît-il ? Probablement, car des coquillages, des dents d’animaux perforées, avec gorge de suspension, des plumes et des serres de rapaces ont été retrouvés sur des sites d’habitat. Des blocs de colorants, notamment d’ocre, avec parfois du matériel de broyage, ont également été retrouvés.
À quoi servaient-ils ? Peut-être à décorer des peaux, des écorces ou à la réalisation de peintures corporelles. Enfin, le masque de La Roche-Cotard et les reproductions des tracés géométriques gravés sur le sol – découverts dans la grotte de Gorham (Gibraltar) et des étonnantes structures en tronçons de stalagmites de la grotte de Bruniquel (Tarnet-Garonne), attestent de réalisations symboliques.
Néandertal enterrait ses morts, en témoignent la présentation de deux sites majeurs sur lesquels ont été mises à jour des sépultures : Spy, près de Namur en Belgique et La Ferrassie en Dordogne. Des fossiles originaux, des photographies, des illustrations et des journaux illustrent le contexte de ces découvertes.
En 1886, on exhume à Spy deux squelettes couchés sur le côté. Les fouilleurs envisagent l’hypothèse d’une inhumation d’après la position des deux corps et la présence d’os encore en connexion.
En 1912, une commission réunissant les plus grands préhistoriens français de l’époque, dont les abbés Breuil et Bouyssonie et Hugo Obermaier, déclarait que les sépultures de la Ferrassie étaient la preuve absolue que les Néandertaliens enterraient leurs morts. Le Grand abri de La Ferrassie est célèbre pour les huit sépultures mises au jour entre 1909 et 1921 puis 1973 (3 enfants, 1 nouveau-né, 2 fœtus, un homme et une femme).
Certains fossiles présentent des pathologies spécifiques (notamment des blessures s’apparentant à celles de la pratique du rodéo). Ainsi, parmi les squelettes découverts à Shanidar (Kurdistan, Irak), l’un d’entre eux présente de lourdes infirmités, étant bien antérieures au décès, elles laissent à penser qu’une forme d’entraide existait au sein du groupe. Des ossements humains désarticulés et fracturés, des outils façonnés sur des os humains (découverts dans plusieurs sites dont Krapina en Croatie et Goyet en Belgique), ont généré l’hypothèse du cannibalisme. Ce cannibalisme présumé ne rejette pas Néandertal chez les barbares… des œuvres d’art, des récits et des contes illustrent le thème du cannibalisme dans différentes civilisations.
Tout au long de l’exposition, plusieurs activités sont proposées aux enfants
Bac à fouilles : atelier pour les 7 à 12 ans / Les 19, 20, 26 et 27 avril à 15h – 8 euros – 2 heures
Décyrpt’images : la Préhistoire de façon originale à travers des films documentaires ou fictions / Tous les mercredis à 15h, hors vacances scolaires – 45 minutes
Ma Science animée : l’histoire et l’évolution de l’homme à travers des courts métrages d’animation / Du 1er avril au 1er juillet, tous les dimanches à 15h – 30 minutes – Dès 7 ans
Livret-jeu : l’expo avec Charlie, apprenti archéologue, pour les 7 à 11 ans / Gratuit, à retirer à l’accueil du musée
Des animations ponctuelles et festives sont aussi au programme :
Week-end d’inauguration : ateliers enfants et projection de film / Dimanche 1er avril
“Madame de Néandertal” : spectacle dès 10 ans / Samedi 28 avril
Nuit européenne des Musées : ateliers enfants dès 7 ans / Samedi 19 mai
Journées nationales de l’archéologie : atelier fouilles pour les 7 à 12 ans / Samedi 16 et dimanche 17 juin
Musée de l’homme, jusqu’au 7 janvier 2019.