Entretien avec Elise Blaise, rédactrice en chef à TV Libertés :
Vous étiez journaliste sur la chaîne Equidia Life (vous êtes d’ailleurs très bonne cavalière). Comment vous êtes-vous retrouvée rédactrice en chef de TV Libertés ?
J’ai fait un stage d’un an aux sports équestres sur la chaîne Equidia Life lors de mon année de master de journalisme. J’avais depuis longtemps perçu les limites du politiquement correct dans les media, c’est pourquoi je m’étais tournée vers une chaîne sportive. Le rejet de la pensée unique m’a également poussée à ne pas suivre une école de journalisme « reconnue par l’Etat » – c’est-à-dire adoubée par le système. Après mon diplôme, je me suis beaucoup interrogée sur la possibilité d’exercer le métier de journaliste puisque la grande majorité de ce que je lisais, voyais ou entendais était aux antipodes de mes convictions. Durant ces années, comme de nombreux étudiants, je travaillais avec mon père le samedi et par hasard, j’ai rencontré Martial Bild. Le projet de TV Libertés était déjà bien avancé mais je lui ai tout de même proposé ma candidature. C’est ainsi que l’aventure a commencé.
En une seule année autour du directeur de la rédaction Martial Bild, nous avons vu grimper une génération de jeunes journalistes et reporters professionnels. Pourquoi la réinfosphère connaît-elle un tel succès ?
L’époque des grands éditorialistes à la François Brigneau, Jean Madiran ou Max Clos est terminée, faute de moyens et il faut bien le dire, faute de culture chez les plus jeunes. En revanche, ces derniers se sont tournés vers les nouvelles technologies, de manière indépendante et autonome car peu de journaux de la presse patriote peuvent encore recruter à plein temps. Ces nouvelles générations sont en adéquation avec de nouveaux publics et n’ont pas forcément perdu en efficacité, par rapport à nos anciens. Ces dernières années ont mis en évidence l’incroyable partialité de la part des media dominants. Le traitement des Manifs pour Tous en est un exemple criant, tout comme les récents attentats rythmés par le mot d’ordre « pas d’amalgame » afin de court-circuiter le raisonnement du public pour lui imposer une vision aseptisée de la réalité. Le lien endogame et malsain entre les politiques et les journalistes devient de plus en plus perceptible et les gens sont de moins en moins dupes. Ils sont en quête d’une information plus honnête, qui échappe à la lessiveuse de la pensée unique. Les spectateurs les plus éveillés sont avides de réinformation et c’est en cela que réside tout notre travail. Les media commerciaux ne constituent plus le contre-pouvoir. Aujourd’hui, c’est donc à nous, journalistes de la réinfosphère que revient cette mission.
Ménagère de moins de 50 ans, retraité intello, ménages catholiques, catégories socio-professionnelles supérieures, jeune militant identitaire… qui vous regarde ?
Tout le monde ! La curiosité et la clairvoyance ne sont, fort heureusement, pas le propre d’une catégorie socio-professionnelle ou d’une tranche d’âge spécifique. A TV Libertés, nous voulons donner la parole à ceux qui ne l’ont pas habituellement. Et nous voulons pousser les célébrités qui viennent chez nous à dire autre chose que ce qu’elles disent dans les media classiques. De ce fait, notre offre est vaste et s’adresse à un public varié. Nous œuvrons pour que la navigation sur notre site web soit simple, afin que tout le monde puisse y trouver ce qu’il cherche : la technique ne doit pas être une barrière pour accéder à nos programmes. Dans le traitement de l’information, nous poursuivons les mêmes objectifs. Il va de soi que nous ne pouvons pas rivaliser avec les media classiques, bien plus riches que nous. Il nous revient donc d’essayer d’être plus « malins ». Nous n’hésitons pas à faire de la contre-programmation : à traiter un sujet qui nous semble intéressant même s’il ne fait pas l’actualité. Et nous tentons d’aborder la grande actualité avec nos propres angles, sans nous laisser dicter notre façon de faire.
TV Libertés a construit son modèle économique sur le système de l’appel aux dons. Un an après, est-ce confortable ?
Confortable, ce n’est pas le mot ! La question est de savoir comment un media peut assurer sa trésorerie sans brader son indépendance : le plus important est d’éviter la laisse publicitaire. Le recours aux dons est donc le meilleur moyen de garantir notre liberté. Aujourd’hui, nos audiences progressent constamment et nous recevons beaucoup de soutiens de la part de nos téléspectateurs. Après un an de diffusion, nous entrons dans une phase de développement. TV Libertés n’est pas seulement là pour diffuser de l’image : nous participons au combat des idées. Nous devons influencer des décideurs politiques et apporter des munitions à nos téléspectateurs, ainsi qu’à leurs enfants et petits-enfants. N’oublions pas qu’en formant les plus jeunes, en leur parlant un langage qu’ils apprécient, nous formons la relève de demain.
Source : Présent du 31/01/2015
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