Le Qatar et un investisseur canadien viennent de s’emparer d’une partie de Canary Wharf, le quartier d’affaires le plus important de Londres après la City. L’ensemble des gratte-ciel du quartier d’affaires de Canary Wharf, à l’est de Londres, a été acheté le 28 janvier par le Qatar, associé à l’investisseur canadien Brookfield, note le Financial Times.
Le journal rappelle que l’accord financier met fin à une bataille de trois mois avec Songbird Estates, le propriétaire qui possède la majorité des immeubles du quartier. Ce dernier a fini par accepter l’offre de QIA [l’Autorité d’investissement du Qatar] et Brookfield, de 350 pence par action, ce qui valorise Songbird à 2,6 milliards de livres (3,5 milliards d’euros).
L’acquisition n’est pas une surprise, sachant que le Qatar détenait déjà 26,8 % des actions de Songbird, et que Brookfield possède 22% des parts de sa filiale, Canary Wharf Group.
De manière générale, “l’immobilier d’entreprise constitue un terrain de chasse attractif pour des investisseurs internationaux à la recherche d’un endroit sûr pour mettre leur argent, maintenant que le conflit en Ukraine surgit et que les marchés émergents montrent un déclin”, observe le London Evening Standard.
Le journal londonien rappelle que “les drapeaux étrangers flottent déjà au-dessus du bâtiment de Lloyd’s de Londres (qui est entre des mains chinoises), le complexe de Broadgate (à moitié détenu par des propriétaires singapouriens) et le Gherkin (désormais brésilien, après une guerre de surenchères). Apparemment, les Qataris, qui ont déjà dépensé 1.1 milliard de livres [1,4 milliard d’euros] au siège mondial de HSBC, juste à côté, ont aimé ce qu’ils ont vu chez les voisins”.
Les vendeurs ont bien fait de vendre, estime le journal. Il rappelle que “les actionnaires comme Morgan Stanley et Simon Glick avaient leur argent bloqué dans cet investissement depuis une décennie, voire plus”. Sachant que Canary Wharf aura besoin “de milliards de livres d’investissement dans les années qui viennent, ils ont decidé de se montrer reconnaissants et de partir avec le cash qatari. Peut-être que ce n’était pas autant qu’ils espéraient, mais à défaut d’avoir une meilleure offre, ils ont fait le choix judicieux de prendre l’argent et de partir avec”.