C’est ce qui ressort du sondage IFOP pour Le Journal du Dimanche paru dimanche 27 octobre 2019. Contrairement au monde politique et aux médias convenus, la définition de la laïcité est claire pour les Français : ils ne veulent pas du développement de l’islam et de ses signes religieux dans l’espace public. Ils le disent à 80 %. Un pourcentage qui signifie que la question de la laïcité « se pose différemment s’agissant de la religion musulmane ».
Un derviche tourneur et ses acolytes lors d’un mariage dans l’église Saint-Nicolas, à Blois (février 2018).
Mieux : 61 % des Français (+ 8 par rapport à février 2018) considèrent que l’islam est « incompatible avec les valeurs de la société française ». Cela traduit deux faits évidents. D’abord, la France est malade du décalage entre les aspirations de son peuple et celle de ses « élites » mondialisées. Là réside la crise actuelle de la démocratie, une crise dont les principaux responsables sont ceux qui veulent des « fronts républicains » lors des prochaines municipales, autrement dit la manipulation par avance du vote populaire. Ensuite, l’inquiétude grandissante des Français démontre une fois de plus combien ceux qui pensent l’actualité avec Georges Orwell ou Christopher Lasch ont raison : la « décence ordinaire » ou common decency d’Orwell, c’est-à-dire la capacité à demeurer en lien charnel, tant pour les politiques que pour les intellectuels, avec le peuple et ses vertus ordinaires, communes, ce que l’on nomme parfois le simple bon sens, est devenue une revendication du peuple et donc une urgence démocratique.
Le bon sens est du côté du peuple français
Tout le montre, depuis les mouvements des Gilets jaunes, des policiers et des pompiers jusqu’à ce sondage, en passant par un film tel qu’Alice et le maire. C’est ce sens moral inné chez les gens ordinaires, cher à Orwell et Lasch, qui est exprimé par ce sondage : les Français sont inquiets de l’islamisation du pays non parce qu’ils seraient « islamophobes » mais tout simplement car cette islamisation est en cours et qu’ils la voient s’imposer sous leurs yeux, partout dans l’espace public, tout en entendant le contraire dans nombre de médias. Les Français font aussi le lien entre islamisme radical et religion musulmane pour la simple raison que cette islamisation est menée par des courants islamistes radicaux dont l’un des marqueurs est la soumission voilée des femmes. Les Français ne sont donc pas d’accord avec leurs prétendues « élites » et encore moins avec un président pour qui, rappelons-le, « le port du voile dans l’espace public n’est pas [son] affaire ».
Une autre bonne nouvelle ? Ce sondage montre que le clivage droite/gauche n’a pas disparu : les sondés de gauche sont favorables au culte musulman, ceux de droite, y compris LR à 83 %, opposés. Résultat ? Plus de 70 % des sondés sont pour l’interdiction du voile dans les sorties scolaires, pour les usagers des services publics et pour les employés des entreprises privées. De même, les Français ne veulent plus des écoles coraniques et des prières de rue. Et si on écoutait un peu le peuple français ? •
Paul Vermeulen -Présent