Etudes / Devenez entrepreneur de pompes funèbres !

Voilà un métier qui ne connaît pas la crise: croque-mort.

L’Université Paris-Dauphine l’a bien compris et lance une nouvelle formation pour devenir… entrepreneur de Pompes Funèbres.

Le funéraire, un business comme les autres? Pas sûr. Reste que – et c’est une première dans le secteur du funéraire – un diplôme universitaire va être dispensé par l’Université Paris-Dauphine en «Business Management» pour les futurs entrepreneurs de Pompes Funèbres.

Au programme de la filière universitaire: des cours de commerce et marketing, du droit du travail, du contrôle de gestion, de la compta, de la fiscalité… et une visite au musée du Quai Branly pour y étudier les représentations symboliques de la mort et des décès à travers le temps.

En effet, loin de l’image historique et sinistre du croque-mort, l’ordonnateur de pompes funèbresest chargé du marketing, de la vente: il s’agit donc surtout de gérer une entreprise et du personnel.

Selon le Choix Funéraire, le grand réseau de pompes funéraires qui a lancé l’idée de cette filière, cette formation sera indispensable pour les étudiants qui veulent se distinguer sur ce «marché ultra-concurrentiel».

A l’origine, un besoin: «Nous sommes nous aussi confrontés à la génération du baby-boom [ndlr: qui a l’âge de partir à la retraite] et avons besoin de former des jeunes pour reprendre nos entreprises», indique Philippe Martineau, directeur général du Choix Funéraire qui a lancé l’idée d’une telle formation.

Seule une formation accréditée par la CPFM (Confédération des professionnels du funéraire et de la marbrerie) dispensait jusqu’ici un diplôme universitaire (DU) dans ce domaine en accord avec la faculté de droit de la Catho de Lille. Cependant celle-ci est davantage axée sur le droit pénal relatif aux funérailles. La formation lancée par le Choix Funéraire est elle davantage centrée sur le marketing et la gestion d’une pompe funèbre.

Comme Super U, qui avait lancé une formation nommée «Force U» pour recruter ses propres employés, le Choix Funéraire pense bien sûr employer des futurs diplômés. Même si la comparaison n’est pas forcément heureuse.

Mais l’objectif est plus large: «On lance cette formation mais on ne souhaite pas avoir l’exclusivité de cette filière: le but serait d’ouvrir à la branche entière du monde funéraire, pas seulement pour notre propre entreprise».

Une formation qui valorise l’alternance

Pour cette première promotion, «les jeunes recrutés ont entre 23 et 36 ans et ils n’ont pas forcément d’expérience dans le domaine funéraire. Ils viennent de milieux très différents: certains sont même ingénieurs en informatique ou viennent du milieu bancaire», raconte Philippe Martineau. Ce critère sera cependant nécessaire pour les prochaines candidatures.

«Lorsqu’un jeune entre dans notre formation, il aura d’abord 18 mois à effectuer en alternance à raison de trois jours par mois à Dauphine et le reste du temps en entreprise, n’importe où en France. Après avoir passé sa soutenance à la fin de son cursus, il pourra partir en «compagnonnage» dans tout le pays, où il aura à réaliser six ou sept stages de dix jours, afin de valider ses acquis et de comprendre les différences régionales du monde funéraire», complète l’instigateur de cette formation.

Philippe Martineau se dit être un «inconditionnel de l’alternance »: «C’est un bon rythme d’études qui gagnerait à être développer davantage en France». Cela permet aussi aux étudiants d’économiser les 10.000€ (coût pédagogique de la formation sur 18 mois) alors payés par l’entreprise en charge.

Pour ceux qui trouvent encore ce métier lugubre, sachez que c’est une filière qui recrute. «Notre branche recherche beaucoup de jeunes entrepreneurs […] et le milieu funéraire est en pleine évolution», signale M. Martineau. «Nous sommes des artisans d’un passage», poétise-t-il.

 

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