https://www.youtube.com/watch?v=ZMh_TfMBxuI
Né en 1697 à Londres, mort en 1764 à Londres, de ses origines modestes, William Hogarth gardera toute sa vie le goût pour la représentation des gens de petite condition. Son succès et sa reconnaissance auprès de la bourgeoisie ne le détourneront pas d’une peinture de genre à laquelle il donne des accents satiriques sans toutefois tomber dans l’excès de la caricature.
Son style libre, onduleux et à la touche empâtée lui permet d’utiliser la déformation pour exprimer un message moral, souvent moqueur, avec lequel il dénonce la débauche, la corruption ou la superficialité de ses contemporains et plus particulièrement de la bourgeoisie anglaise. La dénonciation, bien qu’impitoyable, se présente d’une manière comique et ainsi ne laisse pas apparaître de sentiment d’agressivité vis à vis de ses sujets.
Il débute sa carrière en se formant dans l’atelier du graveur James Thornhill où il acquière une réputation grâce à ses gravures et illustrations jugées subversives avant d’aborder la peinture vers 1728. Il fréquente les milieux littéraires et les artistes de théâtres pour lesquels il voue une véritable passion. Cela restera présent toute sa vie dans sa peinture qu’il compose comme des scènes de théâtre au sein de décors particulièrements expressifs.
Hogarth réalise plusieurs portraits d’une grande qualité bien que ce genre ne corresponde pas principalement à ce qu’il cherche à exprimer dans son travail. C’est en associant la peinture d’histoire avec la scène de genre qu’il trouve sa véritable voie. Après lui, les genres dits mineurs trouveront leurs lettres de noblesse dans la peinture anglaise. Il pose ainsi les base d’un style qui se démarque du rococo européen et qui sera repris après lui par Reynolds, Gainsborough, William Turner…
Son engagement “politique” aboutira à la création d’une loi par le parlement dont le tenant peut-être considéré comme l’ancêtre des droits d’auteur.
En 1753 il écrit un ouvrage sur la beauté dans lequel il vante les mérites de la ligne serpentine et remet en question le style classique officiel imposé par l’Académie.
Hogarth devient peintre de la cour en 1757 sous les règnes de George II et George III. Il le restera jusqu’à sa mort en 1764.
L’héritage artistique qu’il lègue à ses suiveurs fait de lui le fondateur de l’école de peinture anglaise qui aboutira avec Reynolds, Copley ou encore Benjamin West à la naissance du néo-classicisme.