Amedy Coulibaly a réussi à envoyer les images de la tuerie commise à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, le 9 janvier, avant qu’il ne soit “neutralisé” dans l’assaut lancé par la police. C’est, sur la base de constatations techniques, la conviction des enquêteurs de la police judiciaire chargés de mettre au jour les complicités dont ce délinquant, devenu djihadiste, a pu bénéficier. Les experts ont pu visionner les images – très dures – filmées par la “Go pro” du terroriste.
Coulibaly, sa caméra fixée sur le torse, a donné l’assaut peu avant 13 heures ouvrant le feu avec une Kalachnikov. Il a tourné une séquence d’une durée de sept minutes environ, selon une source proche de l’enquête. Les images montrent clairement trois des quatre assassinats commis par le djihadiste dès son irruption dans le magasin.
Amedy Coulibaly avait manifestement l’intention de les diffuser puisqu’il avait apporté son propre ordinateur portable dans son sac. Mais il a rencontré des problèmes de connexion informatique. Il a effectué des essais de téléchargement sur un autre ordinateur trouvé sur place exigeant pour cela l’aide d’un des otages. “Il a sorti la carte mémoire de la caméra, l’a mise dans l’ordinateur et a semblé manipuler ses images sur l’écran”, a notamment rapporté l’un d’eux à Libération.
“Il y a de très fortes probabilités pour que cette vidéo ait été transmise à un correspondant et pas à un média traditionnel”, estime un enquêteur, évoquant sa crainte de la voir surgir un jour sur Internet, reprise par un groupe djihadiste. Coulibaly se réclamait de “l’Etat islamique”.
Le preneur d’otages a été tué peu après 17 heures au cours de l’assaut mené par les unités du Raid et de la BRI qui a permis de libérer la vingtaine de personnes retenue dans l’établissement. Ses complices, les deux frères Kouachi, venaient d’être neutralisés par les gendarmes du GIGN quelques minutes plus tôt.