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Par Alain Sanders
Cinquante ans et pas une ride ! Pour fêter l’anniversaire de ce fleuron des studios Disney, le film est proposé au format blu-ray. Le négatif original a été entièrement restauré et les images sont comme le sourire et le regard de Mary Poppins : d’une totale pureté.
Mais ce n’est pas tout : ce Mary Poppins se voit doté de nombreux bonus, avec notamment des making-of sur les coulisses de la création du film. Certains ont d’ailleurs servi à la reconstitution de scènes pour le film Dans l’ombre de Mary : la promesse de Disney qui sera sur nos écrans le 5 mars prochain.
Rappelons (pour les plus jeunes…), l’étonnant palmarès de ce film délicieux qui fit de Julie Andrews, actrice débutante, une star du jour au lendemain. Cinq oscars : à savoir celui de la meilleure actrice pour Julie Andrews ; celui de la meilleure chanson pour Chim Chim Cheree ; celui de la meilleure musique pour les compositeurs Richard et Robert Sherman ; celui du meilleur montage pour Cotton Warburton ; et enfin celui des meilleurs effets spéciaux.
C’est en 1948 que Walt Disney découvre Mary Poppins. Dans un livre dont sa fille Diane, âgée de douze ans à l’époque, a fait son livre de chevet. Ce roman a été écrit en 1934 par une romancière anglaise, P.L. Travers, et il baigne dans une sorte de charme victorien tout particulier. Conquis, Disney souhaite racheter les droits de cette histoire pour en faire un grand film.
Le problème, c’est que P.L. Travers ne l’entend pas de cette oreille : elle craint que le cinéma ne trahisse l’esprit de son œuvre. Et ce ne sera qu’au début des années soixante, après avoir personnellement rencontré Disney, qu’elle donnera enfin son accord…
Une nurse inattendue
Dans le roman, Mary Poppins est une nurse victorienne (et donc prude et austère). On pense donc à Bette Davis pour le rôle. Mais Disney a une autre idée : en faire une nounou de 25 ans, fraîche et malicieuse. Il choisit Julie Andrews qui prend ainsi une belle revanche : elle avait été évincée de l’adaptation au cinéma de My Fair Lady (au profit d’Audrey Hepburn), rôle qu’elle avait pourtant créé au théâtre.
Le reste ? On connaît par cœur et avec le cœur. Londres au début des années 1900. M. Banks (banquier comme son nom l’indique) est marié à une suffragette exaltée qui n’a guère le temps de s’occuper de ses enfants, Jane et Michael. On engage donc une nurse pour mettre un peu d’ordre (la fameuse police des nurses) dans tout ça. Et à partir de là, on entre dans un monde enchanté (après avoir rangé la chambre des enfants en un clin d’œil) en pénétrant à l’intérieur d’un dessin à la craie exécuté sur un trottoir par Bert, clodo et homme-orchestre. De l’autre côté du « miroir », c’est un univers de fantaisie avec des pingouins danseurs, des chevaux de bois qui se comportent comme de fiers coursiers, des personnages extravagants.
On ajoutera à tout ça un sac à malice qui déborde d’objets improbables, une tea party qui tourne à la rigolade avec lévitation à la clef, un ballet de ramoneurs sur les toits de Londres, des nurses très British qui s’envolent dans le vent et en musique (preuve que la musique adoucit les nurses), etc.
Inutile de dire que ces féeries, ces fantaisies, ces fariboles ne sont pas du goût de M. Banks qui a un cœur de coffre-fort. Mais Mary Poppins, qui est une magicienne, a pour ça aussi un remède. Vous voulez connaître son secret ? Alors pour vous, mais pour vous seulement qui avez gardé votre cœur d’enfant, ce petit mot qui ouvre toutes les portes : Supercalifragilicexpialidocious…